TENUE POUR LA PREMIÈRE FOIS EN DEHORS DU CAIRE
LA 113ÈME SESSION DU CONSEIL DE LA LIGUE ARABE,
UNE VICTOIRE POLITIQUE ET MORALE POUR LE LIBAN

Qualifiée “d’historique”, cette réunion de la “solidarité arabe” avec le Liban l’aura été, tout d’abord et surtout, par sa tenue à Beyrouth et par l’unanimité qui s’est faite dans l’adoption du communiqué final.
Oui, les réunions ordinaires des ministres arabes des Affaires étrangères se tiennent toujours au Caire, siège de la Ligue; c’est la première fois qu’une telle réunion a lieu en dehors d’Egypte. D’où la spécificité de cette 113ème session qui, d’ailleurs, avait inscrit en priorité à son ordre du jour la question du Liban. La deuxième spécificité est dans le fait que les vingt-deux pays membres de la Ligue ont répondu présents à l’appel, faisant taire pour un laps de temps leurs divergences internes pour confirmer leur plein appui au Liban, condamnant
les agressions et menaces israéliennes contre son territoire, tout en affirmant leur attachement à une paix juste et équitable, conformément aux principes de Madrid et aux résolutions des Nations Unies.
Il était grand temps que les Arabes expriment une véritable solidarité avec le Liban et prennent conscience du drame qu’il vit depuis plus de cinquante ans et des sacrifices énormes consentis pour la cause des Arabes et à cause du conflit avec Israël. Quid des résolutions adoptées à l’issue de cette réunion ministérielle? Le Premier ministre, M. Salim Hoss affirme que le communiqué final a repris dans son “essence”, le document de travail présenté par Beyrouth et exprimé sa satisfaction. “Cette réunion, dit-il, est une victoire morale et politique pour le Liban”.
Dans les milieux officiels et politiques, les résolutions ont été accueillies favorablement. S.Em. le cardinal Sfeir affirme: “Cette initiative apporte une lueur d’espoir, d’autant que le Liban souffre depuis plus d’un demi-siècle des séquelles de la tragédie de 1948.” Concernant les dix-huit points de la déclaration finale, il est vrai qu’ils ne sont pas spectaculaires et s’inscrivent dans une ligne arabe modérée, même si l’Etat hébreu a accusé la Ligue arabe d’avoir suivi “une ligne extrémiste”. Dans leur communiqué final, les ministres arabes des A.E. ont, bien entendu, condamné fermement les agressions israéliennes, exprimé la nécessité du respect par Israël “des arrangements d’avril 96”, demandé l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU, réaffirmé leur soutien absolu au Liban dans sa résistance à l’occupation et leur refus de l’implantation des Palestiniens. La clause relative aux relations nouées par certains pays arabes avec Israël est celle qui, dit-on, a fait l’objet de vives discussions lors de la séance à huis clos et c’est la tendance modérée qui, là aussi, a prévalu, puisqu’il fut décidé d’adopter le terme de “revoir ces relations”.
Quant à l’aide financière attendue, elle s’est limitée à une demande aux Etats arabes de tenir leurs engagements pris en faveur du Liban lors des sommets arabes de Tunis, en 1979 et de Bagdad, en 1990. A Tunis, une aide de 2 millions de dollars avait été décidée en faveur du Liban et, à Bagdad, le sommet avait promis de créer un fonds de 2 milliards de dollars. Mais aucune décision n’a été appliquée jusque-là. Le rappel aux Arabes de tenir leurs engagements financiers sera-t-il entendu cette fois? Espérons que les vœux pieux et les belles paroles fraternelles se traduiront, enfin, de façon concrète aux plans politique, moral et financier. La solidarité arabe en faveur du Liban est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à relever le défi de ses propres promesses.
 

Vue d’ensemble de la séance.

Le président Lahoud recevant le ministre 
omanais, M. Esmat Abdel-Magid, le 
prince héritier de Qatar et le président Hoss.

