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LÉGISLATIVES ET NÉGOCIATIONS: ON NE PEUT TENIR DEUX PASTÈQUES EN UNE MAIN...
La délégation libanaise aux négociations de paix serait constituée incessamment; probablement, après le second round des pourparlers syro-israéliens. Etant donné les difficultés que le ministre de l’Intérieur rencontrera à superviser les législatives et à s’aboucher avec l’interlocuteur de l’Etat hébreu, la tendance serait dit-on, en faveur de la nomination d’un militaire à sa place, après la désignation par Tel-Aviv d’un officier de “Tsahal” à la tête du comité de supervision. Les présidents Lahoud et Hoss en ont discuté mardi.
 

Le fait pour le gouvernement israélien d’avoir chargé un officier de réserve (le général Einan) de coordonner les préparatifs en vue de la reprise des négociations avec Liban, prouve que l’Etat hébreu et son Premier ministre sont déterminés à aller de l’avant, en réactivant le processus de paix.
De plus, le gouvernement de Tel Aviv a désigné un comité de supervision. Ce dernier comprend le coordonnateur des activités israéliennes au Liban, les conseillers juridique et sécuritaire du Cabinet. Fait à signaler: le général Einan avait dirigé la délégation militaire israélienne aux négociations avec le Liban en 1983, lesquelles avaient débouché sur l’accord du 17 mai, de triste mémoire, puisque mort-né!
Le Liban officiel est donc tenu de mettre sur pied l’équipe de ses négociateurs, en commençant par former une commission technique comprenant des diplomates, des juristes, des ingénieurs hydrauliciens et des militaires. Et ce, après le second round des pourparlers syro-israéliens prévu le 3 janvier aux USA.
Il faudrait, peut-être, reconsidérer la question, (controversée) de la présidence de notre délégation, surtout si les négociations devaient traîner pendant de longs mois, comme on s’y attend. Aussi, se demande-t-on si le ministre de l’Intérieur chargé, officieusement de diriger la délégation officielle, aura la possibilité de veiller aux préparatifs des législatives d’août prochain et, surtout, de les superviser, tout en menant en même temps les pourparlers. On ne peut tenir deux pastèques en une main!
Quoi qu’il en soit, les fonctionnaires qualifiés du palais Bustros mettent les bouchées doubles pour préparer les dossiers, dont celui relatif aux dommages de guerre, le Liban ayant, dit-on, l’intention de réclamer à Israël des indemnités pour le préjudice tant moral que matériel qu’il a causé à notre pays par ses agressions et raids quasi-quotidiens.
De toute manière, la commission  technique (ou d’experts) qui doit avoir son siège au ministère des Affaires étrangères ou de la Défense, aura besoin d’une “banque de données” ouverte en permanence durant toute la durée des négociations, afin de fournir aux négociateurs tous les éléments dont ils pourraient avoir besoin, en raison du décalage horaire entre le Liban et les Etats-Unis.
Le dossier des indemnisations nécessite en plus des préparatifs à tous les niveaux, un battage médiatique et une campagne diplomatique auprès des instances internationales, afin de faire accréditer la thèse libanaise quant à son droit à des dédomagements.
D’autant que l’Etat hébreu a avoué, à deux reprises, ses “fautes” ou “erreurs” à la suite de tirs ayant entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels: d’abord, à Cana, en 1998 et, tout dernièrement, à Arab Salim, où le torpillage d’une école publique a fait vingt blessés, dont plusieurs ont été grièvement atteints. 


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