PROCESSUS DE PAIX:
LA POLITIQUE, APANAGE DES USA,
LE RÔLE ÉCONOMICO-FINANCIER REVENANT À L’UE

Le dossier israélo-palestinien qui traîne et connaît des difficultés de parcours, a été au cœur des entretiens du chef de l’Autorité palestinienne aux Etats-Unis, à Bruxelles, Tunis et au Caire. L’objectif était d’activer ce processus en vue d’arriver à un accord-cadre à l’échéance du 13 février.
 

Poignées de mains entre Jaime Gamma,
Yasser Arafat et Javier Solana.
 
Reçu dans le bureau ovale de la Maison-Blanche par le président Clinton, M. Arafat affirme qu’il a demandé au chef de l’Exécutif américain “d’intervenir, personnellement, pour veiller à ce que les discussions marathon engagées à tous les échelons du volet palestinien atteignent les objectifs recherchés”.
De même, il a exprimé sa détermination à parvenir à un règlement de paix avant la fin du mandat de M. Clinton.
De son côté, le président américain a affirmé devant la presse que “le volet palestinien était au cœur des efforts que nous déployons tous pour parvenir à la paix au Proche-Orient”.
Mais en dépit de ces affirmations, le doute plane sur la possibilité, pour les négociateurs israélo-palestiniens, de respecter le calendrier fixé par l’accord de Charm el-Cheikh en septembre 1999, lequel prévoit la mise au point, en date du 13 février 2000, d’un accord-cadre sur le statut final.
Malgré la volonté exprimée ces derniers jours par les deux parties d’intensifier les rencontres, cet accord-cadre bute sur le tracé des frontières de l’entité palestinienne, le sort des colonies juives en Cisjordanie, celui des réfugiés palestiniens, sur les arrangements de sécurité et le partage des eaux.

LE FMI
La visite de Yasser Arafat aux Etats-Unis avait, aussi, un côté financier. Pour la première fois, il s’est entretenu avec la direction du Fonds monétaire international (FMI), insistant sur la nécessité d’un appui financier et d’une aide technique. Un responsable au département d’Etat devait, alors, indiquer que l’Autorité palestinienne recevra 900 millions de dollars sur une durée de cinq ans.
Au FMI, le leader palestinien a exposé les nouvelles mesures économiques adoptées par l’Autorité palestinienne en vue de préparer le terrain à l’édification d’une nouvelle politique économique. Mesures qui ont été qualifiées “d’excellentes” par Stanley Fisher, directeur adjoint du FMI, “car, dit-il, elles contribuent à renforcer la transparence”.

À BRUXELLES AUPRÈS DE L’U.E.
Après Washington, M. Arafat s’est rendu à Bruxelles pour y rencontrer les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) et les exhorter à jouer un rôle efficace, tant au plan politique qu’économique dans le processus de paix.
Mais tel que le dira Mme Nicole Fontaine, présidente du parlement européen, à Abou-Ammar, le soutien de l’Europe est bien plus économique et financier que politique.
Même son de cloche de la part de M. Hubert Védrine, ministre français des A.E., qui exprime sa satisfaction de voir la Communauté européenne commencer “à se projeter au-delà des négociations actuelles. L’U.E., ajoute-t-il, doit faire plus pour préparer le futur Etat palestinien qui doit être moderne et crédible”.
Si l’Europe n’a pas beaucoup de prise sur le volet politique du processus de paix, apanage quasi exclusif des U.S.A., elle est déterminée à jouer un rôle économique, financier et technologique dans un Proche-Orient en paix.

PAR NELLY HÉLOU

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