Plusieurs
problèmes importants figureront à l’ordre du jour des négociations
libano-israéliennes, entre autres ceux relatifs aux frontières,
aux ressources hydrauliques et aux réfugiés palestiniens,
le dernier étant de loin le plus délicat. En effet, l’Etat
hébreu œuvre en vue d’implanter ces réfugiés dans
les pays d’accueil, près de 500.000 d’entre eux étant établis
en territoire libanais.
Alors que la relance des négociations libano-israéliennes
approche et au moment où une nouvelle carte est sur le point d’être
tracée dans la région proche-orientale, le Liban met au point
ses dossiers relatifs aux questions les plus impérieuses à
débattre, entre autres les frontières, les ressources hydrauliques,
les arrangements de sécurité et les réfugiés
palestiniens.
En ce qui concerne le premier point, il va sans dire que le négociateur
libanais aura reçu des instructions de se montrer intransigeant
par rapport à un nouveau tracé des frontières.
Car en vertu de la résolution portant constitution de la FINUL,
les forces onusiennes ont pour mission “de s’assurer du retrait d’Israël
jusqu’aux frontières du Liban internationalement reconnues”.
Si on exigeait un nouveau tracé de la ligne frontalière,
Israël serait porté à reconsidérer cette ligne
pour grignoter d’autres portions de notre territoire.
En ce qui a trait au problème de l’eau, il est de notoriété
publique que la région tout entière souffre d’une pénurie
du précieux liquide, spécialement, l’Etat hébreu qui
aura besoin en l’an 2030 de 3.300 milliards de mètres cubes par
an.
Or, notre voisin du Sud ne reconnaît pas la politique internationale
régissant les eaux et s’attribue le droit de prélever les
quantités d’eau dont il a besoin là où il les trouve.
Actuellement, il les prend au Hasbani et convoite une partie du débit
du Litani, arguant que celle-ci déverse dans la mer.
D’aucuns s’attendent que des démarches soient effectuées
auprès d’Ankara, pour amener la Turquie à accroître
la part des eaux revenant à la Syrie (et à l’Irak) en contre-partie
d’un assouplissement de la position syrienne envers les ressources hydrauliques
dont Israël pourrait profiter.
Il y a lieu de faire état, à ce propos, de la résolution
adoptée le 23 décembre 1920, en vertu de laquelle le Liban
et la Syrie prélèvent leurs besoins du Litani, dont le reste
du débit va en Palestine... Ceci prêterait à équivoque,
les Israéliens pouvant prétendre à une part des eaux
de ce fleuve.
Par ailleurs, les stations israéliennes de pré-alerte
dont plusieurs sont installées sur le mont Hermon (Jabal el-Cheikh),
tant sur le versant libanais que syrien, devraient être éliminées
ou remplacées par des observateurs français ou américains.
Et ce, partant du fait que le contrôle sur le terrain peut être
désormais assuré par les satellites artificiels sans une
présence militaire au sol...
Quant au problème des réfugiés, c’est une grande
inconnue, car on ignore encore jusqu’ici de quelle manière leur
cas sera tranché, l’implantation planant au-dessus de nos têtes
comme une épée de Damoclès!
Il va sans dire que cette affaire exige une action intensive au double
plan arabe et international, pour empêcher le maintien des réfugiés
dans les pays d’accueil, tel que le souhaite l’Etat hébreu! |