PREMIÈRE MÉDICALE MONDIALE:
GREFFE DE DEUX  MAINS SUR UN HOMME DE 33 ANS LORS D’UNE OPÉRATION-MARATHON

Lors d’une opération ayant duré non moins de douze heures trente, l’équipe du professeur Jean-Michel Dubernard composée de cinquante spécialistes, dont dix-huit chirurgiens de l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon, a réussi l’incroyable.


Le professeur Jean-Michel Dubernard.

Les scientifiques ont effectué en première médicale mondiale, la greffe de deux mains sur un homme âgé d’une trentaine d’années, marquant ainsi d’une page blanche l’histoire de la médecine. Denis Chatelier, un artisan-peintre, avait perdu ses deux mains, arrachées suite à une explosion, en 1996, alors qu’il assistait ses deux neveux dans la confection de pétards.
Chatelier a été sélectionné parmi six cents candidats à ce double implant. Une opération-marathon pour le professeur Dubernard et son équipe parmi laquelle le professeur Earl Owen, pionnier de la microchirurgie, venu d’Australie tout spécialement à cet effet.
Mais d’autres chirurgiens avaient, eux aussi, effectué le déplacement pour cette première mondiale: le professeur Marco Lanzetta, venu d’Italie et le Dr Nadey Hakim, d’origine libanaise, de l’hôpital Sainte-Marie de Londres.
Déjà, l’éminent professeur français s’était distingué par son intervention, en 1998, quand il avait réussi à greffer une main sur un Australien, victime d’un accident qui lui avait arraché la main à hauteur du poignet. En 1999, c’était au tour d’un Américain de bénéficier des soins du professeur Dubernard.
 

On prépare le malade à être opéré.

Une opération très délicate pour 
toute une équipe de médecins 
de renommée mondiale.

Mais jusqu’à présent, on n’est pas sûr du plein succès des opérations, quoiqu’on ne signale aucun cas de rejet.
Le transplanté australien arrive à distinguer le chaud du froid, recouvrant ainsi un peu de sa sensibilité. Il a même mal, ce qui est, paraît-il, bon signe.
 

L’opération-marathon a duré plus de 12h30.

On a réussi l’incroyable: transplanter 
deux mains à une personne.

L’opération en elle-même comportait des difficultés de taille, des manipulations techniques supersophistiquées: la procédure d’amputation d’un donneur récemment décédé, la conservation jusqu’à préparer le patient à les recevoir, éviter de sectionner des ligaments et faire coïncider les muscles et les tendons avec délicatesse, doigté et extrême précision sur le receveur... Selon le président de l’“Association française de transplant”, la préoccupation essentielle des médecins est celle du phénomène de rejet.
 

Après l’opération... 
Les scientifiques espèrent des résultats probants.

Les chirurgiens Earl Owen et Marco 
Lanzetta, aux côtés du professeur 
Jean-Michel Dubernard, dans  la cour 
de l’hôpital Edouard-Herriot, à Lyon.

Pour procéder à cette intervention, le professeur Jean-Michel Dubernard avait dû demander une permission spéciale des autorités médicales.
Quand le professeur n’est pas occupé à écrire l’histoire médicale mondiale, il a une autre grande ambition, celle de devenir maire de la ville de Lyon. Des observateurs n’ont pas manqué de dire que l’opération politique menée par le chirurgien serait tout aussi délicate que celle de la chirurgie de la main...

S.N

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