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ILS ONT TOUS ÉCRIT, RIEN QUE POUR ELLE...

Les plus grands noms de la littérature ont réservé des pages à évoquer une femme à la fois sublime et quotidienne, une femme ayant été la sainte sentinelle de leur enfance, de leur adolescence, de leur vie d’adulte, un modèle de courage et de vertu, de chaleur et de bonté qui, toujours, a posé sur eux un regard d’amour: leur mère.


 

Ce Dossier a été réalisé par: Gisèle Eid, Nicole El-Kareh, Brigitte Khoury, Sonia Nigolian, Hélène Rechmany

A l’occasion de la fête des mères, nous avons sélectionné à votre intention les plus belles pages de la littérature française consacrées à l’amour maternel, à ces mères qui n’ont su que sourire, que donner, se donner sans jamais  compter. De Balzac à Marcel Proust, en passant par Victor Hugo, Emile Zola, Jules Verne, George Sand et tant d’autres, tous un jour ou l’autre ont offert des bouquets de mots choisis à celle qui fut une donneuse de courage, auprès de qui tous se sentaient au chaud et qui, à tout âge, leur rendait leur enfance.
Marcel Proust: “Ma seule consolation quand je montais me coucher était que maman viendrait m’embrasser quand je serais dans mon lit... Mais ce bonsoir durait si peu de temps. Mais ces soirs-là, où maman en somme restait si peu de temps dans ma chambre, étaient doux encore en comparaison de ceux où à cause de ceci ou de cela elle ne montait pas me dire bonsoir.” (Ce bonsoir que j’aimais tant).
Guy de Maupassant: Aucune affection n’est comparable à celle-là, car toutes les autres sont de rencontre et celle-là est de naissance. Toutes les autres nous sont apportées plus tard par les hasards de l’existence et celle-là vit depuis notre premier jour dans notre sang même.” (Te rappelles-tu, mère).
Charles Baudelaire: “Toutes les fois que je prends la plume, j’ai peur de tuer, de détruire ton faible corps... Il y a eu dans mon enfance une époque d’amour passion pour toi. Ecoute et lis sans peur. Tu étais à la fois une idole et une camarade. J’étais toujours vivant en toi. Tu étais uniquement à moi...” (Correspondance à ma mère).
Victor Hugo:
“O l’amour d’une mère! Amour que nul n’oublie
Pain merveilleux qu’un dieu partage et multiplie
Table toujours servie au paternel foyer
Chacun a sa part et tous l’ont tout entier”
(Les feuilles d’automne).
George Sand: “Pour rien au monde elle ne se serait promenée sans moi à ses côtés. Elle se serait cru incomplète et à demi habillée...” (Je crois encore voir ma mère).
Honoré de Balzac: “Agée environ de 36 ans, elle conservait une beauté due à la rare perfection des lignes de son visage, auquel la chaleur, la lumière et le bonheur prêtaient en ce moment un éclat surnaturel...” (Une mère de trente ans).
A vos plumes, vous qui n’aviez pas encore écrit des mots d’amour à votre mère... Dites-lui que vous lui sourirez jusqu’au bout, toute votre vie... Sourire pour lui faire croire que rien n’importe vraiment, pour lui arracher sa peine, sourire à en mourir de son permanent sourire.


MÈRE “BESOGNEUSE”

Travailler, moi? Non, je préfère m’occuper de ma famille. Phrase lapidaire pour toutes les femmes qui, non seulement s’occupent de leur famille, mais doivent assumer une profession. Pour certains, les femmes veulent “singer” les Occidentales; pour d’autres, c’est la moindre des choses que les femmes donnent un coup de main à leurs maris; enfin, pour encore d’autres (rares), la femme doit travailler pour mieux être et mieux vivre. Mais les Libanaises qui travaillent, qu’en pensent-elles?

