Sa Béatitude célébrant la messe
en l’église St-Joseph,
assisté de NN.SS. Boulos Matar, Roland Abou-Jaoudé
et du R.P. Richard Abi-Saleh.
Le patriarche Sfeir a entamé cette journée par une messe
solennelle qu’il a célébrée à la basilique
Notre-Dame de Harissa, pour la clôture du jubilé du deuxième
centenaire de la fondation des sœurs de Besançon. L’office s’est
déroulé en présence de Mgr Lucien Dalloz, évêque
de Besançon; de mère Marie Antoine, supérieure de
la congrégation; de mère Noha Hajjar, supérieure provinciale
et d’un grand nombre de religieuses venues de France et de Rome pour la
circonstance.
A l’issue de cette cérémonie, il s’est dirigé
vers Hadeth pour inaugurer une nouvelle aile de l’hôpital Sainte-Thérèse,
accompagné de NN.SS. Roland Abou-Jaoudé, vicaire patriarcal;
Paul Matar, archevêque de Beyrouth; Chucrallah Harb et Boulos Saadé
et du père Awit.
Pour cette première visite qu’il effectuait dans la région,
le patriarche maronite a eu droit à un véritable bain de
foule. Tout au long du chemin, dans les localités du Metn-Nord et
du Metn-Sud qu’il a traversées, des calicots et des banderoles lui
souhaitaient la bienvenue. Sur son passage, les cloches ont carillonné
et les fidèles étaient massés des deux côtés
de la route pour l’accueillir par des cantiques, des fleurs, du riz, sous
des arcs de triomphe...
Les représentants du chef de l’Etat, des présidents Berri et Hoss: MM. Murr, Ziadé et Naaman au premier rang des fidèles: à droite, le président Elias Hraoui. |
Le R.P. Abi-Saleh remettant au cardinal Sfeir l’emblème de La Sagesse. |
Sur le parcours, le cardinal-patriarche a fait différents arrêts:
à Bauchriyeh-Jdeidé, tout d’abord; puis, à Sin el-Fil,
à Aïn el-Remmaneh-Chiyah, à Hazmieh et au croisement
de Baabda. Il a reçu les clés des villes et prononcé
des paroles allant droit au cœur y ramenant l’espoir, la foi et la confiance
en l’avenir.
S’adressant aux foules à chaque étape, il affirme: “Vous
avez vécu des moments très durs pendant dix-sept années
et nous espérons que cette épreuve est révolue à
jamais; que les jours à venir seront meilleurs. Le Liban sait par
ses fils comment revenir à sa souveraineté, son indépendance,
sa liberté, qui sont dans les cœurs. Il n’y a pas de crainte pour
le Liban.”
A l’entrée de Baabda, il affirme: “Baabda a toujours été
un siège de gouvernement et le demeure.” Il insiste, aussi, sur
“la solidarité entre tous les Libanais, car le pays ne peut être
bâti que par les bras de ses fils de toutes les communautés,
une seule communauté ne peut édifier une patrie.”
Le chef spirituel des maronites entouré des Drs Karam Karam, Michel Moussa et Pierre Daccache, lors de la séance oratoire à l’hôpital Sainte-Thérèse à Hadeth. |
Le nouveau comité administratif de l’Amicale des anciens de La Sagesse. Au premier plan, le cardinal Sfeir, NN. SS. Khalil Abi-Nader, Roland Abou-Jaoudé et Boulos Matar. |
A Hadeth, l’accueil est absolument délirant et le bain de foule
à nul autre pareil. Le chef de l’Eglise maronite est reçu
au son de la fanfare, des cloches qui sonnent à toutes volées,
par une parade de cavaliers, des moutons égorgés, du riz,
des fleurs, par les congrégations et les cantiques, par les scouts,
les écoliers et, bien sûr, par tous les officiels, le Dr Antoine
Karam, président de la municipalité de Hadeth, en tête.