Samedi 11 mars, le Grand Sérail de Beyrouth, siège de la présidence du Conseil, a vécu un événement exceptionnel avec la tenue au Liban de la 113ème session des ministres arabes des A.E. Une effervescence à nulle autre pareille y a prévalu tout au long de la journée due, certes, à l’importance de la réunion mais, aussi, au nombre impressionnant de journalistes qui ont envahi les lieux. Un imposant service d’ordre et de sécurité avait été déployé dans l’enceinte du Sérail.
Le premier arrivé sera, bien entendu, le président du Conseil, M. Salim Hoss qui est à son bureau un peu après huit heures trente. Arrivent, ensuite, vers 10 heures, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Esmat Abdel-Magid; M. Amr Moussa, ministre égyptien des A.E.; puis, les chefs et membres des délégations. Le prince Séoud el-Fayçal clôture le défilé venant en droite ligne de l’AIB.
La séance est déclarée ouverte à midi et retransmise en direct sur les chaînes de télévision locales et, vers le monde, via les satellites.

SÉANCE INAUGURALE
M. Mohamed Saïd as-Sahhaf, ministre irakien des A.E., est le premier à prendre la parole, pour clôturer la 112ème session des ministres arabes des A.E. qu’il présidait. Dans un discours dur et ferme, il dénonce vivement la politique américaine “hostile aux Arabes” et “favorable à l’Etat hébreu”. “Ce qui a été pris par la force, dit-il, ne peut être récupéré que par la force” et appelle à une “coopération continue entre les pays arabes”.
M. As-Sahhaf cède, aussitôt, sa place à M. Youssef Ben Alaoui  Ben Abdallah, ministre omanais des A.E., qui présidera cette 113ème session. Dans son discours, il rappelle que les pays arabes demandent “une paix juste et globale, conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité. Dans le cadre de cette rencontre, nous affirmons à ceux qui s’imaginent pouvoir brûler la terre libanaise et tuer ses enfants et son peuple, qu’ils n’échapperont pas au feu qu’ils auront allumé (...). La résistance du peuple libanais contre l’occupation israélienne, poursuit-il, est un devoir légal et un droit légitime; elle équivaut, dans son  essence, à la résistance des peuples d’Europe contre l’occupation nazie.”
 

Le président Emile Lahoud a remis au
prince héritier de Qatar cheikh Jassem 
les insignes du Mérite libanais.

Le ministre Farouk Chareh à Baabda.

LE LIBAN, FENÊTRE DES ARABES SUR LA CIVILISATION
Le prince héritier de Qatar, cheikh Jassem Ben Mohamed al-Thani, est le troisième à prendre la parole. Il transmet, en premier lieu, les salutations de l’émir, cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani au “Liban pays frère” et appelle à l’octroi d’une aide matérielle au pays des Cèdres. “Ma présence, parmi vous, dit-il, illustre l’importance que mon pays accorde à l’unification des rangs arabes et à l’action commune. De même, elle met en relief la place privilégiée qu’occupe le Liban dans nos cœurs. Nous sommes réunis à Beyrouth pour réaffirmer à nouveau notre solidarité et notre soutien au Liban qui ne doit pas se limiter aux seuls sentiments. Elle doit s’accompagner de l’octroi d’une aide susceptible de permettre à son peuple de résister et de surmonter les difficultés actuelles.
“Le Liban, poursuit-il, a toujours constitué la fenêtre des Arabes sur la civilisation.”

HOSS: “L’IMPLANTATION, UNE BOMBE À RETARDEMENT”
Puis, la parole est donnée à M. Salim Hoss, Premier ministre et ministre des A.E. du pays hôte. Dans la première partie de son discours, il retrace les différentes agressions israéliennes de ces dernières années contre le Liban en 1993, 96,... et la plus récente du 7 au 8 février 2000, les pertes humaines et dégâts matériels qui en ont résulté. Il exprime, ensuite, l’attachement de Beyrouth aux “arrangements d’avril 96”. “La politique d’intimidation suivie par Israël, soutient-il, ne pourra en aucun cas nous pousser à accepter une modification de leur disposition.”
M. Hoss affirme l’attachement du Liban à la résistance et aborde la question du retrait unilatéral de “Tsahal” du Sud. “Cela, dit-il, pourrait être une manœuvre; quoi qu’il en soit, nous souhaitons que ce retrait ait lieu à la suite d’un règlement pacifique global dans le cadre de la concomitance des volets libanais et syrien, car nous ne faisons pas confiance aux intentions israéliennes en cas de retrait unilatéral.”
Il rappelle le refus du Liban de l’implantation palestinienne sur son sol, reprenant les termes utilisés, à maintes reprises, par le chef de l’Etat: “Si cette question n’est pas réglée, elle sera une bombe à retardement qui menacera la paix au Liban et dans la région.”
M. Hoss conclut: “Le Liban se tourne vers ses frères arabes, pour qu’ils soient solidaires de sa cause en condamnant les agressions et menaces israéliennes continues, en décidant l’octroi des aides et le respect des promesses antérieures, afin de lui permettre de faire face aux pertes matérielles humaines, économiques énormes causées par l’agression.
“Nous espérons que les pays arabes frères seront prêts à reconsidérer leurs liens avec Israël, y compris la normalisation de leurs relations, ainsi que la participation aux négociations multilatérales si l’Etat hébreu poursuit ses attaques contre le Liban. Ceci serait un message, sans équivoque, à Israël lui signifiant que l’agression contre le Liban serait dirigée contre tous les Arabes.”
 