TRAVAILLER PAR NÉCESSITÉ ÉCONOMIQUE
J’ai voulu continuer à travailler, parce qu’il me semblait impossible d’attendre mon mari. J’avais besoin d’exister moi aussi, mais maintenant, je donnerais tout l’or du monde pour m’arrêter”. Elles sont nombreuses dans le cas de Nicole, 36 ans, mère de deux enfants de 8 et 6 ans. Souvent embarquées dans une profession, elles ont de la peine à la laisser tomber, d’autant plus que les temps deviennent de plus en plus durs. Les besoins se font plus pressants et les rentrées moins substantielles. La plupart de celles qui travaillent le font par besoin d’argent comme Marlène, 40 ans: “Mon mari n’a pas de travail permanent. Il est professeur de musique à ses heures. Je suis obligée d’avoir un emploi fixe pour assurer à la famille la sécurité sociale, l’assurance, un salaire précis à la fin du mois. Mais j’aimerais bien m’en passer”.
La plupart de celles qui travaillent pour de l’argent, rêvent de pouvoir arrêter un jour cette corvée et mieux vivre enfin. Eve est employée dans une compagnie d’assurances, elle passe sa journée derrière un comptoir à voler quelques minutes pour essayer de savoir si son fils, grippé, gardé par sa belle-mère, va mieux. “Je n’ai pas d’autre choix que de vivre avec ma belle-famille. Au moins, il y a quelqu’un qui cuisine et tient la maison. Parce que, rentrée à 6 heures, je dois faire encore étudier mes enfants, les accompagner à leurs activités, me reposer... Je ne tiendrais pas le coup toute seule”. Véra, elle, rongée par le remords, a finalement quitté la banque où elle occupait un bon poste. Après quinze ans, elle s’est retrouvée à la maison… et bientôt son mari l’y a rejoint, mais lui, bien malgré lui. “C’est la chose que je regrette le plus dans ma vie. Quand j’ai quitté mon travail, pour me consacrer pleinement à mon troisième enfant qui venait de naître, j’ai perdu plusieurs choses à la fois: l’occupation qui me distrayait des ennuis du ménage, l’estime que j’avais de moi, le respect de mes enfants qui ne me considèrent plus et surtout tout l’argent que j’aurais pu gagner et qui nous aurait tellement aidés!” Quand elles ont une aide à la maison, ce qui est souvent le cas, le problème est moins épineux. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, de moins en moins de femmes peuvent se permettre le luxe de payer encore une mensualité: “Les enfants ont grandi, ils peuvent s’occuper d’eux-mêmes, de toute façon, je ne peux pas encore assumer un salaire, nos traites me suffisent”.
 

TRAVAIL SUR DEUX FRONTS
Pour certaines, le problème financier n’est pas aussi épineux. Mais il reste le même, avec peut-être moins de fatigue. Alia, dessinatrice, affirme: “La femme qui travaille au Liban, doit le faire en plus de son rôle de mère et d’épouse. Elle doit pouvoir réussir dans les deux. Ce qui est souvent impossible. C’est ou sa profession ou sa famille qui prime, au détriment l’une de l’autre. Psychologiquement, nous restons toujours un peu frustrées quelles que soient nos priorités”. Femmes au travail mais aussi femmes au foyer. Tel est le double enjeu et défi des femmes libanaises. La vie sociale au Liban ne s’arrête pas pour une femme qui travaille. Ses obligations sont nombreuses. Souvent, elle doit recevoir le soir, s’habiller pour faire une visite, inviter le vieil oncle le dimanche, présenter des condoléances en rentrant du bureau… La culpabilité est là, toujours latente chez les Libanaises qui travaillent. “Ma mère a toujours travaillé et j’en tirais fierté, reconnaît Sylvie. Elle arrivait à jumeler sa vie professionnelle et sa vie familiale. Son travail l’a certainement épanouie. Et moi, rien qu’à l’idée de ne m’occuper que des tâches domestiques, m’angoisse. Mais il reste que, quelque part en moi, malgré mon travail à mi-temps, je me sens toujours un peu coupable de ne pouvoir me consacrer à mon fils de sept ans. S’il pouvait s’exprimer, certainement pour lui la mère idéale serait celle qui s’occupe de lui tout le temps”. La femme doit jongler entre les dossiers, le maquillage, le repas et la vaisselle. Si elle veut travailler, c’est à elle d’assumer. Tout. Hala constate: “Même si je dois me couper en quatre pour y arriver, mon mari n’acceptera jamais que la maison soit sale ou pire de me donner un coup de main. Pourtant, je travaille autant que lui en dehors de la maison!” Les familles n’étant pas encore habituées au partage des tâches, la femme porte le poids des corvées domestiques. Nadia le dit sans pudeur: “Si mon mari m’aide à dresser la table et que ma belle-mère arrive, il s’arrangera, pour simuler prendre quelque chose ou se servir un verre. Il ne faut surtout pas qu’il mette la main à la pâte. Il en perdrait de sa virilité aux yeux de sa mère”.

