La Revue du Liban consacre régulièrement des pages illustrées aux pays du maghreb arabe. Cette rubrique hebdomadaire couvre les événements politiques, économiques, sociaux et culturels de la tunisie, du maroc, de l’algérie, de la libye et de la mauritanie.

TUNISIE

LA DIPLOMATIE TUNISIENNE DE PLUS EN PLUS SOLLICITÉE
ÉMISSAIRES IRAKIEN ET PALESTINIEN REÇUS PAR LE PRÉSIDENT BEN ALI

Réhabilitée depuis le Changement du 7 novembre 1987 opéré par le président Zein El-Abidine Ben Ali sur la base de principes constants au service du droit, de la paix et de la sécurité, qui lui ont valu considération et crédibilité de par le monde et, partant, ont accru son rayonnement sur les scènes régionale et internationale, la diplomatie tunisienne joue un rôle de plus en plus agissant dans le traitement des dossiers d’actualité. En témoigne sa récente élection à l’unanimité en qualité de membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU où elle siègera à partir du 1er janvier pour un mandat de deux ans.
 

Le président Zein El-Abidine Ben Ali 
recevant le ministre irakien des 
Affaires étrangères...

...et le responsable palestinien Abou Mazen.
 
Efficace et discrète, elle est de ce fait constamment sollicitée par les chancelleries occidentales, moyen-orientales et autres, pour apporter sa contribution à la recherche des solutions aux problèmes aussi chauds soient-ils qui se posent sur la scène internationale. C’est ainsi qu’à une semaine d’intervalle, deux émissaires de pays frères viennent d’être reçus par le président Zein El-Abidine Ben Ali, en l’occurrence le chef de la diplomatie irakienne, M. Mohamed Saïd Essahaf et M. Mahmoud Abbas (Abou Mazen), secrétaire du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine. M. Essahaf a informé le chef de l’Etat tunisien de la position de Bagdad concernant l’épineux problème de l’embargo auquel est soumis son pays depuis neuf ans, sachant que la Tunisie a toujours plaidé pour la levée de cette sanction qui affecte douloureusement le peuple irakien frère et appelé à la recherche d’une solution à ce dossier sur la base de la légalité internationale.
Quant à Abou Mazen, il a fait part au président Ben Ali de l’évolution de la cause palestinienne, s’agissant en particulier des négociations sur le statut final (des territoires libérés), ainsi que de celles relatives à la période de transition des obstacles et difficultés sur lesquels buttent ces négociations du fait de la politique de colonisation menée par le gouvernement israélien. Il a formulé l’espoir que l’opinion internationale et tous les partisans de la paix exerceront des pressions sur Israël pour l’amener à arrêter ces actes qui constituent un obstacle entravant l’aboutissement à un accord de paix global.
Le responsable palestinien a, par ailleurs, indiqué que l’entretien a également porté sur les relations bilatérales qui, a-t-il souligné, connaissent un essor remarquable à la faveur de la récente visite effectuée en Tunisie par une délégation économique, commerciale et financière palestinienne, la signature d’une série d’accords de coopération et la visite attendue à Gaza d’une délégation tunisienne, en vue d’assurer le suivi de ces activités et l’élargissement des domaines de la coopération tuniso-palestinienne.


FRANCESCO COSSIGA: “LA TUNISIE EST UN PAYS D’AVANT-GARDE”


Le président Zein El-Abidine Ben Ali en conversation
avec l’ancien président italien Francesco Cossiga.

Le président Zein El-Abidine Ben Ali a reçu, dernièrement, l’ancien président italien, M. Francesco Cossiga, en visite privée en Tunisie.
Dans une déclaration faite à l’issue de l’entrevue, M. Cossiga a souligné la solide amitié qui le lie au président Ben Ali, notant que sa visite en Tunisie lui avait permis de mesurer le progrès qu’elle a enregistré dans les divers domaines.
“La Tunisie constitue un pays d’avant-garde dans la région maghrébine et dans toute l’Afrique du Nord, a-t-il affirmé.
Après avoir rappelé les relations de profonde amitié qui unissent la Tunisie et l’Italie, l’ancien président italien a exprimé ses vœux pour davantage de succès au président Ben Ali, souhaitant progrès et prospérité continus au peuple tunisien.


