PREMIER VERNISSAGE DE DIANE AYOUB ET MAGALIE KATRA
AU CAFÉ DES ARTISTES: RÉVÉLATION DE DEUX JEUNES TALENTS

La démarche de Diane Ayoub la mène dans la proximité de ceux qui revendiquent une nouvelle figuration.
 

Diane Ayoub: portrait.
Diane Ayoub: Nature morte.
 
Les œuvres qu’elle expose sont les reconstitutions imaginatives d’un certain réel, où se côtoient l’émotion et la distance. L’être humain est partout présent, des visages, de partout et de nulle part, qui portent en eux les interrogations d’un monde auquel ils semblent étrangers. Prisonniers d’un univers mental clos, ils sont enfermés dans leur solitude ou leur angoisse.
Une dialectique particulière se joue entre la présence objective de chaque figure, de chaque objet et leur potentiel symbolique. Des différences de netteté, de modelé, d’intensité, de passage de la polychromie à la monochromie interviennent au sein d’un même tableau, ce qui contribue à accentuer le pouvoir suggestif de l’œuvre, une œuvre qui, la plupart du temps, penche vers la figuration, mais quelquefois aussi, vers une certaine abstraction car, pour cette jeune artiste, la dualité antagoniste abstraction - figuration n’a pas de sens.
 

Magalie Katra: Silhouettes 
dans la ville.

 
Magalie Katra: Evasion.
 
La technique de Diane Ayoub est mise au service d’une imagination qui voit au-delà des apparences. Dans chaque œuvre, elle essaye de raconter le cheminement de ses fantasmes. Elle réussit à créer un climat particulier qui ne laisse pas le spectateur indifférent.
Le sujet chez Magalie Katra dépasse l’aspect extérieur pour tenter de se parfaire en tant qu’unité de style.
Si les thèmes traités sont peu variés, ceci s’explique par le besoin marqué qu’a cette jeune artiste de ciseler ses moyens d’expression. Les silhouettes qui habitent les œuvres, dépassent leur nature strictement physique; ils n’existent qu’à travers leur pouvoir symbolique, sont stylisés, amplifiés ou réduits et surtout, amendés par une projection poétique.
Les compositions refusent tout mouvement vers l’extérieur et ce qui peut passer pour de la simplicité est, en réalité, le résultat d’une expression concise. Les silhouettes dessinées au trait noir et la tonalité des fonds monochromes, blancs, jaunes éclatants ou rouges violents, sur lesquels elles se détachent, engendrent des variations rythmées et créent un espace dynamique. Dans chaque œuvre, contenu et formes s’épousent, convergent vers l’essentiel, s’appliquent à rejeter tout ce qui est inutile, toute éloquence.
L’importance de l’exposition de Diane Ayoub et Magalie Katra réside dans la qualité de la démarche de ces deux jeunes artistes. L’équilibre et la structure des compositions révèlent chez chacune d’entre elles un talent prometteur.
PAR NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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