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Liban et le Syrie participeront-ils, cette fois, aux “multilatérales”
qui auront lieu début février à Moscou, sous les auspices
des “parrains” russe et américain? Il faut le souhaiter, car il
y va de l’intérêt des deux pays. L’ambassadeur US (notre photo)
qui a transmis les invitations à Beyrouth avec son homologue russe,
fait état de progrès dansles bilatérales.
“Rien ne gratte mieux ta peau que ton ongle”.
Ce dicton populaire, nous l’évoquons à l’occasion de
la reprise à Moscou, à partir du 1er février prochain,
des négociations multilatérales, celles-ci devant débattre
de problèmes très importants pour notre pays et, en tout
premier lieu, celui des réfugiés palestiniens dont l’implantation
se fait de plus en plus menaçante dans nos murs.
S.Em. le cardinal Sfeir a mis en garde, une fois de plus, contre ce
danger, en recevant lundi le président de l’Ordre de la Presse.
“Tout comme les Pales-tiniens ont le droit de réintégrer
leur patrie, a dit l’éminent prélat, les Libanais ont le
droit de préserver leur trame sociale et de la prémunir contre
toute atteinte, de quelque nature que ce soit”.
Comment combattre les tentatives de l’implantation, si on se
contente d’y mettre en garde verbalement, sans plus, alors qu’on s’absente
des réunions internationales où cette question est débattue?
De fait, le Liban (et la Syrie) ont refusé jusqu’ici de participer
aux multilatérales, tant que des progrès ne sont pas réalisés
au niveau des bilatérales.
Beyrouth et Damas viennent d’être invités à y prendre
part par les “parrains” (russe et américain) du processus de paix
qui leur ont conseillé d’y participer.
Il y va de l’intérêt des deux pays où plusieurs
centaines de milliers de réfugiés sont établie depuis
près de cinquante ans, car personne n’exposera la position du Liban
et de la Syrie, ni ne défendra ce dossier pour le moins épineux
à leur place.
Etant donné la concomitance des volets libanais et syrien, Beyrouth
et Damas seraient bien inspirés s’ils étaboraient une nouvelle
stratégie, afin de déjouer le complot israélien visant
à implanter les réfugiés dans les pays d’accueil.
L’Etat hébreu vient d’expliciter une nouvelle fois sa position et
de dévoiler ses véritables intentions à ce sujet:
il n’admet pas le retour des Palestiniens de la diaspora et manœuvre à
l’effet de les maintenir dans les pays où ils sont actuellement
installés.
Il nous plaît d’apprendre, à ce propos, de source diplomatique,
que Beyrouth et Damas vont se concerter, dès cette semaine, “pour
statuer sur un éventuel changement de position des deux capitales
à l’égard des négociations multilatérales”,
à la lumière des pourparlers de Shepherdstown.
Nous souhaitons que ce changement se produise dans le sens d’une participation
directe et active aux réunions de Moscou, les premières depuis
quatre ans, auxquelles assisteront les représentants de quarante
pays. Ces derniers discuteront de l’eau, des réfugiés, de
l’environnement, du désarmement et même de la coopération
économique dans la région proche-orientale au cas où
la paix y serait instaurée.
Le fait pour ces assises de se tenir sous les auspices des “parrains”
de la paix, en accroît l’importance, en raison de la présence
du chef de la diplomatie russe aux côtés de son homologue
américain. |