TRAVAIL ET IDENTITÉ
Etre reconnue comme personne à part entière, ayant une identité propre, distincte du foyer et des enfants, est souvent invoqué par les femmes qui travaillent. “J’en avais assez de rechercher toujours la compagnie des hommes dans les salons, se rappelle Sybille. Les femmes m’ennuyaient à mort et je ne pouvais plus supporter l’idée d’être une de ces pauvres créatures qui ne sont capables de discuter que de bulletins d’écoles et d’examens trimestriels”.
Souvent, des raisons inconscientes ou remontant à l’enfance sont à la base de leur choix: “Voir la vie de ma mère, entre nos résultats scolaires, nos déceptions d’amour et nos départs successifs, me fend le cœur. Je voudrais vieillir avec quelque chose qui m’appartienne et soit le fruit de mon travail. J’aimerais travailler jusqu’au dernier jour de ma vie”. Pour les plus jeunes, le problème se pose avec moins d’acuité. Même dans les milieux aisés, les femmes ont un métier, quitte à l’exercer en dilettante. La mentalité est déjà plus occidentalisée et les “égalités” entre homme et femme plus généralisées.

LES FEMMES QUI TRAVAILLENT ET LEURS ÉPOUX
Quelquefois, l’homme s’oppose tellement farouchement au fait que sa femme travaille, qu’elle en finit par perdre le goût. Pour Nadine, c’était toujours les critiques et les remarques désobligeantes: “Il trouvait toujours à redire sur les repas, sur les notes des enfants, sur nos “devoirs” que nous n’accomplissions pas. Il me faisait sentir que plutôt que de m’occuper de ma famille, comme toute mère aimante et consciencieuse, j’étais préoccupée par moi-même et par mon travail”. Rares, en effet, sont les maris libanais qui encouragent leur femme comme Fady: “La savoir à la maison, non productive, laissant passer ses jours, me faisait de la peine. J’ai tout essayé pour la faire travailler dans ma boîte. Elle essayait quelques semaines; puis, quittait, prétextant toujours une raison”. En fait, les Libanais souvent veulent bien que leur femme travaille plus pour les seconder que pour se réaliser. Tenir leur boutique quand les enfants sont à l’école, vendre des vêtements à la maison, leur taper les lettres ou répondre au téléphone… De quoi leur “faire passer le temps” et les garder sous leur emprise. “J’ai voulu travailler pour échapper à la toute-puissance de mon mari. J’avais besoin de trouver une certaine autonomie quelque part. Il n’est pas question que j’accepte de travailler avec lui”.
Souvent, les hommes ne prennent pas vraiment au sérieux le travail de leur femme et préfèrent ne pas le reconnaître. Cela blesserait trop leur égo de mâle libanais. “Bien que je réussisse très bien dans mon métier, affirme Cynthia, architecte, mon mari ne cesse de dire, comme pour se disculper, que je fais cela pour m’amuser. Cela m’agace énormément, mais je ne lui en parle pas, il ne comprendrait pas”. Ils tolèrent que leur femme s’absente souvent parce qu’ils n’en ont pas le choix. Mira avait pris ses précautions assez tôt: “Que je travaille était la condition première avant notre mariage. Mon mari l’a accepté au début, parce que cela ne le dérangeait pas trop. Mais quand maintenant, il doit accompagner un enfant chez le dentiste, parce que je ne suis pas encore rentrée, il ne s’arrête pas de grogner que ce n’est pas son rôle!” Pour d’autres, travailler chacun de son côté entretient la relation et l’épanouit. Myriam est claire: “Le soir, nous avons quelque chose à nous raconter. Chacun apporte son vécu et nous le partageons. C’est fabuleux”.

