LE LIBAN REPLONGE DANS LE NOIR

Après les attaques meurtrières du “Hezbollah” qui se sont soldées par des pertes en vies humaines parmi les effectifs de “Tsahal” (quatre soldats tués) et l’un de ses collaborateurs en la personne de Akl Hachem, NÞ2 de l’Armée du Liban-Sud, Israël s’est vengé sur nos infrastructures, prenant pour cible trois centrales électriques, celles de Jamhour, Baalbeck et  Deir Nbouh, dans le caza de Zghorta au Liban-Nord, ce qui a provoqué des coupures de courant en diverses régions du pays.
Après les attaques meurtrières du “Hezbollah” qui se sont soldées par des pertes en vies humaines parmi les effectifs de “Tsahal” (quatre soldats tués) et l’un de ses collaborateurs en la personne de Akl Hachem, NÞ2 de l’Armée du Liban-Sud, Israël s’est vengé sur nos infrastructures, prenant pour cible trois centrales électriques, celles de Jamhour, Baalbeck et  Deir Nbouh, dans le caza de Zghorta au Liban-Nord, ce qui a provoqué des coupures de courant en diverses régions du pays.
Après les attaques meurtrières du “Hezbollah” qui se sont soldées par des pertes en vies humaines parmi les effectifs de “Tsahal” (quatre soldats tués) et l’un de ses collaborateurs en la personne de Akl Hachem, NÞ2 de l’Armée du Liban-Sud, Israël s’est vengé sur nos infrastructures, prenant pour cible trois centrales électriques, celles de Jamhour, Baalbeck et  Deir Nbouh, dans le caza de Zghorta au Liban-Nord, ce qui a provoqué des coupures de courant en diverses régions du pays.

Il y a lieu de signaler que ces raids destructeurs ont été perpétrés moins d’un an - exactement huit mois - après ceux qui avaient détruit, en juin dernier, les stations de Jamhour et de Bsalim. Il a fallu plusieurs mois de travail ininterrompu, pour remettre en état les groupes électrogènes, les travaux de réparation ayant nécessité le débours de sommes considérables.

LE FILM DES OPÉRATIONS
Les raids de l’aviation israélienne perpétrés dans la nuit de lundi à mardi, entre minuit et 4 heures du matin, ont blessé une vingtaine de personnes dans la région de Baalbeck où douze missiles se sont abattus sur la principale centrale alimentant la ville et sa région. La station a été complètement détruite. Les avions ennemis ont, également, frappé la région de Oussayra, située à l’ouest de la ville où le “Hezbollah” a ses bases.
Presqu’en même temps, la centrale de Deir Nbouh située à treize kilomètres de Tripoli était bombardée à son tour et mise hors d’usage, privant le caza du courant électrique.
Par la suite, l’aviation israélienne a largué ses bombes sur la station de Jamhour y provoquant un incendie monstre, visible de Beyrouth qui a été plongée en grande partie dans le noir avec ses proches banlieues. Le sinistre était si puissant, que les pompiers ont eu du mal à intervenir pour le circonscrire.
La DCA de l’Armée libanaise, mise en état d’alerte extrême depuis la veille, est entrée en action, contraignant les appareils ennemis à prendre de l’altitude.

DES CANONNIÈRES AU LARGE DE TYR
Vingt-quatre heures avant le déclenchement des raids aériens, des canonnières israéliennes patrouillaient au large du littoral, entre Bayada et le nord de Tyr et ont essuyé les tirs des batteries côtières.
Pendant que l’aviation bombardait les centrales électriques, un porte-parole militaire mettait la population des kibboutzim en garde contre les tirs de katiouchas “qui entraîneraient, dit-il, un durcissement des attaques et une riposte encore plus sévère”.
Les habitants étaient appelés à descendre dans les abris dans la région de Galilée pour se prémunir contre d’éventuelles ripostes du “Hezbollah”.

HOSS: LE LIBAN PRÊT À TOUS LES SACRIFICES
Commentant la nouvelle agression d’Israël, le président Salim Hoss a réaffirmé la détermination du Liban “à ne pas modifier sa position de principe, quels que soient les sacrifices à consentir”.
A Washington, un responsable US s’est déclaré, sous le couvert de l’anonymat, “très inquiet” de l’escalade de la violence au Liban-Sud et a appelé toutes les parties “à faire preuve d’une retenue maximale pour apaiser la tension”. Il a révélé, aussi, que Washington était en contact permanent avec les gouvernements libanais, syrien et israélien, à qui il demande instamment “de respecter l’arrangement d’avril 1996”, ce dernier interdisant la frappe des objectifs civils de part et d’autre des frontières communes.

