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Ne cherchant pas à plaire, cette artiste sait pourtant conquérir
en exprimant la vérité de ce qu’elle voit et l’authenticité
de ce qu’elle ressent. Et ce qui est curieux, c’est que même quand
elle peint des scènes d’intérieur des femmes nues surprises
dans l’intimité de leurs chambres ou derrière les barreaux
de leurs fenêtres, elle ne sombre pas dans l’anecdote. Elle manifeste,
au moyen de ses pinceaux, l’expression de quelque chose de beaucoup plus
intemporel et de plus ample où l’attitude des corps et l’expression
des visages traduisent avec pudeur la sensibilité et l’émotion.
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Car il y a de l’émotion dans l’œuvre de Mona Trad Dabaji: que
ce soit en peignant deux femmes nues buvant un café et fumant le
narguilé, ou une autre étendue sur son lit lisant un livre
etc...
On trouve, aussi, dans ses peintures, ce que l’on pourrait appeler
une couleur évolutive, c’est-à-dire une couleur qui donne
du corps à l’œuvre, qui la densifie sans l’alourdir, qui la transforme
sans la déformer.
Femme au narguilé.
C’est aussi cela l’art de Mona Trad Dabaji, nous restituer une ambiance
qu’elle féconde de son regard et qui, par là même,
nous émeut au plus profond de nous-mêmes. Avec sa liberté
d’interprétation, son absence de concession, elle peint d’abord,
pour elle-même, faisant jaillir du motif ou du modèle ce quelque
chose d’inimitable qui crée le charme et confère à
ses réalisations une puissance étonnante permettant de concilier
la réalité de son écriture picturale avec l’existence
intrinsèque de ce qu’elle voit. Dans ses nus qu’elle se plaît
à mettre en situation dans des espaces recréés, se
manifeste un érotisme suggéré, tout en distinction,
célébrant la beauté et le charme féminin perçus
à travers sa propre sensibilité.
Sans nul doute, Mona Trad Dabaji est cette talentueuse artiste figurative
qui, sans prétention, prouve à chaque exposition qu’elle
est l’une des meilleures de sa génération.