FEMMES D’ORIENT, FEMMES LIBÉRÉES, SANS ÊTRE LIBRES
En fait, la situation économique aidant, les femmes au Liban accèdent de plus en plus au monde du travail. Quand elles y sont obligées, sans pouvoir profiter d’une aide, elles rêvent de sobhiyé et de farniente. Beaucoup d’entre elles, rentrées dans leur rôle de femme au foyer, un peu comme dans un cercle vicieux, il leur est difficile, désormais, d’en sortir et de chercher du travail. Il faudrait pour cela casser beaucoup d’interdits et se donner un sérieux coup d’éperon que peu sont capables de s’administrer. Les jeunes filles instruites rentrées sur le marché du travail, y sont restées, ou du moins, y sont retournées après quelques années de maternage. Rares sont pourtant celles qui brillent dans leur profession au détriment de leurs foyers. Leurs priorités, dans la quasi-majorité des cas, vont à la famille.  Paradoxalement, ces Libanaises qui ont accédé au féminisme, un peu par besoin, beaucoup par mimétisme et très peu par lutte, puisque leurs droits, malgré de sérieux progrès, grâce notamment à la bataille d’une poignée de femmes, sont demeurés inférieurs à ceux des hommes, notamment en ce qui concerne leurs enfants, ces femmes d’Orient libérées, sans être véritablement libres, illustrent en fait la nouvelle situation des femmes en Occident; celle de l’après-féminisme, ayant compris que la génération des super woman est une utopie, leur première victime étant la femme elle-même.


POUR VOUS ET POUR VOUS TOUTE SEULE ILS ONT CASSÉ LEUR TIRELIRE

Il y a des jours où ils sont insupportables,
de véritables petits diablotins. Souvent, ils vous agacent, vous irritent, vous fatiguent par leurs caprices... Mais chaque soir, quand vous rentrez à pas feutrés pour leur dire bonsoir, vous ne manquez pas de fondre d’amour pour vos chérubins.
 


C’est que les enfants vous aiment et, aujourd’hui, pour vous et uniquement pour vous, ils ont cassé chacun leur tirelire pour vous consacrer toutes leurs économies. Un cadeau doit être à la hauteur!
Et de toute façon, vous adorerez tout ce qu’ils vous offriront, avec ce grand sourire sur les lèvres... Bien sûr, il y aura le dessin. Un cœur gros comme un ballon et en bas de la page en gros caractères liés, tremblés, un “Je t’aime maman” qui vous fera pleurer...
Avec l’aide de leur grande sœur ou de leur père ils pourront, aussi, vous faire plaisir avec une salière et un poivrier... Un hommage au cordon bleu que vous êtes! Vos enfants pourront, aussi, vous offrir de petits cadres avec bien sûr à l’intérieur leurs plus beaux portraits. A la gloire des mamans, ils vous ont trouvé des livres format lilliputien, racontant, aussi bien, des mots d’enfants, des extraits d’œuvres d’auteurs... Bref, des textes pleins d’attentions. Ils sont gourmands, adorent les gros gâteaux bien moelleux que vous n’oublierez plus dans le four grâce à un minuteur qui sonnera l’hallali, l’heure venue.
Autres idées pour mamans accros à la cigarette, des mini-cendriers... Peut-être pour vous faire comprendre de fumer moins, à défaut d’arrêter. Vous aurez droit à cette fête des mères à des cadeaux inventifs, surprenants allant des pots-pourris jusqu’au bouchon gonflable en forme de poisson pour jouer dans la baignoire... Papa est là qui veille à ce que maman soit heureuse. Les portraitistes se font rares, mais il suffit parfois de les chercher...
Les artistes sont légions et maman aura son portrait au fusain ou à la mine de plomb.
Elle est très glamour... Demandez au meilleur photographe qu’il lui fasse son portrait, qu’il sculpte de lumière son visage lui donnant un aspect intemporel. Elle pourra poser seule ou exigera de se faire immortaliser avec ses enfants... Le résultat vaudra très certainement le coup d’œil du meilleur photographe! Puis, un déclic suffit pour faire tant d’heureux... Et n’oubliez pas, mesdames, que le tout aura été emballé avec amour!


