71.000
enseignants des cycles primaire et complémentaire appuyés
par la CGTL ont observé une grève mardi, doublée d’un
sit-in devant le siège du ministère de l’Education nationale,
en signe de protestation contre la négligence de leur requête.
Le mouvement protestataire reprendrait après les fêtes de
fin d’année sous forme, cette fois, de grève ouverte si d’ici
là, le gouvernement ne leur aurait pas donné satisfaction.
Les grèves dans le secteur de l’enseignement font boule de neige
et se succèdent à un rythme inquiétant, car la fermeture
des classes peuvent compromettre l’année scolaire.
Ces mouvements protestataires risquent de se perpétuer, comme
c’est le cas chaque fois, jusqu’au moment où commenceront les examens
officiels. Les membres du corps enseignant ne trouveront alors, rien de
mieux pour forcer les responsables à satisfaire leurs doléances,
que de boycotter la correction des épreuves écrites. Ceci
est tout simplement injuste, d’autant que les étudiants en seront
les principales victimes!
Cette semaine encore, les enseignants ont cessé le travail,
observé une grève d’un jour et pratiqué un sit-in
devant le siège du ministère de l’Education, afin de se rappeler
au souvenir des responsables de ce département.
De leur côté, cent cinquante professeurs de l’université
libanaise - sur près d’un millier - ont fait grève pour réclamer,
une fois de plus, leur titularisation; autrement dit, d’être engagés
à plein temps, alors qu’ils sont payés, actuellement, à
l’heure.
Fait étrange: les responsables admettent la justesse des revendications
des grévistes. Dans ce cas, on s’interroge sur les raisons qui retardent
les solutions. Les professeurs d’université, même à
temps partiel et les enseignants des écoles tant publiques que privées,
qui ont perturbé mardi l’U.L. et les établissements scolaires,
du jardin d’enfants au cycle secondaire, ont droit à une vie décente;
il importe de les libérer des soucis de la vie quotidienne pour
pouvoir s’acquitter comme il se doit de leur mission d’éducateurs.
Puis, il y a eu à la base, une petite “injustice” ayant frappé
les instituteurs des cycles complémentaire et primaire. De fait,
ceux-ci n’ont pas bénéficié des six échelons
supplémentaires accordés à leurs collègues
du cycle secondaire.
Le ministre de l’Education qui avait promis de réparer cet impair
a dû, sans doute, se heurter à la réticence de son
collègue des Finances et s’est trouvé confronté à
un problème aussi inextricable que la quadrature du cercle...
En effet, une telle majoration des émoluements du corps enseignant
grèverait le budget de l’Etat et celui des parents d’élèves
qui devront supporter des frais de scolarité supplémentaires.
Le chef du gouvernement et le ministre ont réagi en confiant
à une commission ad hoc le soin de préparer un rapport sur
la question dans un délai de deux semaines.
Ceci en ce qui concerne les enseignants. Quant aux professeurs (à
temps partiel) de l’U.L., il s’avère que le budget annuel de cette
institution nationale, dont le montant global s’élève à
135 milliards de livres, cette année, ne permet pas de subvenir
à ses besoins les plus élémentaires.
Il faudrait donc, logiquement, accroître les prévisions
budgétaires de l’U.L., même si la politique d’austérité
adoptée, à juste raison, par le Pouvoir pour alléger
le poids de la dette publique, ne s’y prête pas. Il est des cas qui
exigent une telle exception à la règle...
... Car il faut, à tout prix, prévenir les grèves
et les empêcher de faire boule de neige. |