Licencié
en droit, avocat à la Cour, Me Ali Hassan Khalil a adhéré
jeune au mouvement “Amal” au sein duquel il assume la présidence
du bureau des études, tout en étant membre du conseil de
direction du parti.
Elu député de Hasbaya-Marjeyoun en 1996, il a été l’un des benjamins de la Chambre où il se signale par son action dynamique, surtout au sein des commissions parlementaires. Invité à commenter la reprise des négociations de paix sur le volet syro-israélien, il émet ces réflexions: “Une tendance se dégage en faveur d’un règlement du conflit régional, la première phase des pourparlers ayant reposé sur une base sérieuse. Sans cela, les Syriens ne seraient pas revenus à la table des négociations. |
ISRAËL A RECONNU LES DROITS ARABES
En effet, les Etats-Unis se sont engagés à respecter
les droits arabes qu’Israël a finalement reconnus, en promettant le
retrait du Golan jusqu’aux limites du 4 juin 1967, du Liban-Sud et de la
Békaa-ouest.
Le Liban qui a tant enduré et payé cher la résistance
à l’occupant, est capable de faire face aux défis devant
résulter d’un arrangement dont on ne devine pas encore les contours.
Ceci requiert le renforcement du front intérieur, de la solidarité
libano-syrienne et le soutien de la Résistance qui constituent autant
de cartes de pression sur l’ennemi israélien.
Comment expliquez-vous le fait pour l’Etat hébreu d’avoir
libéré plusieurs membres du “Hezbollah” et cette opération
aurait-elle pour but d’élucider le sort de Ron Arad, l’aviateur
israélien porté disparu depuis plusieurs années?
La libération des détenus libanais constitue la suite
de l’opération qui a abouti à un résultat positif,
grâce à la médiation entreprise par un pays européen
(l’Allemagne).
Les Israéliens peuvent vouloir ainsi redorer leur blason, en
donnant la preuve de leur disposition à favoriser le processus de
paix. Mais cela ne doit pas nous faire oublier que des centaines de nos
compatriotes sont encore incarcérés dans les geôles
israéliennes. Nous devons poursuivre nos démarches en vue
de les élargir tous.
En ce qui concerne Ron Arad, je ne dispose d’aucun renseignement à
son sujet.
QUID DU RETRAIT ISRAÉLIEN?
Auriez-vous des indications précises à propos du retrait
israélien et sur la date approximative de ce retrait?
En définitive, le Liban n’acceptera qu’un retrait total de toutes
les portions de son territoire des forces ennemies jusqu’aux frontières
internationalement reconnues.
Le Liban réclamera-t-il le retrait d’Israël des sept
villages rattachés par l’Etat hébreu au Liban-Sud?
Le gouvernement dispose d’une recommandation, à ce sujet, de
la part des commissions parlementaires et à la lumière de
cette recommandation, il va définir les principes sur base desquels
seront menées les négociations libano-israéliennes.
Quel sera le sort des réfugiés palestiniens? Seront-ils
installés, définitivement, dans les pays d’accueil?
Le Liban a toujours demandé la reconnaissance du droit de retour
aux réfugiés. Aussi, l’implantation est-elle refusée
unanimement, sinon elle constituerait une plaie qui ne se cicatrisera jamais
et, partant, affectera la stabilité régionale.
QUELLE STRATÉGIE ADOPTER?
Quelle stratégie diplomatique devons-nous adopter durant
la prochaine étape?
Le Liban ferait face à un grand défi au cas où
les négociations venaient à aboutir. C’est pourquoi, il est
impérieux de dissiper tout désaccord au plan interne et de
favoriser l’émergence d’une nouvelle classe politique apte à
faire face à tous les problèmes auxquels le pays sera confronté.
Il s’agit donc d’édifier un Etat digne de ce nom et de fortifier
les assises de notre économie, pour que nous puissions tenir tête
à l’Etat hébreu dans tous les domaines. En même temps,
nous sommes tenus de consolider nos liens et notre coopération avec
les Etats arabes frères.
Jusqu’à quand les opérations de la Résistance
se poursuivront-elles au Sud?
Jusqu’à ce que les Israéliens évacuent tout le
territoire national. Tant qu’un soldat ennemi s’y trouvera, la Résistance
ne peut ni ne doit arrêter son combat.
LOI ÉLECTORALE VALABLE
Quelle est votre opinion à propos de la nouvelle loi électorale?
Ce n’est pas une loi idéale et nous ne cessons de réclamer
une réforme électorale assurant l’intégration nationale
et consolidant l’unité intérieure, tout en favorisant l’abolition
du confessionnalisme.
Quoi qu’il en soit, la nouvelle loi peut aider à raffermir la
concorde entre les Libanais, premier pas sur la voie de l’intégration
et de la concorde véritable. Ceci peut se réaliser à
travers un dialogue franc et constructif entre toutes les franges de notre
peuple.
On dit que votre parti dénonce les dispositions de la loi
relatives au découpage des circonscriptions. Est-ce vrai?
Nous jugeons inadéquat le découpage au plan administratif
dans certaines circonscriptions. Des lacunes peuvent être relevées
dans la loi, mais le plus dangereux serait de provoquer et d’entretenir
un climat de tension au plan confessionnel. La nouvelle loi peut élire
une Chambre représentative capable de préparer l’avenir.