MÈRE/ADO
COUPLE EN MAL D’AMOUR?

C’est la culture du bip, du clip, du rap et du zap. C’est la génération Nintendo, celle où l’image a remplacé l’écriture
et les gadgets électroniques, les mots. Celle qui ne s’identifie qu’à deux sources d’influence: leurs amis et la télévision.
J’en suis restée au tableau noir et à la craie.

Je me croyais jeune et branchée jusqu’au jour où ma fille de 16 ans me demanda de ne pas danser devant elle, cela lui faisait trop de peine de voir cela. Ma surprise se décupla quand quelques jours plus tard et alors que je m’approchais de mon jeune de 14 ans pour le cajoler comme d’habitude, il se faufila et me dit d’une voix qui me semblait soudain rauque: “Tu me déranges”. J’ai bien cru à la fin des années grasses et douillettes et me préparais stoïquement aux années maigres, de froideur et de crises avec mes deux adolescents… Mais, erreur… Les choses se sont tassées aussitôt que je me suis dit: “Ce sont toujours tes enfants, mais non plus des bébés, à toi de t’en rappeler”. Sans vouloir rentrer dans la psychologie des jeunes entre 13 et 18 ans et y expliquer le pourquoi et le comment, voici un guide rapide pour mère d’ado, en perte de vitesse:
1. Ne coupez jamais le dialogue. Malgré vos activités, considérez que votre enfant traitera vos occupations d’“affairement” qui l’empêchent de communiquer avec vous.
2. Il ou elle est devenue grand, mais il a toujours besoin de votre écoute et de votre présence. Soyez là, chaleureuse, attentive, affectueuse et détendue. L’adolescent pense tout de suite qu’il est abandonné.
3. Evitez de vous plaindre, l’adolescent a besoin de trouver un parent disponible pour communiquer avec lui.
4. Ne vous montrez jamais coupable et surtout ne culpabilisez pas (vous demander sans cesse si vous agissez correctement). C’est un manque de personnalité dont les adolescents profitent au maximum. Il vaut mieux expliquer sa colère que s’en excuser.
5. Ne parlez pas tout le temps de votre abnégation, de vos privations et de vos sacrifices pour eux. En les culpabilisant ainsi indirectement, ils peuvent soit se replier sur eux-mêmes, soit au contraire vous martyriser à leur tour.
6. Soyez toujours cohérente dans vos attitudes. Passer d’une excessive sévérité à une grande permissivité déroute l’adolescent. Gardez une certaine souplesse qui vous permettra d’accorder quelques concessions au moment opportun.
7. Evitez de surprotéger votre jeune. Votre vie ne doit pas tourner autour de ses besoins sacrés et de ses caprices. Vous le rendrez incapable d’affronter l’avenir et il s’effondrera aux premières difficultés auxquelles il se heurtera.
8. Quelle que soit la réaction agressive de votre enfant, rappelez-vous que ses manifestations intempestives reflètent l’angoisse de quitter un environnement connu pour se plonger dans un autre, différent, plein d’imprévus et d’obstacles.
9. Inversez les rôles. Demandez-lui, de temps en temps, qu’est-ce qu’il ferait s’il était à votre place dans telle ou telle situation. Même s’il continue à discuter ou à vouloir vous prouver le contraire par tous les moyens, il sera convaincu intimement de la nécessité d’agir autrement.
10. L’ennui de l’adolescent en famille ne veut nullement dire que vous lui déplaisez, mais qu’il a un besoin incessant de faire son apprentissage avec des gens de son âge, pour mieux comprendre les petits drames de l’existence, les déceptions, les joies et les chagrins.