Les délégations égyptienne et marocaine.

Le prince Séoud el-Fayçal.

ABDEL-MAGID: UN MESSAGE À L’OPINION INTERNATIONALE
Au tour de M. Esmat Abdel-Magid, secrétaire général de la Ligue arabe, de prononcer son allocution, exprimant tout d’abord sa joie et sa fierté pour la tenue de cette 113ème session sur la terre libanaise et dans sa capitale Beyrouth “qui résiste face aux forces de l’expansion et de l’agression, cette terre qui se dresse tout haut par sa profonde civilisation et la ténacité de ses fils. Cette rencontre de solidarité avec le Liban, poursuit-il, vise à adresser un message clair à l’opinion internationale pour affirmer qu’une paix juste et globale garantit la sécurité de tous. Israël doit réaliser que la sécurité qu’il prône, ne peut être imposée par la force, ou en menaçant de brûler la terre du Liban, ou bien en se dérobant de ses engagements et en créant des crises. Cette sécurité n’est possible que par un engagement clair envers les fondements du processus de Madrid de 1991 et sur la base des résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU.”
Les chefs des délégations des vingt-deux pays arabes ayant participé à cette rencontre vont, à tour de rôle, se succéder à la tribune.
Premier à s’exprimer, M. Farouk Chareh, ministre syrien des A.E., sera bref mais plus que précis dans ses propos.
“Après cette réunion à Beyrouth, affirme-t-il, Israël est, désormais, dans l’incapacité d’isoler le Liban, quelle que soit la teneur de la dernière décision de son gouvernement (...). Le Liban-Sud est devenu un symbole de la résistance des Arabes et de leur dignité, la résistance libanaise à l’occupation israélienne jouissant du soutien de tous les Arabes sans exception.”
Cheikh Sabah al-Ahmed al-Jaber as-Sabbah, ministre koweitien des A.E., condamne vivement les agressions israéliennes contre le Liban et rappelle la nécessité de venir en aide à ce pays frère avant de conclure: “La paix dont nous avons fait un choix stratégique, ne peut se réaliser que par la reprise des pourparlers sur tous les volets, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU. Elle doit être globale et équitable.”

SÉOUD EL-FAYÇAL: APPUI CONSTANT AU LIBAN
L’émir Séoud el-Fayçal, chef de la diplomatie séoudienne, entame son intervention en mettant l’accent sur le sens et l’importance de la tenue de cette rencontre à Beyrouth, “étant donné les défis et les menaces auxquels ce pays frère fait face”. Il rappelle, ensuite, que le “royaume séoudite a une politique constante d’appui et de soutien au Liban.
“La communauté internationale, poursuit-il, devrait, non seulement, condamner les agressions israéliennes répétées contre l’infrastructure et la population du Liban, mais, également, prendre les mesures qui s’imposent pour mettre un terme à de telles agressions.”
A propos de la décision du gouvernement israélien de se retirer du Liban en juillet, il affirme: “La décision est importante, mais doit être accueillie avec prudence et vigilance, afin de s’assurer des véritables intentions de l’Etat hébreu. D’ailleurs, l’attitude d’Israël à l’égard du Liban, ajoute-t-il, constitue un test pour le sérieux et la crédibilité d’Israël à l’égard de l’ensemble du processus de paix.
“La paix globale et durable, conclut-il, ne pourra se réaliser que par la concomitance de tous les volets arabes des pourparlers.”
 