MAROC

RECRUTEMENT DE 42.000 DIPLÔMÉS CHÔMEURS

Quelque 42.000 jeunes diplômés chômeurs sur les 100.000 recencés au Maroc, ont été recrutés jusqu’à présent dans le cadre de l’action formation-emploi, a annoncé, dernièrement, le ministre marocain de l’Emploi, M. Khalid Alioua.
Plus de 20.000 diplômés chômeurs arrivent annuellement sur le marché de l’emploi, a indiqué le ministre qui intervenait lors d’une réunion avec les directeurs de plusieurs établissements publics, réunion qui était consacrée à l’évaluation des conventions sur l’emploi signées en décembre 1998.
Les efforts entrepris jusqu’ici à la faveur de l’action formation-emploi restent, toutefois, insuffisants, a regretté M. Alioua. Il a estimé que le secteur privé qui joue un rôle dynamique dans ce domaine grâce aux facilités qui lui sont accordées par l’Etat, doit être épaulé par le secteur public, invitant les 600 établissements relevant de ce secteur au Maroc à redoubler d’efforts pour recruter davantage de diplômés chômeurs dans le cadre d’un stage de formation professionnelle.
Concernant la question des diplômés chômeurs dans les provinces du sud (Sahara), M. Alioua a assuré qu’elle trouvera une “solution exceptionnelle avant février prochain, conformément aux orientations royales. Ces diplômés chômeurs seront recrutés aussi bien dans le secteur public que privé”, a-t-il précisé.


TUNISIE - MAROC

VOLONTÉ COMMUNE DE RENFORCER LA COOPÉRATION BILATÉRALE

La Tunisie et le Maroc ont exprimé leur volonté commune de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine administratif à l’occasion de la visite que vient d’effectuer au Maroc le secrétaire d’Etat tunisien chargé de la Réforme administrative et de la Fonction publique, M. Abdelhakim Bouraoui.
Lors d’un entretien avec son homologue marocain, M. El-Hussein Aziz, les deux parties ont souligné le rôle important de l’administration en tant qu’outil devant contribuer activement à la réalisation du développement et du progrès. L’accent a été mis à cet égard, sur les moyens susceptibles de renforcer la coopération bilatérale dans ce domaine, de faciliter les échanges et la participation de l’une et de l’autre parties à la mise en œuvre des programmes et des projets communs de développement.
Les responsables tunisien et marocain ont évoqué, notamment, le programme d’action au titre de l’an 2000, prévoyant l’échange de visites et la création de groupes de travail entre les deux pays. Ceux-ci pencheront sur un certain nombre de questions ayant trait, en particulier, au régime indemnitaire, à la concertation dans le domaine de la fonction publique, ainsi qu’à l’utilisation de l’outil informatique au sein de l’administration.


ALGERIE

ENTRETIEN AVEC LE PRÉSIDENT DU CONSEIL POPULAIRE ALGÉRIEN
ABDEL-KADER BEN SALEH: “LE PRÉSIDENT BOUTEFLIKA
VEUT RAMENER L’ALGÉRIE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE”

Ayant participé à la réunion de l’Organisation parlementaire arabe ayant tenu ses assises récemment à Beyrouth, M. Abdel-Kader Ben Saleh, président du Conseil populaire national (parlement algérien), a bien voulu nous entretenir des problèmes auxquels son pays est confronté.
Il insiste, surtout, sur la nécessité pour les Etats arabes de resserrer les rangs, afin d’être en mesure de progresser sur la voie de la modernité et de la prospérité.
Tout en reconnaissant l’utilité d’un parlement arabe unifié, M. Ben Saleh doute de la possibilité d’un tel organisme d’influer sur les décisions des gouvernements des pays membres de la Ligue.
Le référendum organisé par le président Bouteflika sur la loi de la concorde civile sera-t-il suivi d’une autre initiative et de quelle nature?
La loi de la concorde civile est la première d’une série d’initiatives préconisées par le président Bouteflika, dont le programme d’action vise un triple objectif: Primo, normaliser la situation au plan intérieur. Secundo, édifier l’économie nationale. Tertio, ramener l’Algérie sur la scène internationale.
Tout cela requiert du temps. Il fallait mettre sur pied un nouveau gouvernement qui a tardé à être constitué. Le chef de l’Etat a tenu à y faire représenter les partis nationaux acquis à sa politique et à ses idées.
Puis, l’Algérie était liée à maints rendez-vous au double plan national et continental. Le président Bouteflika a dû présider la conférence africaine ayant tenu ses assises à Alger. Par la suite, il a élaboré et soumis la loi de la concorde civile à l’Assemblée nationale qui l’a ratifiée à une écrasante majorité.
A présent, le nouveau Cabinet est tenu de présenter le projet de budget au parlement avant le 31 décembre. Dès la ratification de la loi de finances, il sera procédé à un élargissement de l’équipe ministérielle, pour y faire représenter la plus large frange des forces politiques.
Actuellement, des consultations ont été entamées avec le parti R.C.D. qui boycottait le Pouvoir et refusait de nommer des représentants au sein du gouvernement. Maintenant, il a changé d’attitude et se montre coopératif.