Des jeunes avaient brandi des portraits du général Aoun;
d’autres des fanions des Forces libanaises. Sur l’un des calicots, on lisait:
“On veut connaître le sort de nos détenus, dont certains sont
en Syrie”.
Le patriarche s’adresse à la foule dans la cour de l’église
Notre-Dame: “Votre église est la plus belle; soyez unis et solidaires
entre vous et autour de votre archevêque Mgr Paul Matar qui a organisé
cet accueil. Nous vous souhaitons des jours de prospérité.”
Le cardinal Sfeir se dirige, alors, vers l’hôpital Sainte-Thérèse
où il est accueilli au milieu d’une foule incroyable par les Drs
Karam Karam et Michel Moussa, ministres de la Santé, du Travail
et des Affaires sociales; les députés et notables de la région;
la supérieure de l’hôpital et son directeur, le député
Dr Pierre Daccache, ainsi que par plusieurs personnalités politiques,
religieuses, diplomatiques et militaires.
Le patriarche récite une prière d’action de grâce
en la chapelle et bénit la nouvelle aile de l’hôpital. Il
se dirige avec les officiels vers une grande salle de réception
qui peut accueillir six cents personnes et pleine à craquer. Une
séance oratoire a lieu, suivie à l’extérieur par des
centaines de personnes sur des écrans géants.
Arcs de triomphe et bain de foule pour l’éminent prélat à Hazmieh. |
Feu Mgr Ignace Moubarak, des années de lutte pour l’indépendance. |
Dans son allocution, le Dr Pierre Daccache rappelle comment l’hôpital
situé sur la ligne de démarcation, a continué à
fonctionner tout au long des années de guerre, sous les obus, dans
l’insécurité et le manque total, préservant un même
esprit de convivialité, accueillant les blessés de toutes
les communautés sans aucune discrimination. L’hôpital poursuit
en temps de paix sa vocation.
Le Dr Karam, président de la municipalité de Hadeth et
la supérieure des sœurs de Sainte Thérèse, mère
Pauline Farès ont, ensuite, pris la parole et le mot de la fin est
revenu au patriarche Sfeir qui a rendu un vibrant hommage “à l’œuvre
des religieuses de Sainte Thérèse et à l’action de
l’hôpital au service des Libanais de toutes confessions et communautés”.
La longue journée du cardinal Sfeir était loin de s’achever.
Après Hadeth, il s’est rendu à la Quarantaine (secteur Mar
Mikhaël) afin de bénir le nouveau siège de la Ligue
maronite. Il y est accueilli par une foule nombreuse et par le vice-président
du Conseil, Michel Murr, représentant le chef de l’Etat; par le
député Camille Ziadé et le ministre Issam Naaman,
représentant les présidents de la Chambre et du Conseil;
par Pierre Hélou, président de la Ligue maronite et les membres
du conseil de la Ligue; par les présidents Charles Hélou,
Elias Hraoui, Hussein Husseini, Rachid Solh, ainsi que par de nombreux
ministres, députés et personnalités.
Dans son allocution, M. Pierre Hélou remercie sa béatitude
de sa visite à une institution laïque et rappelle que les objectifs
de la Ligue, sont conformes à ceux du patriarcat, qu’il s’agisse
de l’application du document national, du retour des déplacés,
de l’équilibre démocratique au niveau du pays. M. Hélou
affirme que “la Ligue maronite est passée de la phase de l’action
spontanée à celle de l’action étudiée, programmée
toujours en contact étroit et permanent avec Bkerké”. Le
patriarche a répondu en retraçant, brièvement, l’historique
de la Ligue maronite il y a près d’un demi-siècle, son statut
et ses objectifs au niveau de la communauté maronite en particulier
et du Liban, en général, “objectifs qui n’ont pas changé”.
Il conclut sur la nécessité “de renforcer la coopération
entre la hiérarchie religieuse et les institutions laïques,
le siège partiarcal étant le premier dépositaire de
la tradition et du patrimoine”.
Une foule particulièrement dense a
réservé au cardinal-patriarche un accueil
enthousiast sur la place publique de Hadeth.