LA COLÈRE DES BANLIEUSARDS... par EDOUARD BASSIL

Chaque dimanche soir, les téléspectateurs revoient depuis trois semaines sur leur petit écran, le spectacle affligeant des habitants de Byakout, localité située dans la banlieue-est de Beyrouth, dont les maisons se sont effondrées et qui sont les victimes innocentes d’une catastrophe écologique dont le Liban n’a pas connu de pareille. Ces sinistrés coupent l’autostrade à la hauteur de Jal el-Dib, afin d’attirer l’attention des responsables sur leur malheur et les inciter à remédier à leur situation. “Jusqu’ici, a dit l’un d’eux, personne dans les sphères dirigeantes, n’a rien fait pour nous rassurer”. Il est vrai que le Conseil des ministres a décidé de faire construire un ouvrage de soutènement, à l’effet d’empêcher de nouveaux écoulements à l’avenir. Mais cela nécessite des mois, voire des années de travail. D’ici là, ce problème restera sans solution. Aussi, les sinistrés de Byakout ont-ils résolu d’organiser un nouveau sit-in près du siège du Conseil des ministres, pour se rappeler au souvenir du gouvernement. Cela dit, il reste à trancher le fond de cette affaire, à savoir: Qui a délivré les permis de construire aux propriétaires des bâtisses érigées en cet endroit impropre à la construction? D’aucuns soutiennent qu’il s’agit de permis fictifs n’ayant pas été approuvés par les instances compétentes. Ceux qui ont délivré ces “permis”, resteront-ils impunis après avoir enfreint la loi sur les constructions? Puis, il faut dédommager les pauvres gens qui, ayant utilisé toutes leurs économies pour s’approprier un appartement, se retrouvent sans toit et viennent grossir l’armée des sans-abri.

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