Même
Washington a changé de ton et blâme, à présent,
Israël pour avoir violé les arrangements d’avril 96. De plus,
la capitale fédérale s’emploie à hâter la reprise
de ses travaux, par le comité de surveillance de la trêve
et, aussi, à relancer les négociations de paix sur le volet
syrien. Y parviendra-t-elle, sans exercer des pressions efficaces sur l’Etat
hébreu et ses “faucons”?
Notre photo: l’impact d’un obus israélien sur les hauteurs
de Sojod (Liban-Sud).
Les réactions libanaises aux déclarations des responsables
américains, le président Bill Clinton en tête, ont
amené Wa-shington à nuancer sa position envers les derniers
raids israéliens qui ont détruit trois de nos centrales électriques
à Deir Nbouh, Jamhour et Baalbeck.
En effet, le chef de l’Exécutif américain a justifié
ces raids contre nos infrastructures en disant “qu’Israël avait attaqué
le Liban suite à la perte de soldats israéliens tués
par la Résistance libanaise”.
Il y a lieu, tout d’abord, de préciser que ces soldats de “Tsahal”
avaient été tués au cours d’engagements survenus sur
le territoire libanais. La Résistance n’a donc pas violé
les arrangements d’avril que l’Etat hébreu s’était engagé
“à respecter en s’abstenant de tirer, avec quelque arme que ce soit,
sur des cibles civiles au Liban”.
Or, non seulement les Israéliens ont violé l’accord conclu,
sous l’égide des Etats-Unis et de la France, au lendemain du bombardements
du camp de la FINUL à Cana en 1996 faisant plus d’une centaine de
victimes parmi les habitants de cette localité qui y avaient cherché
refuge, “mais ils l’ont fait avec le consentement des USA”, soutient M.
Raymond Eddé.
Le leader du Bloc national, a reproché au président Clinton
“d’avoir cautionné les bombarde-ments israéliens”, avant
d’ajou-ter: “C’est une honte pour l’Améri-que.... Les Libanais doivent,
doré-navant, savoir que le président Clinton a fait tuer
des Libanais sur le territoire national, par l’inter-médiaire de
Ehud Barak, a détruit nos centrales électriques, ruiné
l’économie nationale et forcé notre jeunesse à s’expatrier”...
La prise de position de Mme Madeleine Albright, nettement pro-israélienne,
n’a pas manqué non plus de susciter des commentaires virulents contre
l’Amérique et certains hommes politiques ont réclamé
“l’expulsion” de l’ambassadeur US de Beyrouth.
Par la suite, Washington a changé sa position, par le truchement
de M. Edward Walker, sous-secrétaire d’Etat pour le Moyen-Orient
et l’Afrique du Nord. Effectuant une tournée dans le Golfe, celui-ci
a déclaré à l’escale de Doha: “Les raids israéliens
constituent sans doute une violation des arrangements d’avril”.
En même temps, il a fait assumer au “Hezbollah” la responsabilité
d’avoir violé non moins de dix-sept fois l’accord mentionné.
Après avoir cherché à ménager la chèvre
et le chou, M. Walker a mis l’accent sur “la nécessité de
remettre le processus de paix sur les rails et d’arrêter la violence”,
tout en observant, à juste raison, que “le Liban est en train de
payer pour la faute des autres”.
Enfin, le responsable améri-cain a dénoncé, indirectement,
le fait pour Israël d’avoir rappelé ses délégués
de la dernière réunion du comité de surveillance
de la trêve, en vue de geler ses travaux ou de le torpiller, “car
cet organisme et l’arrangement dont il est issu, dit-il, ont prouvé
leur valeur: il faut donc réactiver le comité pour lui permettre
de s’acquitter de la mission qui lui incombe”. |