Arrivée de cheikh Sabah al-Ahmed, 
ministre koweitien des A.E.

Le ministre omanais a présidé la 
113ème session, portant la tenue 
officielle et le poignard à la hanche.

AMR MOUSSA, POUR UN SOMMET ARABE
M. Amr Moussa, ministre égyptien des A.E., évoque, lui aussi, la question du retrait israélien du Liban-Sud: “Cette décision est judicieuse, dit-il, mais doit avoir lieu dans le cadre de l’application des résolutions 425 et 426 du Conseil de Sécurité.”
Parlant de la situation qui prévaut au Liban-Sud, il affirme: “Tant qu’il y a une occupation, il y aura une résistance. C’est une position immuable à laquelle nul ne saurait s’opposer.”
En conclusion, M. Moussa appelle “à la tenue prochaine d’un sommet, dans l’espoir de réunir tous les Arabes, afin de parvenir à une vision d’avenir dans les domaines politique, économique et sécuritaire, à la lumière des changements radicaux qui toucheront le monde et la région.”
Toutes les autres interventions tourneront autour de ces mêmes thèmes, exprimant une pleine solidarité avec le Liban, une nette condamnation des agressions et menaces israéliennes, un attachement au processus de paix selon les normes internationales et la simultanéité des négociations par rapport aux volets libanais, syrien et palestinien.

SÉANCE À HUIS CLOS ET CLÔTURE
La séance d’ouverture est levée autour de 15h15. Les chefs et membres des délégations sont les hôtes à déjeuner du Premier ministre Salim Hoss, dans l’une des fastueuses salles du Sérail. Y ont pris part, aussi, les présidents des Ordres de la Presse et des journalistes MM. Mohamed Baalbaki et Melhem Karam; les rédacteurs en chef des médias et certains ministres. Quant aux journalistes, et reporters, ils ont eu droit à un buffet préparé par “Mie dorée”.
Point de repos pour les participants. Juste après le déjeuner, la séance à huis clos s’est ouverte à 16h30 et durera jusqu’à 19h30. Elle est consacrée à l’étude du document de travail présenté par le Liban et à l’élaboration du texte du communiqué final.
A noter qu’entre les deux séances, l’émir Séoud el-Fayçal, MM. Farouk Chareh et Amr Moussa ont tenu une réunion pour rapprocher les points de vue et aboutir à un dénominateur commun.
Pour les journalistes, l’attente commence et les spéculations vont bon train. Les ministres arabes vont-ils se mettre d’accord? Y a-t-il des divergences? Le communiqué final sera-t-il diffusé ce soir ou bien le travail se prolongera-t-il jusqu’à dimanche?
Les choses en sont à ce point au moment où le ministre syrien des A.E. quitte la réunion peu après 18 heures. M. Chareh est, alors, littéralement assailli par les journalistes au grand désespoir du service de sécurité.
M. Chareh se contente de dire qu’il a quitté, “car il a un contact à faire, qu’il n’y a pas de divergences mais que le communiqué final ne sera pas publié ce soir.”
Le même scénario se répète, lorsqu’un peu plus tard, le prince héritier de Qatar sort de la réunion. Le service d’ordre lui fraye, difficilement, un passage parmi les journalistes désireux d’avoir plus d’informations. Cheikh Jassem répond “qu’il s’est retiré, car il a un rendez-vous avec le chef de l’Etat à Baabda.”
Le troisième ministre à sortir est l’Emirati qui nie l’existence de divergences. A partir de 19h10, les ministres commencent à quitter, signe que la séance est levée.
A 19h30, le Premier ministre Salim Hoss, le secrétaire général de la Ligue arabe Esmat Abdel-Magid et le président de la 113ème session, le ministre omanais des A.E. Youssef Ben Alaoui Ben Abdallah donnent lecture du communiqué final devant un parterre impressionnant de représentants des médias, dans une des grandes salles du Grand Sérail.
Le soir, les ministres arabes des A.E. étaient les hôtes à dîner du chef de l’Etat au palais présidentiel, en présence d’un grand nombre d’officiels.
 
