M. Karam a pris la parole pour réitérer sa foi avec ses
confrères “de ce que cette haute instance spirituelle qu’est Bkerké,
n’a jamais été et ne sera qu’un modèle des prises
de position et de l’unité nationales. Il en sera toujours ainsi.
“Nous savons tous que le siège patriarcal croit avec nous qu’on
doit soutenir la Résistance libanaise, ce que votre Béatitude
n’a cessé de proclamer. Puis, nous savons tous qu’Israël n’a
jamais été et ne sera pas un messager de paix. C’est à
partir de convictions libanaises stables que Bkerké a entrepris
son action et défini ses positions constructives.”
Dans sa réponse, le cardinal Sfeir a rappelé que “nos
prises de position nous sont dictées par nos convictions et nous
n’avons pas de mérite en les adoptant, parce qu’elles étaient
toujours celles de ce siège patriarcal et nous suivons le chemin
tracé par nos prédécesseurs, lequel conduit en permanence,
je crois, à ce que souhaite le peuple libanais, à savoir:
la liberté, la dignité, la souveraineté, l’indépendance
et la décision libre.”
L’éminent prélat en arrive, alors, à évoquer
ce à quoi le président de l’Ordre des journalistes a fait
allusion pour émettre ces réflexions: “Nous sommes pour la
libération du territoire; nous l’avons dit depuis longtemps et l’avons
répété dans les différentes instances au Liban
et à l’étranger. Nous ne changerons pas. L’affaire que vous
avez soulevée, a été exagérément amplifiée
et ceux qui en parlent, défendent une cause qui, dans cette situation,
est perdante. Car si nous présentons, les Libanais, comme un peuple
divisé, le seul gagnant est connu. Le pays ne peut vivre dans ces
conditions; il ne peut survivre à la désunion. Puis, la religion
doit unir et non diviser les citoyens chrétiens et musulmans. Le
Liban ne peut envisager la paix, la mondialisation et s’ouvrir sur les
autres en étant divisé sur lui-même.”
Par ailleurs, Mgr Sfeir met l’accent sur la nécessité
de réaliser la véritable entente nationale, ainsi que le
prône l’accord de Taëf et insiste, aussi, sur la nécessité
d’assurer le retour des personnes déplacées à leurs
villages. “L’essentiel, en plus des indemnités dues aux sinistrés,
est de créer un climat susceptible d’inciter les gens à vivre
ensemble, comme ils l’ont fait autrefois, dans le respect mutuel et la
coopération.”