Le
prince héritier Abdallah d’Arabie séoudite, a entrepris une
tournée qui l’a conduit du Caire, à Damas et hier à
Beyrouth. Selon des renseignements de sources fiables, Ryad s’emploierait
à préparer un sommet libano-séoudo-syro-égyptien,
à l’effet de relancer le dialogue entre Damas et Tel-Aviv, avant
la tenue dans la capitale libanaise de la session de Conseil de la Ligue
arabe prévue vers la mi-mars. Notre photo: le roi Fahd et le prince
héritier au cours du dernier Conseil des ministres séoudite.
La décision prise, dimanche dernier par le Cabinet israélien,
de rapatrier ses forces armées jusqu’à la frontière
internationale, pose avec acuité le problème de l’Armée
du Liban-Sud ayant collaboré durant des années avec l’occupant.
Le “comité des quatre mères”, représentant les familles
israéliennes ayant perdu certains de leurs membres dans la région
frontalière, tout en se réjouissant de la décision
gouvernementale qu’il ne cesse de réclamer depuis longtemps, exprime
son inquiétude de ce que le “Hezbollah” poursuivrait ses opérations
au cas où “Tsahal” évacuait le territoire libanais, unilatéralement,
sans accord en bonne et due forme.
Un porte-parole de l’ALS s’est félicité du prochain retrait
avant le mois de juillet. “D’autant, dit-il, qu’Israël prend en considération
nos effectifs et s’engage à leur trouver une solution honorable”.
Et d’ajouter: “Tous les membres de l’ALS sont satisfaits, surtout si un
règlement devait être recherché au conflit israélo-arabe
tenant compte de notre armée. Car nous constituons une partie de
la solution finale et nous ne cesserons de réclamer notre maintien
dans notre pays, le Liban, après la signature du traité de
paix”. Cependant, la réaction du “Hezbollah” est loin d’être
rassurante pour l’ALS, car ce mouvement s’oppose, catégoriquement,
à l’octroi de l’asile politique à tout élément
de la milice pro-israélienne, après le retrait de “Tsahal”
du Liban-Sud.
Dans un communiqué diffusé au début de la semaine,
le “Hezbollah” estime que “les agents ou collaborateurs doivent se soumettre
à la loi, car le repentir après la décision de Tel-Aviv
relative au retrait du Sud devient un non sens”.
Le “parti de Dieu” considère cette décision comme “une
reconnaissance officielle de la part des sionistes, de l’échec de
leur occupation et de leur cuisante défaite devant la volonté
du peuple libanais... C’est, aussi, une soumission à la décision
prise par le plus petit Etat arabe de chasser l’agresseur”.
Dans le même temps, le “Hezbollah” met en garde Israël contre
la mise à exécution de ses menaces que profèrent certains
responsables de l’entité sioniste contre le Liban. “Il doit savoir,
affirme-t-il, que la Résistance qui l’a forcé à évacuer
le Sud, ne se croisera pas les bras en cas de nouvelles agressions contre
le sol national, le peuple libanais se réservant le droit légal
de défendre sa terre et sa sécurité”.
D’ores et déjà, le climat ne porte pas à l’optimisme
et il faudrait s’attendre au pire après le rapatriement des effectifs
de “Tsahal”, si leur retrait était effectué, unilatéralement,
sans accord préalable avec le Liban et la Syrie. Aussi, faut-il
accueillir, avec satisfaction, l’annonce par les co-présidents du
comité de surveillance de la trêve, d’une reprise imminente
- peut-être même avant le week-end - des réunions de
ce comité, lequel est appelé à statuer sur trente
plaintes libanaises contre l’Etat hébreu, “pour violations des arrangements
d’avril 96”.
Et, aussi, le fait pour les Etats-Unis, la France et la Russie de s’employer,
activement, à relancer les négociations sur le volet syrien,
ceci pouvant contribuer à atténuer la tension, à prévenir
une nouvelle escalade et, partant, à débloquer le processus
de paix. |