LA VIE EST BELLE
Mais qui donc se plaint de la qualité de vie au Liban?
A en croire les responsables, seuls les grognons, les pessimistes et
l’opposition, ne se rendent pas compte du bond en avant enregistré
au cours de ces quelque douze derniers mois.
C’est leur mauvais esprit qui fait fuir les investisseurs étrangers,
les émigrés et tous ceux qui veulent se précipiter,
plein les poches, pour distribuer leur manne aux entreprises libanaises.
Mais les véritables coupables, ce sont les médias libanais.
Ils font voir la vie en noir, alors qu’elle est tout simplement rose.
Qui parle de déficit, de problèmes aux Finances, de coupures
de courant, de la révolte des agriculteurs, des 48 heures hebdomadaires
et du salaire minimum?
Les médias.
Qui parle indemnités et allocations de toutes sortes des responsables?
Les médias.
Qui parle de l’émigration des jeunes, de l’absence d’assurances
sociales, de l’absence de l’indemnité chômage? Qui parle,
qui écrit, qui dénonce tous ces secrets d’Etat?
Les médias.
Les médias sont les véritables gêneurs.
Pourtant, que sont les médias?
De simples baromètres.
Mais trop de responsables libanais n’aiment pas la vérité
et ils prennent l’annonciateur des tempêtes pour celui qui les déchaîne.
***
LA RÉVISION DES LOIS? INDISPENSABLE
La révision des lois, toutes lois, est indispensable. Le principe
de vitalité d’une nation est que les lois doivent changer toutes
les fois que les époques et les circonstances changent.
En effet, les lois fondamentales d’un pays doivent être à
son image. Elles doivent servir sa stabilité, sa prospérité
et son développement.
Toute loi ou toute Constitution qui ne sert pas un pays dans le cadre
de ses aspirations, doit être révisée ou modifiée.
Disons qu’au Liban, contrairement à tous les autres pays, il
y a deux Constitutions: l’une écrite; l’autre est le Pacte national.
Ces deux Constitutions se complètent et ne se contredisent pas.
La Constitution de la IIème République a été
élaborée à Taëf, ville qui n’augurait rien de
bon, puisque c’est à Taëf, qu’est établi le plus grand
asile psychiatrique du Moyen-Orient.
Le Pacte national, quoiqu’en disent certains, est toujours valable:
c’est la base de l’unité nationale.
Ce n’est donc pas le Pacte national qui est en cause, mais bel et bien
Taëf, dans son esprit et dans son application.
La loi électorale n’est ni simple, ni ordinaire; elle est la
base de toutes les lois et de tous règlements.
En vertu de cette loi, le pays est doté d’un parlement, dont
est issu le gouvernement. Mais c’est le parlement qui décide de
la mort et de la vie du gouvernement.
C’est du parlement, encore, qu’est issu le président de la République.
Réformer la loi électorale, c’est reformer toutes les
institutions politiques, économiques et sociales du pays.
Une loi électorale boîteuse peut saboter toute la vie
nationale.
Il faut que messieurs les députés se mettent cela en
tête. Pourtant, à les voir discuter, bavarder, sommeiller
dans cette Assemblée nationale, l’opinion publique se rend compte
qu’à l’exception de quelques-uns, tous cherchent leur salut et leur
profit personnels.
***
ON NE NOUS A PAS MIS SUR TERRE POUR NOUS TUER
À TRAVAILLER
“Oyez, Oyez”, responsables libanais qui prenez toujours la France pour
référence.
La semaine des 35 heures vient d’être appliquée en France
et les salariés ne sont pas contents... Pas contents du tout. Cette
diminution d’horaires doit s’accompagner d’une augmentation normale des
salaires et du paiement des heures supplémentaires selon les tarifs
négociés entre syndicats et patronats.
J’envie et j’admire ces Français!
Quel tonus, quelle conviction dans leurs revendications de l’égalité,
la liberté et la fraternité.
Plus on leur donne, plus ils en veulent. C’est cela l’ambition qui
stimulera les responsables!
Quant aux Libanais, pauvres Libanais, ils n’osent même plus poser
la question: Pourquoi cette misère?
Car ils s’entendraient répondre: “Si cela ne vous plaît
pas, quittez”.
Au Liban, combien d’“assistantes de directeurs” pour employer les mots
“politiquement corrects”, se sont entendu dire “Avec votre salaire, on
pourrait engager deux personnes qui à elles deux ne font pas votre
âge... Sans compter qu’elles seront jeunes, agréables à
voir et n’auront pas vos prétentions... Alors, pas d’exigences SVP...”
SAVEZ-VOUS CE QU’EST “UN TECHNICIEN DE SURFACE?”
Je viens de l’apprendre il y a quelques heures! En écoutant et regardant une chaîne de TV française. J’entends “que la semaine sociale s’annonce très difficile en France, en raison de nombreuses grèves prévues, dont celle des “techniciens de surface...” J’écoute toutes les informations pour enfin arriver à ces fameux “techniciens de surface”. J’apprends, ainsi, avec tout le respect que je leur porte, car tout travail mérite considération, que ces messieurs qu’on appelait auparavant “éboueurs”, “balayeurs” ou “ouvriers de la voirie”, ont adopté un autre nom, celui de techniciens de surface. Et pourquoi pas? Cela fait plaisir et ne porte préjudice à personne! Que d’euphémisme dans la langue française, langue diplomatique par excellence! Citons: • Directeur des Ressources humaines = Directeur du personnel. • Délégué culturel = placier de livres, d’encyclopédies, etc... • Assistante du directeur = Secrétaire. • Malvoyant = aveugle ou presque. • Malentendant = Sourd ou presque. • Agent de maîtrise = ouvrier spécialisé. • Employée de maison = bonne à tout faire. • Maître ou maîtresse d’école devient professeur des écoles. (au pluriel). Tout est dans la nuance, la subtilité, la finesse. Tout est dans le choix des mots. Et c’est politiquement correct! |