LE LIBAN OFFICIEL ET POPULAIRE CÉLÈBRE LA SAINT-MARON

Le Liban officiel et populaire a célébré avec éclat la fête de Saint-Maron, par des messes solennelles ayant rassemblé un grand nombre de personnalités et de fidèles de toutes les communautés, à Beyrouth et dans toutes les régions.
Dans leurs homélies, les prélats ou prêtres officiants ont évoqué la vie exemplaire du saint moine “qui l’a passée dans la prière, l’abstinence et la sérénité, consacrant ses efforts et son temps à propager les enseignements de l’Eglise chrétienne”.
 

Au premier rang de l’assistance; les 
représentants des chefs de l’Etat, 
du Législatif et du Conseil.

Mgr Matar entouré d’officiels, de 
prélats et du nonce apostolique.
 
Dans le même temps et au lendemain des raids israéliens sur les centrales électriques, les officiants ont dénoncé les agressions de l’ennemi contre la patrie et ses infrastructures, tout en invitant les citoyens à renforcer l’unité nationale et le front intérieur, pour faire face à d’éventuels développements au double plan local et régional.

MESSE EN L’ÉGLISE St-MARON À GEMMAYZÉ
A Beyrouth, Mgr Boulos Matar, archevêque maronite, a présidé l’office divin en l’église Saint-Maron à Gemmayzé, assisté des RR.PP. Antoine Achkar et Elias Féghali.
Au premier rang de l’assistance avaient pris place: MM. Joseph Chaoul, ministre de la Justice; Hussein Yatim, député de Beyrouth et Najib Mikati, ministre des Travaux publics et des Transports, représentant, respectivement, le chef de l’Etat, les présidents de la Chambre et du Conseil.
On notait, également, la présence des présidents Elias Hraoui, Hussein Husseini, Rachid Solh, Rafic Hariri, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement, de l’Assemblée et d’anciens parlementaires; M. Mounir Honein, président du Conseil supérieur de la magistrature; du brigadier Raymond Azar, représentant le général Michel Sleiman, commandant en chef de l’Armée; du brigadier Nabil Khayrallah, représentant le directeur général de la Sûreté; du colonel Maroun Diab, du colonel Samir Abou-Jaoudé, délégués par les directeurs généraux de la sûreté de l’Etat et des FSI.
Il y avait là, aussi, les chefs des partis Kataëb, du Front national libanais, le doyen des consuls honoraires, les présidents des Ordres professionnels, le président du Conseil central maronite, plusieurs membres du corps diplomatique.
S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir avait délégué Mgr Roland Abou-Jaoudé, vicaire patriarcal. Autour de Mgr Antonio Veglio, nonce apostolique, étaient assis, plusieurs prélats et chefs spirituels des communautés religieuses.

NOUS TOURNONS LE REGARD VERS ROME
Après la lecture du saint Evangile, Mgr Matar a prononcé une homélie inspirée de la fête et de la circonstance. Après avoir remercié le président Lahoud de s’être fait représenter, ainsi que les chefs du Législatif et du gouvernement, l’archevêque de Beyrouth formule des vœux de succès au président Lahoud “dans la délicate mission qu’il assume en ces temps difficiles, afin qu’il conduise le pays sur le chemin de la sécurité et de la paix”.
Il remercie, également, les représentants des communautés religieuses, pour s’être associés aux prières de la fête.
“En célébrant la messe à Beyrouth, dit Mgr Matar, nous tournons nos regards vers Rome, la Ville éternelle où S.B. Mgr Nasrallah Sfeir va célébrer l’office divin à l’occasion de l’année jubilaire, à l’intention de l’Eglise maronite et de ses fils résidents et émigrés”.
Remontant à plusieurs siècles, plus exactement à plus de quatre cents ans, au moment où le saint moine venu du nord de la Syrie a commencé à prêcher la bonne parole, Mgr Matar invite les fidèles à suivre les traces de St-Maron et à prendre sa vie comme exemple et modèle, ce qui les aidera à s’élever au niveau de la sainteté.
“Le quatrième siècle de l’ère chrétienne, poursuit-il, a marqué le début de la chrétienté avec la paix extérieure dans cette partie du globe, parce qu’il a été mis un terme à la persécution de nos coreligionnaires et aux menaces qui rendaient leur existence pleine de risques durant trois siècles”.
Mgr Matar fait état, ensuite, de la vague de relâchement au plan spirituel qui avait entraîné les collectivités chrétiennes vers une vie facile, jusqu’au moment où des moines ermites se sont retirés du monde pour méditer, prier et propager les valeurs évangéliques. “A cette époque, le moine Maroun s’est retiré dans la montagne où il a transformé un endroit où sévissait l’athéisme en un sanctuaire consacré à l’adoration du Créateur. Ceci a rassemblé autour de lui bon nombre de disciples ayant formé à la fin du VIIème siècle une Eglise patriarcale, faisant du maronitisme une collectivité spirituelle.

LA LIBERTÉ, INDIVISIBLE
“De plus, il a insufflé l’attachement à la liberté à ses membres, à commencer par la liberté de conscience et d’adoration, pour englober par la suite la liberté individuelle et collective, car la liberté est indivisible”.
Autre caractéristique du maronitisme de St-Maron: il s’est ouvert à toutes les franges de la société, sans s’isoler sur la base du respect mutuel et de la solidarité pour faire face aux vicissitudes de l’existence.
“Ces trois constantes de la maronité ont été consacrées avec le temps, comme le prouve aujourd’hui le souci de notre communauté de s’ouvrir et de coopérer sans réserve avec les autres communautés nationales.
“Avec ces mêmes constantes, poursuit Mgr Matar, nous préparons l’avenir, pour parachever la réforme que nous souhaitons tous. Nous remercions le Très-Haut de ce que nous sommes sortis d’une guerre destructrice qui a failli compromettre nos options humaines et nationales. De fait, les Libanais ont réaffirmé leur attachement à leurs constantes, en appliquant l’une après l’autre les clauses de l’accord de Taëf.
“Il nous faut, cependant, raffermir notre unité nationale et notre solidarité, ainsi qu’y a invité le président de la République dans son message de l’indépendance. Nous insistons, notamment sur la nécessité d’abolir le confessionnalisme politique. A ce propos, je dirais que nous n’apprécierons pas à sa juste valeur la grâce de vivre en commun, musulmans et chrétiens, car c’est un don de Dieu et non de l’Histoire”.


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