LE DERNIER MARIAGE ROYAL DE CES QUARANTE DERNIÈRES ANNÉES EN BELGIQUE

Le plat pays avait pavoisé de noir, de jaune et de rouge... Les cloches des beffrois ont carillonné en Flandre comme
en Wallonie.
Les Belges avaient tous le regard tourné, le samedi 4 décembre, vers le mariage de Philippe, prince héritier, avec Mathilde, une jeune aristocrate belge, déjà intronisée “Reine des Cœurs” par tous les fidèles de la monarchie.

On en parlera encore longtemps dans les chaumières et Margot a pleuré pour le premier mariage royal de ces quarante dernières années en Belgique.
L’engouement pour les histoires de princes et princesses n’est pas un phénomène spécifique à un seul pays...
On retrouve cette ferveur populaire dans tous les Etats où subsiste la monarchie.
Tout un chacun a besoin de rêver...
 


Les époux entourés de leurs parents.
 
Et comme le disait le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt: “Le roi et la reine de Belgique ont offert à leur peuple un cadeau royal pour cette fin de millénaire, pour tout le pays aussi, dont l’image de marque avait été sérieusement entachée, ces derniers temps par l’affaire Dutroux. Le ciel, lui aussi, était de la fête, le samedi 4 décembre. Chassant loin les nuages, le vent avait ramené, le temps de la cérémonie, un timide soleil qui a suffi à réchauffer les cœurs.
 

 
Dans les rues de la capitale, environ 40.000 personnes ont suivi la famille royale de Belgique sur le parcours nuptial, soit beaucoup moins que les 150.000 personnes prévues par le bourgmestre, François-Xavier de Donnéa.
La Société nationale des chemins de fer belge avait annoncé de son côté avoir distribué près de 100.000 billets gratuits aux Belges désireux de se rendre à Bruxelles.
Mais deux fois moins de billets ont été retirés...
Par contre, des millions de téléspectateurs ont suivi en direct, en mondovision, les noces du prince Philippe de Belgique et de la belle Mathilde d’Udekem d’Acoz qui, pour la première fois dans l’Histoire de la Belgique, est une citoyenne belge.
 


UN MARIAGE QUI SE VOULAIT LE SYMBOLE D’UNE BELGIQUE UNIE
La journée a commencé sous un timide soleil au moment du départ des cortèges, place des Palais.
Le roi Albert II et la reine Paola, à bord d’un véhicule, ont quitté le Belvédère avec leur escorte pour se rendre au palais royal où les attendaient les futurs mariés.
 

Photo-souvenir avec la famille royale belge
et les têtes couronnées invitées au mariage.
 
Le prince portait son uniforme de colonel de la Force aérienne et Mathilde, une robe impressionnante, avec une traîne de cinq mètres de long.
Confectionnée dans un tissu de crèpe-drap de soie, la jeune femme portait un voile de dentelle de Bruxelles qui avait été porté auparavant par la reine Paola, lors de son mariage avec le roi Albert II, ainsi que par la princesse Astrid pour son mariage avec le prince Lorenz.
Le voile était retenu par un diadème en brillants appartenant au roi Albert II.
Mathilde devait prendre place dans une énorme Mercédès Pullman, autrefois, propriété du pape Paul VI et qui a, à peine, contenu sa robe de mariée.
C’est précédé par la formation à cheval de l’escorte royale que le cortège est lentement descendu vers l’Hôtel de ville de Bruxelles.
Les badauds massés derrière des barrières ont aperçu leur future reine qui leur adressait des gestes de la main, grâce au toit en plexiglas de la limousine.
Le profil de Mathilde correspond on ne peut mieux, aux aspirations des Belges. La future souveraine est une jeune femme consciente d’avoir une mission à remplir au service du pays.
Mathilde s’est avancée vers le bourgmestre en tenue d’apparat et quatre jeunes filles d’honneur portaient sa longue traîne.
Le bourgmestre a donné lecture dans les trois langues nationales, des dispositions du code civil relatives au mariage et a déclaré: “Votre couple est le symbole vivant de l’avenir de notre pays et d’une monarchie moderne...” S’adressant à Mathilde, il a dit: “La Belgique tout entière est tombée sous votre charme”; puis, a ajouté à l’adresse du prince Philippe: “Avec Mathilde à vos côtés, vous serez encore mieux armé pour affronter la charge qui est la vôtre...”
 

 
Le prince et sa fiancée se sont juré fidélité, secours et assistance mutuels et ont promis de contribuer aux charges du mariage.
En effet, le prince Philippe est appelé à succéder à son père et Mathilde sera, de ce fait, la première reine d’origine belge, les six rois successifs du pays ayant épousé de jeunes femmes de six origines européennes différentes. Dans la cathédrale  Saints-Michel-et-Gudule, somptueusement décorée pour l’occasion, mille sept cents personnes attendaient les mariés pour la cérémonie religieuse.
Un grand nombre de têtes couronnées, le gouvernement belge au grand complet, des princes héritiers parmi lesquels les princes Charles d’Angleterre, Felipe d’Espagne, Naruhito du Japon; le président de la Commission européenne, M. Romano Prodi; Mme Nicole Fontaine, présidente du parlement européen; la princesse du Maroc...
L’office religieux a duré deux heures, entrecoupé par des chants religieux interprétés par des artistes belges.
Un moment d’émotion... La monarchie fera toujours rêver, car elle correspond à un archétype profondément enraciné dans la mémoire collective... Les souverains conservent une dimension sacrée. Ils ne peuvent presque pas échapper au star-system... La preuve, le monde entier est resté devant les postes de télévision à regarder le dernier grand mariage du millénaire et de se laisser prendre à ce conte mille fois conté... “Il était une fois un beau prince blond qui aimait une belle princesse toute blonde... Ils se marièrent...”
L’histoire nous dira la suite...
SONIA NIGOLIAN

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