L’assassinat d’Abdel-Kader Hachaui affectera-t-il la concorde civile?
Je ne le crois pas, mais l’auteur de l’attentat a tenté de perturber le processus de l’entente et de la normalisation. Le complot a échoué puisque le criminel a été arrêté et recevra son châtiment.

Où en est la privatisation dans votre pays?
Le projet y relatif est en cours d’exécution et plusieurs lois définissant le mécanisme de la privatisation ont été élaborées et approuvées.
Cependant, l’application de ces lois sera du ressort du futur gouvernement qui sera chargé de mettre à exécution le programme du président Bouteflika. L’Algérie est acquise à cette formule, mais ne laissera pas minimiser l’importance des ports. Une commission judiciaire prépare le plan de la privatisation inspiré des pays où celle-ci a été adoptée.
Il est certain que nous nous acheminons vers l’économie de marché, sans pour autant nous désintéresser des installations portuaires.
La réforme effectuée en Algérie au plan économique nous a valu le soutien et les félicitations des instances internationales. Mais nous ambitionnons de faire mieux et de nous engager sur la voie la meilleure.

Les tribus berbères s’activent en vue de faire adopter leur langue dans les administrations publiques et les tribunaux. Le gouvernement leur donnera-t-il satisfaction?
Le problème se présente sous un autre angle. La Constitution nationale considère la langue berbère comme l’un des éléments de la personnalité nationale. Un décret permet d’enseigner cette langue dans les écoles. Nous considérons les langues comme une source de richesse pour l’Algérie. C’est pourquoi, la langue berbère ne doit ni ne peut être en conflit avec la langue arabe.

Si des firmes étrangères proposaient de réaliser des projets de caractère touristique, lui accorderiez-vous des facilités pour les encourager à investir dans votre pays?
Naturellement. Cependant, l’Algérie élabore un plan d’ensemble, en vertu duquel le secteur touristique est considéré comme l’un des piliers de l’économie nationale, surtout en raison de notre position géographique et de notre proximité de l’Europe et de l’Afrique à la fois.

Comment qualifiez-vous vos rapports avec l’Union européenne?
L’Algérie est, actuellement, en pourparlers avec l’U.E. sur la base de conventions modèles que l’Union a signées avec d’autres pays, tels le Maroc, l’Egypte, la Tunisie, la Jordanie et le Liban.
L’Algérie a ses spécificités qui doivent être prises en considération. Ce n’est pas un pays industriel, mais dispose de grandes possibilités dans ce domaine. Il importe de moderniser notre secteur industriel pour le rendre compétitif. Partant de là, il faut encourager le partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne, d’autant que nos relations avec la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie sont excellentes.
En ce qui concerne le rôle de l’Armée algérienne et les missions dont elle s’acquitte, M. Ben Saleh, assure que l’institution militaire ne s’immisce pas dans la politique et assume les responsabilités qui lui incombent.

Vous attendez-vous à un renforcement de la solidarité interarabe au IIIème millénaire, d’autant que l’Organisation parlementaire arabe prône le resserrement des rangs? Etes-vous optimiste à ce sujet?
Nous souhaitons que notre rêve devienne réalité et dans nos réunions, nous insistons en permanence sur la nécessité de concrétiser cette solidarité sans laquelle les Etats arabes ne peuvent relever les défis auxquels ils sont confrontés.
Les Arabes soutiennent le Liban, la Syrie et la cause palestinienne dans les instances internationales.
En tant qu’Union parlementaire arabe, nous pouvons défendre nos causes auprès de l’Union européenne et dissiper la tension qui caractérise les relations entre certains pays du Golfe.
Le président de la Chambre libanaise, M. Nabih Berri, a proposé la création d’un parlement arabe unifié ayant fait l’objet d’un échange de vues au cours de notre session tenue dernièrement à Beyrouth. Cette proposition ne peut qu’être adoptée, en principe, mais je ne crois pas qu’un tel parlement puisse influer sur les décisions des gouvernements arabes.
Au sein de l’Union du Maghreb, nous avons créé une union parlementaire qui n’a pas encore entamé ses activités, comme c’est le cas par rapport au Conseil de coopération du Golfe.
Cependant, il est certaines questions à propos desquelles il est possible de s’entendre, celles concernant l’Etat civil, les barrières douanières et le Marché commun arabe.
D’ailleurs, ces questions ont été au centre de nos délibérations dans la capitale libanaise.