À L’OCCASION DE L’ANNIVERSAIRE DU 14 MARS 1978
MELHEM KARAM:“L’AUBE DE LA LIBERTÉ SE LÈVERA, 
SI LONGUE QUE SOIT LA NUIT DE L’OCCUPATION”

A l’occasion de l’anniversaire du 14 mars, journée de solidarité avec la cause du Liban-Sud et de la Békaa-ouest, M. Melhem Karam, vice-président de l’Union des journalistes arabes, président de l’Ordre des journalistes libanais, a salué “la prise de position historique et nationale des dignitaires de l’Etat ayant à leur tête un chef transcendant, nationaliste dans ses aspirations, le président Emile Lahoud, ainsi que le peuple, la Résistance et l’Armée. Ils ont pu par leurs sacrifices et l’unité de leur attitude, infliger une défaite à l’occupant israélien qui se prépare à se retirer du territoire libanais, dans l’une des plus importantes démonstrations des partisans de la liberté, de la dignité et du droit, contre l’occupant tyrannique qui renie tous les pactes, les normes internationales et la Charte internationale des droits de l’homme, tout en se vantant de pratiquer une démocratie falsifiée, dont le masque est tombé à Cana, à Al-Mansouri, à Nabatieh Faouka, Saïda et Arab Salim.
“En cette occasion, a dit encore M. Karam, nous réitérons avec fierté notre position hostile à l’occupant et notre attachement à l’option de la Résistance, ainsi qu’à la résolution 425 jusqu’au départ du dernier soldat israélien du territoire national.
“A cette même date, l’ennemi israélien a pris, il y a vingt-deux ans, la décision d’envahir le Sud et la Békaa-ouest, sous des slogans agressifs par lesquels il se promettait de brûler notre terre, d’humilier notre peuple, de s’emparer de nos eaux et de s’adonner au chantage pour nous forcer à renoncer à notre affiliation à la patrie. Il a réussi à occuper la terre, mais a échoué dans sa tentative d’arracher la cause de la patrie de notre conscience”.

HOMMAGE À L’ARMÉE ET À LA RÉSISTANCE
Le vice-président de l’UJA rend hommage aux effectifs de l’Armée libanaise et aux hommes de la Résistance; salue les mères ayant donné naissance à des militants prêts à consentir le sacrifice suprême en faveur de la dignité, de la gloire et de la liberté du Liban et des Libanais. “Nous saluons, aussi, nos frères journalistes qui frôlent chaque jour la mort, pour faire triompher la vérité que l’ennemi cherche à camoufler.
“En ce 14 mars, nous saluons les écoliers du Liban-Sud et de la Békaa-ouest. Ils résistent sur leurs bancs de classe que détruisent les obus de l’ennemi, lequel voue de la haine à l’enfance, aux êtres humains et à la pierre, dans la bataille de la libération, tout en insistant à parachever leur instruction et à élargir leurs connaissances.
“Nous saluons la résistance des habitants et des agriculteurs vivant dans les villages occupés le long du cordon frontalier et dans les lignes avancées des régions libérées pour avoir pris la ferme décision de s’accrocher à la terre et de relever tous les défis.
“Nous adressons un salut chaleureux à nos frères détenus dans les geôles israéliennes et la prison de Khiyam, ceux-là qui, par leur opiniâtreté et la fermeté de leur position, ont vaincu les bourreaux pratiquant sur eux les pires procédés de la répression et de la torture, sans pouvoir les porter à désespérer de la patrie. Ils ont transformé les pénitentiers en autant de mini-patries où luit le soleil de la liberté”.
Enfin, M. Karam salue les frères arabes pour leur solidarité unanime avec le Liban, les Libanais et la Résistance, à travers le communiqué final diffusé par la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères.
“Nous avons un rendez-vous proche, conclut-il, avec l’aube de la liberté qui se lèvera au-dessus des villes et villages du Sud, de la Békaa-ouest et la prison de Khiyam, parce que celui qui écrit l’Histoire de sa patrie avec le sang, récoltera, indubitablement, la victoire, la liberté et la dignité, slogan que nous avons brandi au début de notre bataille contre l’ennemi, partant de la conviction que, si longue que soit la nuit de l’occupation, l’aube de la liberté se lèvera en définitive”. 


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