BARAK A TENTÉ DE TEMPORISER...
Fait à signaler: à son retour dimanche d’Amman, où il avait conféré avec le roi Abdallah II et son homologue jordanien, Ehud Barak aurait tenté, vainement, de temporiser, en prônant une “action moins musclée”, sans doute afin de ne pas compromettre, définitivement, les négociations sur le volet syrien. Cependant, à l’issue d’une réunion du Conseil sécuritaire restreint, un responsable militaire s’est prononcé en faveur de “la riposte la plus dure possible”, alors que des milliers de personnes manifestaient dans la rue en scandant des slogans bellicistes, appelant le gouvernement “à laisser les mains libres à Tsahal”...
Pendant ce temps, l’artillerie israélienne poursuivait son pilonnage des villages sudistes, Kafra et Yater ayant été les plus affectés par les bombardements. De leur côté, des canonnières mouillaient au large du littoral, prenant pour cible tout ce qui bouge dans nos eaux territoriales.
Ce branle-bas de combat n’a pas laissé, comme on s’en doute, les responsables inactifs. En effet, ils ont multiplié les contacts et démarches auprès des instances internationales par la voie diplomatique, demandant avec insistance leur intervention afin d’obtenir l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité, laquelle exige le retrait des forces israéliennes jusqu’aux frontières internationalement reconnues.

BALLET (DIPLOMATIQUE) ENTRE RiYAD ET DAMAS
A Riyad, le roi Fahd a, une fois de plus, comme il l’a fait la semaine dernière, déploré l’arrêt des pourparlers de paix et invité les grandes puissances à n’épargner aucun effort pour en relancer le processus. A Damas, le chef de la diplomatie égyptienne remettait un message du président Hosni Moubarak au président Assad, portant sur la conjoncture régionale, en général et, en particulier, sur l’action arabe commune, à l’effet de sortir les négociations syro-israéliennes de l’impasse.
Enfin, à Beyrouth où il a été reçu par les chefs du Législatif et du gouvernement, le commandant de la FINUL a échangé les vues avec ses interlocuteurs sur l’évolution de la situation sur le terrain, en promettant d’œuvrer pour éviter le pire.
Mais étant donné la nature de leur mission, les Casques Bleus sont incapables d’agir avec les armes individuelles dont ils disposent, face à des forces beaucoup plus nombreuses et, surtout, mieux équipées. Toujours est-il, que le commandant de la FINUL a assuré que ses forces n’avaient pas relevé quelque tentative de la part des Israéliens, en vue de modifier le tracé des frontières dans la zone méridionale du Liban.

RÉUNION EXTRAORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
Le Conseil des ministres a tenu mardi, sous la présidence du chef de l’Etat, une réunion extraordinaire qui a été consacrée à la nouvelle agression israélienne contre les centrales électriques et à ses conséquences au plan national.
Le président de la République a fait assumer à l’Etat hébreu la responsabilité de l’escalade et de la dégradation de la situation sur le terrain, afin d’exercer des pressions sur le Liban et la Syrie. “Israël seul, a ajouté le président Lahoud, supporte les conséquences de la dénonciation unilatérale de l’arrangement d’avril 96 et sa nouvelle agression ne lui vaudra pas de nouveaux avantages.
“Le Liban reste fermement attaché à cet arrangement, quoi que fasse l’ennemi israélien pour le dénoncer”.
Le président de la République avait reçu, au préalable, une communication téléphonique du colonel Bachar Assad qui a promis une aide de la part de la Syrie pour réparer les dégâts causés aux centrales électriques par les raids ennemis.
M. Mounib el-Dahr, ministre syrien de l’Energie, qui avait accompagné son homologue libanais, M. Sleimane Traboulsi, dans sa tournée d’inspection, pour évaluer les dégâts causés par les raids israéliens, a également promis de fournir l’assistance nécessaire pour remettre en état les centrales détruites.
Les dégâts ont été évalués entre 35 et 40 millions de dollars, les travaux de réparation devant durer un an au moins, mais les groupes électrogènes pourront recommencer à produire le courant dans quatre ou cinq mois.

