Plusieurs
Etats membres de la Ligue réclament la tenue d’un sommet arabe,
afin de prendre connaissance de l’étape à laquelle ont abouti
les négociations de paix. Ils insistent aussi, sur la nécessité
de resserrer les rangs arabes pour faire face à Israël et déjouer
ses complots. Au cours du dernier Conseil des ministres, le roi Fahd Ben
Abdel-Aziz (notre photo) a proclamé l’appui de l’Arabie séoudite
à la Syrie dans ses pourparlers avec l’Etat hébreu.
Qu’est-ce qui retarde ou empêche la tenue d’un sommet arabe -
élargi on restreint - au moment où ce dernier doit être
convoqué le plus rapidement possible, à l’effet d’unifier
la position des Etats arabes et de renforcer leur solidarité, pour
leur permettre de faire face, avantageusement, à l’Etat hébreu
et, partant, sauvegarder ou récupérer leurs droits et intérêts
communs spoliés par notre voisin du Sud?
Deux rencontres au sommet ont eu lieu durant le dernier week-end: le
premier a réuni à Damas les présidents Assad et Moubarak
et, le second, le Raïs et le roi Abdallah II, à Amman.
Dans les deux capitales, les chefs de la diplomatie égyp-tienne
et jordanienne ont mis l’accent sur “le nécessité de faire
progresser les négociations sur tous les volets et de soutenir les
négo-ciateurs (syriens et palestiniens).
Le journal “Techrine”, a souligné “l’importance de la solidarité
et de la coordination arabes afin de parvenir à une paix honorable”.
Deux autres quoti-diens: “As-Saoura” et “Syrian Time” abondent dans le
même sens.
Or, la solidarité et la coordination arabes ne peuvent être
renforcées sans des concertations directes au plus haut niveau entre
les dirigeants des Etats membres de la Ligue.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères a déclaré
à l’issue de la rencontre entre le roi Abdallah II et le président
Moubarak, que “la Jordanie est avec tout sommet visant à unifier
la position et à renforcer la solidarité interarabes, en
vue d’obtenir une paix juste et globale”.
Les frères arabes recon-naissent l’urgence et la nécessité
d’une conférence des souve-rains et chefs d’Etat, mais ne font rien
pour en favoriser la convocation.
Comment soutenir les négo-ciateurs (syriens, palestiniens et,
ultérieurement, libanais), si on les laisse seuls, voire isolés,
face à un interlocuteur coriace excellant dans le jeu de la douche
écossaise, jeu qu’il pratique depuis des années pour avoir
les pays arabes à l’usure et les contraindre à souscrire
à ses conditions souvent rédhibilitoires?
“L’union fait la force”, on ne le sait que trop. Il faut donc que les
Arabes resserrent les rangs, pour former un front compact et cohérent,
contre lequel s’écra-seront toutes les manœuvres de leur ennemi
commun, lequel s’emploie à les diviser pour les affaiblir et les
contraindre à capituler.
Au lieu de succomber aux appâts que fait miroiter Israël
pour les amener à normaliser leurs relations avec Tel-Aviv, certains
Etats arabes seraient mieux inspirés en exigeant le retrait d’Israël
des territoires qu’il occupe et sa reconnais-sance des droits imprescrip-tibles
tant des Palestiniens que des pays arabes limitrophes.
Nous revenons à dire qu’un sommet arabe est impérieux
dans l’étape actuelle, car l’Egypte seule ne peut déblayer
le terrain des obstacles qui entravent le processus de paix. “Il faut conjuguer
tous les efforts pour les éliminer”, comme l’a souligné le
président Moubarak au terme de sa visite à Damas et Amman. |