OLIVIER GREDZINSKI: RÉTROSPECTIVE À “L’ESPACE SD”
HABILETÉ ET MAÎTRISE INTELLECTUELLE
Sous le patronage de M. Mohamed Youssef Beydoun, ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, “l’Espace SD” organise une rétrospective du travail d’Olivier Gredzinski.
 
Masque
Empreinte

Peintre et sculpteur, cet artiste sut mener ces deux langages plastiques, complémentaires et jamais concurrents, dont le point commun est d’exiger l’un et l’autre, sous peine d’éhec, la virtuosité jointe à la réflexion, l’habileté et la maîtrise intellectuelle.
Une sorte de dualisme paraît marquer tous les actes d’Olivier Gredzinski. Dualisme fécond puisqu’il n’est point d’opposition mais de complémentarité et qui va féconder sa carrière artistique et toute sa production.
Dans sa peinture comme dans sa sculpture, il n’est rien qui ne soit pensé, décidé, rien qui appartienne au hasard, si ce n’est ce vibrant prolongement du voulu que l’on pourrait appeler poésie.
Et sans doute, pourrait-on le définir par ces mots: il substitue à la nature, contre laquelle s’évertuent d’autres artistes, une nature plus ou moins extraite de la première, mais dont les formes et les signes ne sont enfin que des actes de l’esprit.
Peintre ou sculpteur, Olivier Gredzinski est un technicien averti. Mais jamais, il ne se laisse embarrasser par l’excès de cette technicité, par la rigueur d’une construction longuement pensée et c’est finalement, toujours, la notion de sensibilité qu’il appelle à l’esprit du spectateur, résolvant cette apparente contradiction par l’équilibre toujours rétabli au-delà de la recherche formelle.
Ses recherches sont trop personnelles pour s’embarrasser de parti-pris, serait-ce celui de l’abstraction ou de la figuration qui, dans son œuvre peinte ou sculptée, s’interpénètrent, se complètent et se composent. Aucun système ne vient étouffer la sensibilité, mais aucune sensiblerie n’interdit la spéculation intellectuelle.
 
Rythmes
Abstraction

L’art d’Olivier Gredzinski à travers les masques qu’il sculpte et les signes: carrés, croix, échelle, empreintes, etc... qu’il transcrit sur les toiles, se pose des questions profondes, s’interroge sur la structure essentielle des choses, rejoignant l’angoisse de l’homme moderne confronté à son devenir.
Une si large conception de l’art ne saurait se confiner dans les règles d’un strict réalisme. Sans que jamais - ou très rarement - disparaisse la référence au réel, il y a, toujours, dans les œuvres de Gredzenski une part d’abstraction ou, pour être plus juste, la part laissée au spectateur pour l’imaginaire.
C’est sans doute dans cet au-delà de la forme et de la pensée laissée à la discrétion du spectateur, que réside le charme évocateur de l’œuvre de cet artiste.

Par NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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