Propos recueillis par
 RANIA EL-HACHEM

ALGERIE

POUR LA MISE EN PLACE D’UN INSTRUMENT
JURIDIQUE INTERNATIONAL CONTRE LE TERRORISME

L’Algérie a appelé récemment à la mise en place d’un instrument juridique international global contraignant contre le terrorisme.
Intervenant à New York, devant la VIème commission des Nations Unies sur le point intitulé “les mesures visant à éliminer le terrorisme international”, l’ambassadeur, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, M. Abdallah Baâli, a souligné que de tous les périls transfrontaliers, “le plus redoutable est à l’évidence celui que représente le terrorisme, en ce qu’il constitue un véritable péril pour le droit fondamental à la vie, une menace pour la paix et la sécurité internationale, à la liberté et à la sécurité de l’individu, qu’il s’inscrit dans une logique de terreur visant à paralyser toute activité économique, politique et sociale; que bien souvent, il s’assigne pour objectif de déstabiliser les Etats et d’entraver leur développement économique et social”.
Il a ajouté que “ce qui rend ce fléau encore plus redoutable, c’est qu’il a pu assurer une jonction dangereuse avec la grande criminalité, le trafic des drogues et le blanchiment de l’argent, conduisant en fait à l’émergence d’un type nouveau de terrorisme avec des ramifications multiples et des formes renouvelées”.

UN DANGER PLANÉTAIRE
Selon M. Baâli, les conséquences tragiques des actions terroristes, de plus en plus nombreuses et meurtrières, “dont nul ne peut s’estimer prémuni”, ont renforcé la conviction de la communauté internationale quant au danger planétaire qu’il représente et la menace sérieuse que ce phénomène fait peser sur les relations entre les Etats.
“La multiplication des efforts internationaux visant à combattre les actions terroristes à travers le monde révèle, néanmoins, un rapprochement entre les différentes perceptions des Etats quant à la nature de la menace terroriste et à la manière de la contrer”, s’est félicité M. Baâli qui a rappelé, à cet égard, l’initiative prise par les Nations Unies d’adopter en 1994 la déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international.
“Cependant, a-t-il ajouté, la riposte demeurera insuffisante tant qu’elle ne sera pas traduite par des actions concrètes poussées par l’exigence de l’instauration d’une véritable coopération internationale, par la manifestation d’une grande solidarité et par la démonstration d’une détermination sans faille à la mesure des engagements politiques régulièrement affirmés”.
Pour le diplomate algérien, “le terrorisme, phénomène global, requiert une réponse globale. C’est pourquoi, l’Algérie est convaincue que le moment est venu de se doter d’un instrument juridique international global contraignant contre le terrorisme pour appréhender tous les actes de terrorisme d’une manière globale aux lieu et place de l’approche parcellaire suivie jusqu’à présent”.

POUR UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE CONTRE LE TERRORISME
“De ce point de vue, a-t-il poursuivi, l’organisation d’une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies à laquelle ont appelé les chefs d’Etat et de gouvernement des pays non-alignés lors de leur sommet à Durban, appel qui a été renouvelé par les chefs d’Etat africains à l’occasion du sommet de l’OUA à Alger, constituerait une étape décisive dans cette direction. 


MAURITANIE

EFFORT ACCRU POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ

Le gouvernement mauritanien a annoncé qu’il affectera à la lutte contre la pauvreté trois milliards d’ouguiyas (75 millions F.F.) dans son budget pour l’an 2000 en discussion devant le parlement.
Dans un communiqué publié récemment, il a souligné que cette dotation est en hausse de 100% par rapport à 1999 et comprend près d’un milliard d’ouguiyas (25 millions F.F.) prélevés sur les fonds propres de l’Etat mauritanien.
“Cet effort sans précédent traduit l’engagement du président Ould Tayaâ à éliminer la pauvreté”, ajoute le communiqué.
Le président mauritanien qui a rendu visite fin octobre aux victimes des inondations dans la vallée du fleuve Sénégal (sud du pays), s’était engagé à éradiquer la pauvreté en créant une commission dirigée par le Premier ministre, cheikh Mohamed Ould Khouna.
Le budget 2000, d’un montant prévu de 58 milliards d’ouguiyas, enregistre une hausse de 6% par rapport à l’exercice précédent, avec 29 milliards (725 millions F.F.) de dépenses d’investissements financés à hauteur de 25% sur les ressources nationales.
Ces investissements porteront, notamment, sur l’aménagement du territoire, le développement rural et les ressources humaines.
La loi de finances envisage une diminution de la fiscalité pour améliorer l’investissement privé et la création d’emplois.


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