Evénements de la semaine
BEYROUTH AU CENTRE D’UN BALLET DIPLOMATIQUE INTENSIF...
Après le venue du président Hosni Moubarak, de cheikh el-Ahmed As-Sabah et du prince héritier Abdallah d’A. séoudite, le défilé d’émissaires de pays frères et amis s’est poursuivi, cette semaine, à Beyrouth. Ils ont exprimé la solidarité de leurs gouvernements et de leurs peuples avec le Liban. Ainsi, la Jordanie et l’Iran ont envoyé, respectivement, le chef de leur diplomatie ou son adjoint, alors que l’Italie a dépêché le président de son Assemblée nationale.
 

Quand nous avons jugé favorablement l’activité diplomatique déployée au lendemain des derniers raids israéliens, certains soutenaient que le gouvernement avait failli à son devoir, estimant son action peu musclée et ayant été déclenchée d’une manière tardive.
Le mouvement de solidarité qui se manifeste ces dernières semaines en faveur de notre pays corrobore notre assertion. En effet, les émissaires tant arabes qu’étrangers se succèdent à Beyrouth, porteurs de messages d’appui dont l’importance se passe de preuves.
Plusieurs personnalités ont débarqué chez nous, aussitôt après la venue du président Hosni Moubarak, de cheikh Sabah el-Ahmed as-Sabah, chef de la diplomatie koweitienne et de S.A. le prince héritier Abdallah d’Arabie séoudite. Ainsi, le ministre jordanien des Affaires étrangères, M. Abdel-Ilah Al-Khatib; M. Mohamed el-Sadr, vice-ministre iranien des A.E.; le président de l’Assemblée nationale italienne, M. Luciano Violante ont proclamé le soutien d’Amman, de Téhéran et de Rome à notre souveraineté, tout en dénonçant les agressions israéliennes contre nos infrastructures. Les deux premiers ont transmis des messages en ce sens du roi Abdallah II et du président Mohamed Khatami au président Lahoud.
Le chef du parlement italien, quant à lui, souhaitée qu’une force internationale (ou multinationale) prenne en charge la sécurité à la frontière libano-israélienne, après la libération du Sud. Ce à quoi nous avons fait allusion dans notre dernière livraison.
Des messages similaires ont été transmis aux présidents de la Chambre et du Conseil. De plus, le chef du gouvernement a reçu un appel téléphonique de M. Hubert Védrine, chef du Quai d’Orsay, qui lui a réaffirmé “la constance de la position française envers le Liban”.
De plus, Paris a fait savoir que des efforts étaient déployés, conjointement avec Washington et Moscou, pour relancer les négociations de paix syro-israéliennes. L’ambassade russe à Beyrouth a annoncé la prochaine arrivée d’un émissaire moscovite, dans le cadre d’une tournée qui le mènera, également, à Damas et Amman, à l’effet d’aider à rétablir le dialogue entre les parties israélienne et arabe.
Naturellement, la décision prise dimanche par le Cabinet de Tel-Aviv de rapatrier ses forces du Liban-Sud et de la Békaa-ouest d’ici au mois de juillet, pourrait compliquer la conjoncture, dans la mesure où elle tendrait à affaiblir la position du négociateur syrien, à l’effet de conserver des points stratégiques dans la région frontalière et, aussi, de compromettre la concomitance des volets syrien et libanais.
C’est une supposition défendable. Cependant, il paraît plus plausible que les Israéliens viseraient par leur décision relative au retrait de “Tsahal”, à court-circuiter la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères, afin de l’empêcher d’adopter des recommandations dures en faveur du Liban, rendant malaisé tout arrangement au plan sécuritaire. De ce fait, le redéploiement de leurs troupes le long des frontières internationales deviendrait inopérant et très peu dissuasif... 


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