11. Ne jamais le surveiller de près ou l’espionner. Cette attitude de mère envahissante est interprétée par l’ado non seulement comme un viol de sa vie privée, mais le rabaisse surtout au rang du petit enfant qu’il abhorre.
12. Les déclarations révoltées, genre “Je te hais”, “Tu es jalouse de moi”, ne sont qu’une forme de défoulement. Il vaut mieux pour lui de s’exprimer que d’intérioriser ses ressentiments et se replier sur lui-même.
13. Les copains, les lettres, le journal intime sont un trésor pour l’adolescent qu’il garde jalousement et qu’il ne faut jamais troubler à aucun prix. Pour lui, c’est un soulagement très bénéfique qui diminue ses tensions.
14. Concernant les mauvaises fréquentations, seules les discussions calmes et explicites feront réfléchir votre jeune. Un milieu familial sain et sécurisant accélérera le processus.
15. Si votre adolescent se drogue, inutile de le lui interdire ou de le menacer. La persévérance et la patience doivent être assistées ici d’un recours à un professionnel.
16. Si votre adolescent est souvent seul et dans un isolement continu, ce n’est pas une forme de sagesse, mais une attitude qui masque souvent de l’agressivité, des inhibitions et parfois même un pessimisme inquiétant. Il faudrait peut-être l’inciter alors à faire du sport, ce qui l’aiderait à aller vers les autres.
17. La sexualité est une réalité dont il faut pouvoir parler avec vos adolescents, d’autant plus qu’à cette période les transformations physiologiques sont rapides. Ils doivent se réajuster continuellement à l’image de leur corps. A vous de les y aider.
18. Valorisez les échanges: les jeunes qui ont reçu de bonnes informations concernant le sexe et l’amour, apprennent à mettre un contenu dans leurs actes et à ne pas rabaisser l’amour à une simple mécanique.
19. Donner le bon exemple est le plus grand service qu’on rend à un adolescent ayant besoin d’un modèle pour aimer la vie et le futur, même si ce futur est incertain pour lui.
20. Evitez de lui demander sans arrêt: “Que veux-tu devenir plus tard?”. Devant son hésitation, tout à fait normale et sa désorientation quant à l’avenir, incertain pour tout le monde, l’adolescent se sent non seulement inquiété, mais diminué aussi. Donnez-lui le temps de terminer l’école en lui créant un climat favorable pour ses études.
21. Rappelez-vous que pour pouvoir s’adapter aux différentes phases de l’adolescent et à ses sautes d’humeur parfois déconcertantes: colère-joie-amertume-satisfactions, aussi bien qu’à ses contradictions, révoltes et instabilités, il faut être soi-même assez mature pour lui assurer la stabilité et la sécurité dont il a besoin.
22. Discutez avec votre adolescent de vos préoccupations, vos inquiétudes, sans les exagérer démesurément. Il comprendra mieux votre impatience et se sentira plus responsable et solidaire de vous.
23. Il n’y a pas de recette-miracle. Les seuls ingrédients indispensables sont la compréhension des schèmes évolutifs de l’adolescence, le tact, la clairvoyance et la patience.
24. Sachez doser la liberté tout en restant fermes avec amour. Car l’amour aide l’adolescent à tolérer les obstacles mis à sa liberté pour favoriser son éducation. L’adolescent a besoin de sentir l’amour de ses parents, même après une discussion orageuse ou de sévères réprimandes. Il a besoin que vous lui pardonniez et que vous oubliez votre mauvaise humeur ou votre entêtement. L’amour est l’élément modérateur de toute éducation et c’est encore l’amour qui vous fera accepter la nécessité de dialoguer.


