LE CARNAVAL DE RIO
VIVA BRAZIL...
C’est sous un soleil resplendissant que le carnaval de Rio a débuté par les extraordinaires parades. La plus grande fête brésilienne a, une fois de plus, offert à ses millions d’“afficionados” un spectacle inouï, grandiose, extravagant où se mêlaient musique, sensualité et rythmes endiablés.

Le traditionnel défilé des écoles de samba a attiré, comme chaque année, des milliers de touristes. Chars allégoriques, rythme fou, danseuses au corps sculptural, les Cariocas ont pris d’assaut le sambodrome, méritant leur titre de meilleurs carnavaliers du monde. Toute la ville qui se préparait depuis un an à cette fête de tous les excès, a participé à cette folie collective où le seul billet d’entrée exigé est l’euphorie et, bien sûr, l’énergie. Pour certains, il est difficile de concevoir pareille débauche de costumes et de lumières dans un pays en proie à une forte misère, où le chômage règne... Mais le carnaval est sacré et va même être une sorte de défi lancé par toute une population de démunis qui cherche ainsi à braver le destin. Une sorte de vengeance à la vie! Les parades ont été suivies par le défilé des écoles de samba, évoluant au son d’une musique au rythme syncopé. Les personnes présentes ont admiré les costumes les plus fous dont chacun coûte en moyenne plus de cent dollars. Le samedi soir, la plage d’Ipanema était envahie de Brésiliennes, de touristes à la recherche de sensations fortes et de travestis, qui, entre deux trempettes dans la mer, dansaient sur des musiques latinos et afro-brésiliennes. Le carnaval de Rio 2000 a tenu ses engagements et durant deux jours, quatorze écoles de samba ont proposé des danses qui marquaient le 500ème anniversaire de l’arrivée des Portugais au Brésil. En effet, les colonisateurs Portugais sont arrivés sur cette terre au XIIIème siècle. A ses débuts, le carnaval s’appelait “Ze Pereira” en hommage à un clown qui défilait, jouant du tambour. Mais cette fête était aussi synonyme de violence, de saleté. Les carnavaliers s’amusaient en se jetant des légumes pourris et se livraient à des batailles de rues avec des œufs. Ce n’est qu’au XIXème siècle que naquirent les premiers bals où les noctambules sillonnaient les rues en se déguisant, le visage couvert de loups... Au fil du temps, le carnaval s’est “brésilianisé” et au début du siècle, apparaissaient les corsos fleuris et les belles de Rio rivalisant de beauté et d’extravagance dans leurs costumes chamarrés.
Le défilé est devenu depuis, un spectacle qui comporte des règles très strictes où un jury officie pour attribuer le premier prix. Mais ce n’est pas qu’à Rio qu’on se donne à la joie du carnaval.


Les danseurs de l’école “Rio grande”
sur un char rappelant le dieu Neptune.

De Recife à Olinda en passant par Barranquilla, tout un peuple s’éclate, organise des défilés de chars, procède à l’élection de miss à la recherche d’une gloire éphémère... La bière coule à flot, le déhanchement lascif des danseuses aux yeux de braise ajoute à la cacophonie ambiante sous les ressacs de la rumba.
 

Les travestis sont aussi de la fête.
 

Sur le sambodrome, une danseuse 
de l’école “Caprichosos de Pilastres”.
 

Sensualité et beauté sont au rendez-
vous du carnaval du Brésil 2000.
 

C’est le temps de tous les excès 
et de l’extravagance...

Toute une année de travail pour ce 
défilé pas comme les autres.
 

L’ex-fiancée du footballeur Ronaldo,
Suzanna Werner, défile.
 

Et même si des villes n’ont ni sambodrome, ni école de sambas, tout le monde s’adonne à la féerie de cette fête, se mêle aux carnavaliers déguisés et aux curieux venus des quatre coins du monde.
Le Brésil a oublié ses soucis... Viva Brazil et ces jours où les riches côtoient les pauvres, les vieux, les jeunes, les blancs, les noirs... C’est que le rythme est contagieux et la musique et ses décibels soûlent tous les danseurs. Cette année, les écoles de samba ont dépensé plus de 13 millions de dollars, afin de faire revivre l’esprit du carnaval et son roi portugais Joao VI, le colonisateur Pedro Alvares Cabral qui jetait l’ancre dans la baie magnifique de Bahia. En sept chapitres, on a tourné les pages de l’Histoire; en sept tableaux, on a survolé les siècles.
Le gouvernement a participé aux frais et le maire de Rio a offert 30.000.000 de dollars, pour que la fête batte tous les records! On danse, on profite de chaque minute de ces moments arrachés au quotidien. On chante, on se déhanche, on embrasse qui veut... On s’amuse, c’est le carnaval le plus célèbre et tous ont sur les lèvres une seule phrase: “Viva Brazil”!

S.N.
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