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Peintre et sculpteur, cet artiste sut mener ces deux langages plastiques,
complémentaires et jamais concurrents, dont le point commun est
d’exiger l’un et l’autre, sous peine d’éhec, la virtuosité
jointe à la réflexion, l’habileté et la maîtrise
intellectuelle.
Une sorte de dualisme paraît marquer tous les actes d’Olivier
Gredzinski. Dualisme fécond puisqu’il n’est point d’opposition mais
de complémentarité et qui va féconder sa carrière
artistique et toute sa production.
Dans sa peinture comme dans sa sculpture, il n’est rien qui ne soit
pensé, décidé, rien qui appartienne au hasard, si
ce n’est ce vibrant prolongement du voulu que l’on pourrait appeler poésie.
Et sans doute, pourrait-on le définir par ces mots: il substitue
à la nature, contre laquelle s’évertuent d’autres artistes,
une nature plus ou moins extraite de la première, mais dont les
formes et les signes ne sont enfin que des actes de l’esprit.
Peintre ou sculpteur, Olivier Gredzinski est un technicien averti.
Mais jamais, il ne se laisse embarrasser par l’excès de cette technicité,
par la rigueur d’une construction longuement pensée et c’est finalement,
toujours, la notion de sensibilité qu’il appelle à l’esprit
du spectateur, résolvant cette apparente contradiction par l’équilibre
toujours rétabli au-delà de la recherche formelle.
Ses recherches sont trop personnelles pour s’embarrasser de parti-pris,
serait-ce celui de l’abstraction ou de la figuration qui, dans son œuvre
peinte ou sculptée, s’interpénètrent, se complètent
et se composent. Aucun système ne vient étouffer la sensibilité,
mais aucune sensiblerie n’interdit la spéculation intellectuelle.
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L’art d’Olivier Gredzinski à travers les masques qu’il sculpte
et les signes: carrés, croix, échelle, empreintes, etc...
qu’il transcrit sur les toiles, se pose des questions profondes, s’interroge
sur la structure essentielle des choses, rejoignant l’angoisse de l’homme
moderne confronté à son devenir.
Une si large conception de l’art ne saurait se confiner dans les règles
d’un strict réalisme. Sans que jamais - ou très rarement
- disparaisse la référence au réel, il y a, toujours,
dans les œuvres de Gredzenski une part d’abstraction ou, pour être
plus juste, la part laissée au spectateur pour l’imaginaire.
C’est sans doute dans cet au-delà de la forme et de la pensée
laissée à la discrétion du spectateur, que réside
le charme évocateur de l’œuvre de cet artiste.