DROITS DE LA MÈRE SUR L’ENFANT MINEUR:
AUTORITÉ PARENTALE OU PUISSANCE PATERNELLE?

Rarement, très rarement, la société fut matriarcale. Il est vrai que l’autorité parentale (même appelée comme telle) a toujours été exercée, à travers l’histoire, par le père, d’où l’expression de “puissance paternelle” remplacée par la mention “autorité parentale” par la loi nÞ70-459 du 4 juin 1970, en France. La mère n’avait qu’un rôle de nourrice, de gouvernante si l’on peut dire ou de gardienne de l’enfant.
Ainsi, chez nous et jusqu’à nos jours, le père dispose de par la loi, d’un large pouvoir sur la personne et sur les biens de l’enfant, veillant sur son éducation et sur la gestion de ses avoirs jusqu’à sa majorité (18 ans), la mère tenant - d’après la loi - un rôle beaucoup plus secondaire. Il en était de même dans les sociétés occidentales, mais le code civil français actuel stipule dans son article 372: “Pendant le mariage, les père et mère exercent en commun leur autorité” (parentale). Cependant, l’évolution sociale a permis d’élargir “de facto” les droits de la mère sur l’enfant mineur jusqu’à lui faire partager, avec le père, mais jusqu’à un certain point seulement, le droit de garde, d’éducation et de surveillance. Mais les questions financières restent jalousement réservées par la loi au seul père à l’exclusion de la mère.


Me Riad Naïm .

L’AUTORITÉ DES PARENTS
Me Riad Naïm explique: “La législation libanaise donne aux parents une autorité plus ou moins large sur l’enfant, selon leur appartenance religieuse, puisqu’il s’agit là d’un domaine touchant au statut personnel. Mais elle semble confondre entre autorité parentale (des deux parents) et autorité paternelle (du seul père), assimilant l’une à l’autre. Concernant la position de la loi du statut personnel pour les communautés chrétiennes, notamment catholiques, l’article 78 dispose: “L’enfant est le fruit de l’union sexuelle de l’homme et de la femme et le lien qui l’unit à eux deux ou à l’un d’eux est dit filiation”. L’article 119 de la même loi stipule: “L’autorité parentale ou la tutelle paternelle est l’ensemble des droits et devoirs des parents sur la personne et les biens de leurs enfants jusqu’à leur majorité, que ces enfants soient issus d’un mariage légitime ou adoptifs”. Alors que l’article 123 de la même loi dispose clairement: “L’allaitement est réservé à la mère. Quant à tous les autres droits et devoirs relevant de l’autorité parentale, ils demeurent, en principe, dévolus au père; ils se transmettent cependant, à la mère quand le père est déchu de ses dits droits ou qu’il en est privé, à condition que la mère jouisse de la capacité; il appartient au tribunal de s’assurer de cette capacité et de lui transférer, en conséquence, l’autorité”.
Ces textes indiquent nettement que le père détient son pouvoir de la loi et non de la justice comme cela est le cas pour la mère, étant donné qu’en principe, légalement, le juge est le tuteur général des mineurs; la tutelle étant - en cas d’absence de l’autorité paternelle pour cause de déchéance ou de mort - du ressort des tribunaux ecclésiastiques conformément à l’article 6 de la loi du 2/4/1951 qui dispose: “Il appartient aux tribunaux religieux de désigner le tuteur du mineur, de lui demander des comptes, de le remplacer ou de le révoquer  au besoin. Le tuteur n’a point le droit de gérer les biens du mineur quand ceux-ci excèdent les cinq mille livres libanaises (montant qui reste non modifié!!); la gestion de ses biens revient au curateur désigné par le tribunal civil compétent à la demande du chef religieux, du tuteur, du procureur général ou de tout intéressé...”
 

