Evénements de la semaine
CLIMAT DE FIN DE RÈGNE AU SÉRAIL?
LA COHÉSION MINISTÉRIELLE MENACÉE...
Sorti quelque peu émoussé du débat budgétaire, le “Cabinet des 16” connaît des tiraillements parmi certains de ses membres. Ceux-ci s’en prennent à l’un de leur collègue, en l’occurrence le ministre des Finances, qu’ils “accusent” de bloquer les formalités de caractère financier concernant leurs départements. Mais le chef du gouvernement s’emploie à dissiper les tensions et les malentendus au sein de son équipe.
 

Sorti quelque peu émoussé du débat budgétaire, le “Cabinet des 16” donne des signes d’incohésion et d’incohérence, s’il l’on en juge par les prises de position et les déclarations de certains de ses membres.
Ainsi, le ministre de la Réforme administrative se formalise du fait qu’on n’ait pas consulté le Conseil de la fonction publique, avant l’engagement de deux fonctionnaires, moyennant un salaire mensuel global de six mille dollars, l’un des deux ronds-de-cuir recrutés étant un simple comptable, la compétence des deux nouveaux agents étant peu sûre...
Autre grief formulé par le même ministre, dont les rapports ne semblent pas pris en considération; aucun contrôle efficace n’est institué sur la Sécurité sociale par les commissions financière et technique, alors qu’un tel contrôle peut contribuer à mettre fin à l’anarchie qui sévit dans les services officiels et, surtout, au gaspillage des derniers publics.
Enfin, le ministre prône une plus grande simplification des mécanismes et des formalités administratifs, à travers la décentralisation et la délégation de pouvoirs. A cet effet, un décret-loi (NÞ111) promulgué sous le sexennat du président Fouad Chéhab n’a pas reçu un début d’application.
Par ailleurs, deux autres membres du gouvernement Hoss échangent des critiques plongeant le Grand Sérail dans un climat de fin de règne.
En effet, le ministre de l’Intérieur “accuse” son collègue des Finances de bloquer les crédits revenant aux municipalités, en refusant de les déposer auprès de la Banque centrale, pour en faire profiter ces dernières qui ont besoin de fonds pour réaliser les projets d’utilité publique.
De plus, il blâme son collègue de ne pas verser aux municipalités la part qui leur revient du montant des taxes et impôts perçus par le Trésor. Aussi, menace-t-il de se référer aux organismes qualifiés - Cour des comptes et inspection financière notamment - “si d’ici à dix jours le ministre des Finances n’aura pas donné satisfaction à sa requête”.
Le ministre de l’Intérieur est d’autant plus contrarié par cette affaire, qu’il promet aux membres de l’Assemblée qu’il reçoit chaque mardi, de débloquer les fonds revenant aux municipalités, la disponibilité de ces crédits permettant de réactiver l’économie nationale souffrant d’un marasme qui affecte tous les secteurs productifs.
D’autres ministres se plaignent de ce que le ministère des Finances immobilise les formalités de leurs départements à caractère financier, pour soi-disant procéder à leur contrôle. C’est le cas des fonds destinés à acquitter les arriérés des factures des hôpitaux privés et des entrepreneurs.
Quoi qu’il en soit, en présume que le chef du gouvernement parviendra à mettre d’accord les membres de son équipe, ne serait-ce que pour atténuer les attaques dont il est la cible de la part de ses détracteurs, après la clôture du débat budgétaire où il a laissé des plumes... 


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