EN GUISE D’ADIEU AU  SECOND MILLÉNAIRE:
UNE TEMPÊTE DÉVASTATRICE DÉFERLE SUR L’EUROPE
En gros, ce ne fut pas le Venezuela, mais cela restera dans les mémoires! Après la tempête d’une violence inouïe qui a frappé l’Europe la semaine dernière, les bulletins d’alerte météorologiques prévoyaient encore des rafales de vent pouvant atteindre 150 km/h.
 

A Paris: le Zouave de l’Alma touché 
par la tempête du dimanche.

En Suisse, deux biches dans 
un jardin dévasté.

Dans les Alpes allemandes et suisses, des risques d’avalanche étaient signalés. Mais c’est en France que les ravages ont été, particulièrement, spectaculaires et que l’on compte plus de soixante-huit morts.
Effectivement, près de Paris dans les bois de Boulogne et de Vincennes, des forêts centenaires - plus de 140.000 arbres - ont été dévastées, le vent ayant atteint des vitesses record. Et pour aggraver les choses, la tempête a décuplé les risques de pollution due au pétrolier Erika qui a sombré dans l’Atlantique au large du nord-ouest de la France, contribuant ainsi a souiller davantage le littoral et paralysant les opérations de nettoyage. A Paris, Disneyland a fermé à cause de la mort de six personnes, surprises par la tempête dans le parc. Celui de Versailles n’a pas été épargné, alors que les aéroports Charles de Gaulle, Orly, ceux de Mulhouse et Strasbourg ont été fermés et la plupart des vols dans la région annulés.
 

Une grue mobile renversée par la
tempête sur des voitures garées.

A Gênes, un instantané: un homme
essayant de fuir une énorme 
vague qui risque de l’emporter.

Arbres arrachés dans les environs d’un
village du nord de la France, 
celui de la Chapelle aux Bois.

Une voiture gravement endommagée, 
alors qu’un policier détourne le sens du trafic.

Quant aux avanies du trafic ferroviaire, fortement perturbé, elles sont venues s’ajouter à celles de million de foyers, privés d’électricité à cause de la chute de trois importants pylônes desservant le courant à de vastes régions. Bien entendu, une cellule de crise a été mise en place et travaille d’arrache-pied pour faire face à cette catastrophe nationale. Alors que Lionel Jospin se rend sur les lieux pour évaluer de visu l’ampleur de dégâts.
 

A Rouen, la cathédrale 
endommagéeà partir du pinacle.

Le Premier ministre Lionel Jospin en 
Bretagne, soutenu par les maires de 
Belle-Ile et de Locmaria pour poursuivre
son inspection des lieux sinistrés.

Quant à l’Allemagne où la tempête a commencé à sévir les blessés se comptent par centaines, attribuables en grande partie à la chute des arbres et les morts sont au nombre de seize, en Bavière, en Rhénanie et dans le Wurtemberg. Inutile de préciser que les trafics aériens, routiers et ferroviaires sont sérieusement perturbés et les aéroports de Stuttgart et de Munich non opérationnels. Et pour cause: “On n’a jamais connu un tel ouragan sur l’Allemagne”, affirme-t-on dans le centre météorologique d’Offenbach.
La Suisse, pour sa part, a subi son lot. Bilan: onze morts et nombre de blessés pour la plupart des piétons et des automobilistes. Aussi bien pour l’Autriche que la Belgique où des pluies torrentielles ont rendu les routes impraticables... L’Italie et la Grande-Bretagne ne sont pas demeurées en reste, mais à un degré moindre.


En Allemagne: une grue géante débarrasser
la toiture fracassée d’un grand garage, toiture
qui a écrasé plus de vingt voitures!

Pour en revenir à la France et à Paris, des témoins oculaires ont raconté: “C’est une tempête de fin de monde qui s’est acharnée sur le nord de la France semant morts et destructions... Sans compter la calamité supplémentaire du littoral breton où les équipes en charge du nettoyage du “fuel” ne peuvent pas poursuivre leur tâche... Quatre mille arbres arrachés rien que dans le parc de Versailles que Pierre Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques a qualifié de Verdun!... Le trafic ferroviaire à destination de Paris et au départ, une fois interrompu, des milliers de voyageurs dans le désarroi le plus absolu... Ces intempéries sur la France, de mémoire d’homme on n’en a vu de pareilles: toitures arrachées, hangars emportés, clochers décapités, voitures renversées... Un déchaînement des éléments que la France n’avait encore jamais connu...”
Non seulement! Mais les bulletins de la météo n’annoncent encore rien de rassurant... sauf une heureuse intervention du hasard!

C.E.H.

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