Après
avoir dénoncé l’autorisation accordée par le gouvernement
israélien pour la construction de la mosquée de Nazarath,
le Vatican se confine dans un mutisme inexplicable et annonce le maintien
de la visite que S.S. Jean-Paul II se propose d’effectuer en
Terre sainte. Dans le même temps, les trois Eglises chrétiennes
de Jérusalem ne parviennent pas à liquider leur litige à
propos de travaux à accomplir en l’église du Saint-Sépulcre.
Il nous faut revenir à l’affaire de la mosquée de
Nazareth et au mutisme observé à son sujet par le Saint-Siège.
En effet, après la dénonciation par le Vatican de l’autorisation
donnée par le gouvernement israélien pour la construction
de ce lieu de culte musulman, à proximité de la basilique
de l’Annonciation, Radio-Vatican et l’Osservatore Romano n’ont pas évoqué
cette question épineuse.
Seuls un prêtre franciscain “gardien de la Terre sainte “et le
patriarche latin de Jérusalem ont protesté, les chefs des
hiérarchies chrétiennes de cette ville ayant fermé
les églises pendant deux jours en signe de désapprobation
du feu vert israélien.
A part le chef de la diplomatie vaticane, Mgr Louis Tauran, qui a explicité,
subtilement la position de Rome, le porte-parole du Saint-Siège
a mis en garde contre “les crises, tensions et conflits qu’une telle affaire
pourraient générer à l’avenir entre les communautés
chrétiennes et musulmanes locales”.
Cela dit et pourquoi après avoir laissé entendre que
l’affaire de la mosquée pourrait annuler la visite du Saint-Père
aux Lieux Saints à l’occasion du jubilé de l’an 2000, le
Vatican a-t-il changé de ton et insinue, maintenant, que cette visite
sera maintenue?
Les sources proches de la capitale de la catholicité fournissent
cette explication: S.S. Jean-Paul II tient à cette visite symbolique...
à tel point qu’il aurait même confié “souhaiter mourir
sur la terre d’Abraham”.
Le Souverain Pontife ne voudrait donc pas compromettre ce voyage qu’il
considère comme son “dernier vrai pèlerinage” devant intervenir
en mars prochain.
Il a préferé user d’un langage diplomatique, la moindre
de ses déclarations ayant souvent une portée universelle.
A propos de l’autorisation accordée par le gouvernement de Tel-Aviv
pour l’édification de la mosquée à Nazareth, il y
a lieu de faire état de cette réflexion - pour le moins saugrenue
- de l’ambassadeur d’Israël à Rome, émise devant des
journalistes: “Cette petite mosquée, au lieu d’une grande, était
le moins mauvais compromis possible”...
On ne peut être plus cynique!
Peut-on, par ailleurs, passer sous silence la “guerre du Saint Sépulcre”
opposant, à Jérusalem, les trois principales Eglises chrétiennes,
catholique, grecque-orthodoxe et arménienne, qui se partagent ce
site?
Les trois hiérarchies ont renié l’accord auquel elles
étaient parvenues au mois de juin, en vue de procéder à
l’élargissement du seul portail d’accès au bâtiment
abritant le tombeau du Christ et à l’aménagement d’une sortie
de secours.
Pourquoi? Tout simplement, parce qu’aucune de ces Eglises ne veut que
la nouvelle sortie empiète sur sa part du “territoire sacré”.
Cette nouvelle “affaire des Lieux Saints” constitue un autre casse-tête
auquel le Saint-Siège est appelé à trouver une solution;
le plus rapidement serait le mieux. |