A L’APPROCHE DU
26 MARS, POUTINE RESTE UNE ÉNIGME
PROTÈGERA-T-IL LA FAMILLE D’ELTSINE OU NETTOIERA-T-IL
D’UNE MAIN DE FER TOUTES LES ÉCURIES SALES DU MANDAT PRÉCÉDENT?
Vladimir
Poutine a mobilisé ses connaissances et son expérience en
tant qu’ancien chef des renseignements soviétiques, afin de réaliser
un succès à l’élection prématurée devant
avoir lieu le 26 mars prochain.
La paix ne s’est pas imposée par la baguette
magique. Au contraire, les massacres perpétrés en Tchétchénie
ont été féroces et ce qui se passe, aujourd’hui, en
Russie donne une impression et un indice des journées à venir,
celles-ci devant être suivies de l’angoisse, du doute et de la recherche
de nouveaux équilibres internationaux.
La démission étudiée et
programmée de Boris Eltsine en faveur de Vladimir Poutine, pose
une nouvelle donnée, alors que les Américains ont aussi à
élire un nouveau président en l’an 2000 et nul ne sait encore
à qui Bill Clinton laissera la Maison-Blanche.
De son côté, Poutine prendra sa
légitimité du référendum populaire. Le “coup
d’Etat légal” opéré avec célérité
pour l’installer à la tête de l’Etat, a été
effectué à cette fin. Le but de cela était d’exploiter
le capital de popularité que lui a concédé le président
Eltsine, joint à sa fermeté en Tchétchénie,
ce qui équivaut à sa présidence par intérim.
Si nous connaissons le nom de la personne,
nous ne savons rien de son programme. Depuis plus de quatre mois, Poutine
n’a fait que la guerre. Et parce qu’il a contribué à la gestion
de Saint-Pétersbourg, il s’est donné le cachet du réformateur.
Cependant, son passé en tant qu’“espion”,
le lie à la tradition soviétique la plus sombre et nébuleuse.
La dextérité avec laquelle a été préparée
son accession au Pouvoir, affirme qu’il existe quelque chose du bon comportement
remontant aux jours passés. Poutine reste une énigme et un
mystère. Nous ne savons pas si le but de son arrivée vise
à protéger les intérêts politiques et financiers
des proches d’Eltsine et des membres de sa famille ou bien s’il usera de
la main de fer avec une liberté totale, pour nettoyer les écuries
sales du Pouvoir révolu.
Une chose paraît certaine: le nouveau
maître du Kremlin réitère qu’il soutiendra la grandeur
de la Russie; il ne veut pas que son Etat mange des miettes de l’Occident.
C’est pourquoi, il renforcera le rapprochement de la Chine entamé
par Eltsine.
Le Caucase redeviendra les nouvelles frontières
de Moscou et l’arme nucléaire sera une matière à menace.
Une telle situation suscite une satisfaction
et assure une popularité à celui qui la réclame dans
les milieux populaires russes et Poutine se doit de mobiliser tout cela
en tant que matière électorale dans les prochains mois.
Le problème russe constituera, aussi,
sans nul doute, l’un des slogans et des données de la bataille électorale
de la présidence américaine. C’est pourquoi, beaucoup de
retenue est exigée de part et d’autre, pour éviter des lapsus
linguae qui pourraient être décisifs pour le temps de la guerre
froide. |
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