MESSAGE À KOFI ANNAN
Le président Salim Hoss a, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, reçu l’ambassadeur des Etats-Unis et le chargé d’Affaires de France, qu’il a informés de l’agression israélienne, tout en demandant la convocation du comité de contrôle de la trêve (issu de l’arrangement d’avril) dont les deux pays assument la présidence à tour de rôle. Par ailleurs, M. Hoss a adressé à M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, un message dans lequel il lui fournit les détails des raids israéliens, en lui demandant de distribuer ce message en tant que document officiel aux membres du Conseil de Sécurité. Interrogé sur le point de savoir si le Liban comptait déposer une plainte contre Israël à l’instance internationale, le chef du gouvernement a dit qu’une telle démarche serait effectuée s’il s’assurait de son utilité, en faisant allusion à l’éventuel usage par les USA du droit de veto pour éviter à l’Etat hébreu une condamnation ou même quelque sanction... Car Washington rend seul le “Hezbollah” responsable de ce malheur...
Le président du Conseil a dit encore qu’Israël ne pouvait pas dénoncer, unilatéralement, l’arrangement d’avril, lequel interdit de prendre pour cibles les objectifs civils. Il a attiré l’attention, à ce propos, sur le fait qu’en attaquant les positions de l’armée israélienne et de l’ALS dans la région frontalière, la Résistance limite ses opérations au territoire national et se conforme, en conséquence, à l’accord d’avril.

BARAK: UN “SIGNE” AU GOUVERNEMENT LIBANAIS ET À LA RÉSISTANCE
Quant à Ehud Barak qui a visité les kibboutzim, dont la population a été invitée à descendre dans les abris, il a dit que l’agression de lundi était un “signe adressé au gouvernement libanais et à la Résistance”, avant d’ajouter: “Nos attaques ont pris fin pour le moment, mais pourraient reprendre si le “Hezbollah” lançait des katiouchas sur la région nord d’Israël”.
Quant au “parti de Dieu”, il a menacé “de riposter aux Israéliens au moment et dans les endroits convenables” et de poursuivre sa lutte contre l’ennemi jusqu’à ce qu’il évacue le dernier pouce du territoire libanais. En ce qui concerne les réactions officielles, il y a lieu de faire état d’un commentaire de M. Amr Moussa, chef de la diplomatie égyptienne qui a condamné l’agression israélienne et l’a qualifiée “de facteur négatif par rapport au processus de paix”.

PLAN D’URGENCE
Par ailleurs et par décision du Conseil des ministres, un plan d’action a été établi en vue de procéder à l’estimation des dégâts et à la remise en état des centrales électriques détruites.
A l’issue d’une réunion tenue par une commission officielle comprenant plusieurs ministres, le conseil d’administration de l’Office de l’Electricité du Liban a été chargé de préparer un rapport détaillé qu’il devait présenter hier jeudi au Conseil des ministres, rapport sur la base duquel le gouvernement déterminera le programme des travaux de réparation, le délai de leur achèvement et le rationnement du courant électrique. Enfin, les partis politiques, toutes tendances confondues, ont réprouvé la nouvelle agression israélienne et réaffirmé leur attachement à l’accord de trêve issu de l’arrangement d’avril 96.
 
LA RAISON DU PLUS FORT...
La triste histoire du Liban avec Israël ressemble à celle du Fabuliste: le loup et l’agneau; elle rappelle, surtout, sa morale. C’est la raison du plus fort. Interrogé sur le fait de savoir si le gouvernement envisageait de déposer une plainte contre l’Etat hébreu après les nouveaux raids aériens et le pilonnage des villages sudistes, le brave Salim Hoss a répondu “qu’une telle démarche aurait été entreprise si on était sûr de son utilité. Mais les contacts effectués, à cet effet, ne sont pas encourageants.”
Naturellement, parce qu’il faut craindre l’utilisation par une certaine grande puissance du droit de veto, afin d’empêcher la condamnation de l’agresseur. Cette grande puissance a déjà explicité sa position en faisant assumer aux “Hezbollahis” l’entière responsabilité de l’escalade! Pourtant, le “Hezbollah” est la conséquence de l’occupation qu’il combat à l’intérieur du territoire national, alors que les Israéliens perpétuent, impunément, leurs agressions quotidiennes au su et au vu du comité pour la surveillance de la trêve et de la FINUL, lesquels assistent impuissants à l’engrenage de la violence, sans pouvoir rien faire pour l’endiguer. Israël se permet d’asséner des coups durs à des populations civiles sans défense et nul ne trouve à redire. On lui fournit des armes sophistiquées pour renouveler, en le renforçant, son arsenal, tout en prenant le parti de l’agresseur contre la victime... surtout en période électorale!
Le comportement de notre voisin du Sud se conforme au dicton populaire qui s’énonce de la sorte: “Il m’a frappé et a pleuré; puis, il m’a devancé pour se plaindre!”
C’est le moment ou jamais de répéter cette réflexion faussement attribuée à Bismarck: “La force prime le droit”... 

Ed.B.

Home
Home