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SOUHAIT POUR LE NOUVEL AN
par EDOUARD BASSIL |
Il n’y a rien de plus démoralisant pour
un peuple que de faire du surplace en période de crise et d’évoluer
dans un tunnel sans en voir le bout.
De quoi demain sera-t-il fait et que nous réserve la nouvelle année? Sera-t-elle pareille aux précédentes et perdrons-nous nos dernières illusions au cours des mois à venir, au terme de négociations dont on ignore l’issue? Ces questions, nos concitoyens les posent sans recevoir de réponses rassurantes leur permettant d’espérer en des jours meilleurs et c’est ce qu’il y a de plus déprimant. Tout cela entretient l’angoisse. Michel Chiha, écrivait le premier janvier 1948: “La peur est le mal de ce temps; elle ébranle tout là où on a banni l’espérance”... Il conseillait, alors, - et son conseil reste valable aujourd’hui - “de puiser à d’autres sources que sont la poésie, la musique et la prière” les moyens de dissiper l’inquiétude pour jouir de la paix de l’âme et du bonheur. Notre souhait le plus cher pour la nouvelle année est de voir instaurer la paix qu’attendent, impatiemment, les hommes de bonne volonté. “Mais la paix, serait-ce simplement une absence de guerre?”, demandait Georges Naccache en 1950. “C’est, soutenait-il, une chose que nous faisons en nous-mêmes et qui se sauve ou se perd en chacun de nous. C’est là le vrai drame”. Ne perdons donc pas l’espoir et “laissons-le se glisser dans notre cœur”, comme le recommande Racine dans “Phèdre”, son œuvre la plus profonde.. |