Au Festival de Cannes, en mai 1975.
Le champion d’un libertinage glacé aura laissé derrière lui des films ayant marqué l’histoire du cinéma avec des titres comme, “Et Dieu créa la femme”, “Sait-on jamais”, “Les bijoutiers du clair de lune”, “Les liaisons dangereuses”, “Barbarella”, “Un château en Suède”, “La curée”, “Le repos du guerrier”, “Le vice et la vertu”...
Roger Vadim, en Californie. |
Avec Catherine Deneuve et leur fils Christian en 1963. |
Mais l’œuvre de Vadim, tant en France qu’aux Etats-Unis où il
dirigea des films comme “Night games”, “Come back”, “The hot touch”, n’a
pas égalé le charme provocateur de sa première réalisation
ayant fait exploser sur le grand écran Brigitte Bardot, mythe de
sa génération, une personnalité qui s’érigea
en symbole d’une liberté dans lequel se reconnaissaient tous les
jeunes de l’époque. Sorti en 1956, ce film créa l’événement,
deux ans avant la nouvelle vague. Le public médusé découvrait
B.B., ses longs cheveux, sa silhouette, son look inimitable, en robe de
vichy rose et chignon choucroute. Roger Vadim avait épousé
le sex symbol des années 50, qui faisait rêver tous les hommes...
Il avait lancé une toute jeune femme qui personnifiait la rebelle
d’une génération bourgeoise, celle pour qui comptaient peu
les principes préétablis de la société bien
pensante et les bonnes mœurs. Il enchaînera film sur film avec elle.
Mais leur mariage s’achèvera après cinq ans de vie commune.
Vadim tourne alors “Les liaisons dangereuses” avec pour vedette l’immense
Gérard Philipe et Annette Stroyberg, une actrice suédoise
peu connue du grand public. Le couple a une fille, mais deux ans plus tard,
la romance se termine. En 1963, le touche à tout de génie
tourne “Le vice et la vertu” qui met en scène Catherine Deneuve.
Elle a 17 ans et rappelle par sa beauté et sa blondeur Brigitte
Bardot. Catherine Deneuve donnera un fils à Vadim. Mais le couple
ne marche pas. Il reproche à Deneuve son caractère de star
gâtée et d’être agressive. Il rencontre Jane Fonda,
star du cinéma américain, une célébrité,
la fille du grand réalisateur Henry Fonda. Il l’épouse et
tourne avec elle “Barbarella”.
Le film est un triomphe mais celui qui avoue volontiers que la fidélité
l’agace, se lasse du puritanisme de “cette ménagère de classe
moyenne” et la quitte. Le libertin épousera en 1975 Catherine Schneider
et écrit un livre qui fait scandale où il décrit ses
relations intimes avec ses ex-épouses et compagnes. Il leur consacrera,
d’ailleurs, plusieurs ouvrages pour livrer en 1993 un dernier volume au
titre évocateur: “Le goût du bonheur”.
En 1986, avec Jane Fonda. |
En 1956, à Nice avec son épouse B.B. |
Il signe des mises en scène de théâtre, tourne des
téléfilms et rencontre la comédienne Marie-Christine
Barrault et l’épouse en 1990. Sa dernière et plus longue
histoire d’amour. Leur union durait depuis déjà dix ans et
semblait sans nuages.
La maladie aura eu raison du séducteur qui se défendait
d’ailleurs d’être un play-boy. Vadim avait tout simplement décidé
d’être lui-même et de ne pas répondre à la morale
du moment ou à la politique de l’époque...
A l’annonce de son décès, le président Jacques
Chirac a rendu hommage à sa personnalité rayonnante, en qualifiant
son œuvre comme étant “importante et originale”. Vadim bousculait
les mentalités, dérangeait souvent par son anticonformisme.
Mais il fut un grand cinéaste, l’homme qui créa des mythes...