![]() Au premier rang de l’assistance; les représentants des chefs de l’Etat, du Législatif et du Conseil. |
![]() Mgr Matar entouré d’officiels, de prélats et du nonce apostolique. |
MESSE EN L’ÉGLISE St-MARON À
GEMMAYZÉ
A Beyrouth, Mgr Boulos Matar, archevêque maronite, a présidé
l’office divin en l’église Saint-Maron à Gemmayzé,
assisté des RR.PP. Antoine Achkar et Elias Féghali.
Au premier rang de l’assistance avaient pris place: MM. Joseph Chaoul,
ministre de la Justice; Hussein Yatim, député de Beyrouth
et Najib Mikati, ministre des Travaux publics et des Transports, représentant,
respectivement, le chef de l’Etat, les présidents de la Chambre
et du Conseil.
On notait, également, la présence des présidents
Elias Hraoui, Hussein Husseini, Rachid Solh, Rafic Hariri, ainsi que de
plusieurs membres du gouvernement, de l’Assemblée et d’anciens parlementaires;
M. Mounir Honein, président du Conseil supérieur de la magistrature;
du brigadier Raymond Azar, représentant le général
Michel Sleiman, commandant en chef de l’Armée; du brigadier Nabil
Khayrallah, représentant le directeur général de la
Sûreté; du colonel Maroun Diab, du colonel Samir Abou-Jaoudé,
délégués par les directeurs généraux
de la sûreté de l’Etat et des FSI.
Il y avait là, aussi, les chefs des partis Kataëb, du Front
national libanais, le doyen des consuls honoraires, les présidents
des Ordres professionnels, le président du Conseil central maronite,
plusieurs membres du corps diplomatique.
S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir avait délégué
Mgr Roland Abou-Jaoudé, vicaire patriarcal. Autour de Mgr Antonio
Veglio, nonce apostolique, étaient assis, plusieurs prélats
et chefs spirituels des communautés religieuses.
NOUS TOURNONS LE REGARD VERS ROME
Après la lecture du saint Evangile, Mgr Matar a prononcé
une homélie inspirée de la fête et de la circonstance.
Après avoir remercié le président Lahoud de s’être
fait représenter, ainsi que les chefs du Législatif et du
gouvernement, l’archevêque de Beyrouth formule des vœux de succès
au président Lahoud “dans la délicate mission qu’il assume
en ces temps difficiles, afin qu’il conduise le pays sur le chemin de la
sécurité et de la paix”.
Il remercie, également, les représentants des communautés
religieuses, pour s’être associés aux prières de la
fête.
“En célébrant la messe à Beyrouth, dit Mgr Matar,
nous tournons nos regards vers Rome, la Ville éternelle où
S.B. Mgr Nasrallah Sfeir va célébrer l’office divin à
l’occasion de l’année jubilaire, à l’intention de l’Eglise
maronite et de ses fils résidents et émigrés”.
Remontant à plusieurs siècles, plus exactement à
plus de quatre cents ans, au moment où le saint moine venu du nord
de la Syrie a commencé à prêcher la bonne parole, Mgr
Matar invite les fidèles à suivre les traces de St-Maron
et à prendre sa vie comme exemple et modèle, ce qui les aidera
à s’élever au niveau de la sainteté.
“Le quatrième siècle de l’ère chrétienne,
poursuit-il, a marqué le début de la chrétienté
avec la paix extérieure dans cette partie du globe, parce qu’il
a été mis un terme à la persécution de nos
coreligionnaires et aux menaces qui rendaient leur existence pleine de
risques durant trois siècles”.
Mgr Matar fait état, ensuite, de la vague de relâchement
au plan spirituel qui avait entraîné les collectivités
chrétiennes vers une vie facile, jusqu’au moment où des moines
ermites se sont retirés du monde pour méditer, prier et propager
les valeurs évangéliques. “A cette époque, le moine
Maroun s’est retiré dans la montagne où il a transformé
un endroit où sévissait l’athéisme en un sanctuaire
consacré à l’adoration du Créateur. Ceci a rassemblé
autour de lui bon nombre de disciples ayant formé à la fin
du VIIème siècle une Eglise patriarcale, faisant du maronitisme
une collectivité spirituelle.
LA LIBERTÉ, INDIVISIBLE
“De plus, il a insufflé l’attachement à la liberté
à ses membres, à commencer par la liberté de conscience
et d’adoration, pour englober par la suite la liberté individuelle
et collective, car la liberté est indivisible”.
Autre caractéristique du maronitisme de St-Maron: il s’est ouvert
à toutes les franges de la société, sans s’isoler
sur la base du respect mutuel et de la solidarité pour faire face
aux vicissitudes de l’existence.
“Ces trois constantes de la maronité ont été consacrées
avec le temps, comme le prouve aujourd’hui le souci de notre communauté
de s’ouvrir et de coopérer sans réserve avec les autres communautés
nationales.
“Avec ces mêmes constantes, poursuit Mgr Matar, nous préparons
l’avenir, pour parachever la réforme que nous souhaitons tous. Nous
remercions le Très-Haut de ce que nous sommes sortis d’une guerre
destructrice qui a failli compromettre nos options humaines et nationales.
De fait, les Libanais ont réaffirmé leur attachement à
leurs constantes, en appliquant l’une après l’autre les clauses
de l’accord de Taëf.
“Il nous faut, cependant, raffermir notre unité nationale et
notre solidarité, ainsi qu’y a invité le président
de la République dans son message de l’indépendance. Nous
insistons, notamment sur la nécessité d’abolir le confessionnalisme
politique. A ce propos, je dirais que nous n’apprécierons pas à
sa juste valeur la grâce de vivre en commun, musulmans et chrétiens,
car c’est un don de Dieu et non de l’Histoire”.