A
l’instar du débat budgétaire de l’année écoulée,
celui de l’an 2000 s’est déroulé ces derniers jours dans
le même climat survolté, d’autant que les prochaines législatives
se profilent à l’horizon. Cela incite les parties antagonistes à
se discréditer, mutuellement, à des fins qui n’échappent
à personne. Au préalable, les députés ont observé
une minute de silence en mémoire du président Saëb Salam
(notre photo).
Lors du débat autour du projet de budget de l’année écoulée,
nous avions insisté sur la nécessité “de le maintenir
à l’abri des tiraillements politiques”, ce qui, malheureusement,
n’avait pas été le cas et cela avait faussé la discussion
sur la loi de finances, laquelle avait été ratifiée
en dépit des attaques virulentes de la néo-opposition.
Le projet de budget de l’année courante, a été
discuté au cours des trois derniers jours dans le même climat
survolté et les mêmes prédispositions de la part tant
de l’opposition que du Cabinet: la première s’est employée
à dénoncer la politique financière du Sérail,
jugeant les prévisions budgétaires “d’irréalistes”
et truffées de “faux chiffres”.
Naturellement, le gouvernement devait se défendre, en réfutant
les allégations de ses détracteurs et, partant, en soutenant
que sa politique économico-financière est la seule valable
dans les circonstances présentes.
Le débat a été houleux, comme il fallait s’y attendre,
mais les opposants, à en croire la coterie du président Hariri,
chef de file de l’opposition, ont veillé à ne pas dépasser
une ligne rouge. Leur cabale avait vraisemblablement pour but de discréditer
le Premier ministre, à l’approche de la consultation populaire.
Car et cela saute aux yeux, les législatives de l’an 2000 apparaissent
en filigrane à travers cette partie de bras de fer, par laquelle
les protagonistes cherchent à marquer des points, en prévision
de la campagne électorale, dont le coup d’envoi a été
donné, la semaine dernière par M. Hariri à la faveur
d’une exposition organisée à Saïda...
Pour en revenir au débat budgétaire, il va sans dire
qu’il n’a pas été maintenu au plan purement technique et
a donc été faussé à la base. On n’aura donc
pu se faire une idée précise de l’état de nos finances,
en raison des chiffres très peu concordants, loin de là,
fournis par les parties antagonistes.
La discussion byzantine qui s’en est suivie, a eu pour conséquence
naturelle d’embrouiller le débat et, partant, de ne pas rassurer
le citoyen quant à l’avenir...
L’argumentation de l’opposition sème le doute dans l’esprit
des gens qui se montrent forcément sceptiques face aux promesses
du Pouvoir relatives à une possible relance de l’économie
et des secteurs productifs, susceptibles de mettre fin au marasme et aux
conséquences qui en résultent au plan national.
Nous voulons espérer que l’an 2000 apportera les éléments
de nature à provoquer l’éclaircie tant souhaitée par
les citoyens... Bien que la situation dans la région frontalière
ne porte nullement à l’optimisme, surtout après les menaces
d’Israël d’entreprendre des raids de représailles, suite aux
deux coups durs qui viennent de lui être assénés ces
derniers jours. |