SITUATION ABSURDE
Il convient ici de relever l’absurdité de la situation, la mère pouvant être le cas échéant totalement évincée de la vie réelle de son enfant, son rôle se limitant à celui de gardienne du mineur ou au mieux, de protectrice de la personne, mais en aucune façon des biens. Tout comme il résulte clairement que la mère perd une grande partie de son autorité sur le mineur en cas de décès du père ou de la déchéance de ce dernier, de ses droits parentaux; sauf si le tribunal décide de lui conférer le pouvoir de tutelle ou de la désigner comme curateur du mineur tel que susmentionné. Notons, également, que la communauté grecque-orthodoxe va dans le même sens, mais plus explicite encore cependant en affirmant dans l’article 94 de son statut: l’autorité parentale appartient dans sa totalité, au père; l’article 99 reconnaissant son autorité absolue sur la personne et les biens du mineur. Quant aux communautés musulmanes, elles accordent le pouvoir de tutelle aux père et grand-père du mineur, ainsi qu’au juge, conformément à la Chari’a ou loi coranique, cette tutelle s’étendant à tous les droits du mineur, tels que protégés par le père, qui a autorité sur la personne et les biens. La mère ne possède donc point d’autorité parentale, l’article 17 de la loi du 16/17/1962 (Règlement des tribunaux chériés et communautaires) disposant que le tribunal est l’autorité compétente pour connaître des demandes de tutelle et de désignation d’un curateur en cas d’absence ou de décès du père.

DANS LA COMMUNAUTÉ DRUZE
Dans la communauté druze, le père détient, exclusivement, l’autorité sur ses enfants mineurs, sur leur personne et sur leurs biens, en vertu de l’article 81 de la loi du 24 février 1948. Il apparaît, en définitive, à la lumière de ce qui précède, nous dit Me Naïm, que l’autorité maternelle sur les enfants mineurs, se réduit à la garde, l’allaitement et la surveillance, tous les autres droits étant exclusivement réservés au père tant par la loi  que par la Chari’a. Signalons, à l’occasion, que l’enfant prend le nom de famille de son père et non celui de sa mère, sachant que, pourtant, l’enfant hérite autant de sa mère que de son père. Ainsi, la mère ne peut disposer des biens du mineur ni les aliéner (ce droit revenant au seul père ou au tuteur légal nommé); elle ne peut non plus décider de voyager avec ses enfants mineurs hors du territoire où réside le père, sauf autorisation de celui-ci, conformément aux dispositions de l’article 8 de la loi nÞ 11/68 (loi des passeports). Une fois que le père ou le tuteur aura autorisé l’obtention du passeport par le mineur, celui-ci pourra alors figurer sur le passeport de sa mère. Mais encore une fois, la mère devra obtenir l’autorisation du père pour voyager avec son enfant mineur, même si c’est elle qui en a la garde et ce, conformément à l’article 127 (loi de la communauté catholique).
D’autre part, la mère ne peut signer aucun acte juridique au nom de son fils mineur, tout comme elle ne peut même pas lui ouvrir de compte en banque en son nom (au nom du fils) sans l’autorisation du père (Art 131 loi de la communauté catholique).

LA NATURALISATION DE L’ENFANT
De même, il convient d’attirer l’attention sur le fait que “N’est réputé libanais que celui né de père libanais”. Cela signifie que l’enfant né de mère libanaise et de père étranger ne peut acquérir, naturellement, la nationalité libanaise, celle de sa mère, car au Liban, il est tenu compte du lien de consanguinité avec le père et non du lien territorial ou de rattachement à la terre comme c’est le cas en France ou aux USA qui reconnaissent à l’enfant qui naît sur leur territoire la nationalité du pays. Concernant, enfin, le droit de correction, le code pénal libanais autorise les parents à corriger les enfants mineurs. De même la loi des communautés catholiques va dans le même sens et dispose dans son article 122 alinéa d:
“... les corriger, les discipliner et les punir au besoin mais avec clémence et sans leur nuire”, ce pouvoir étant également reconnu à la mère. Il est vrai que la loi paraît, après cet exposé tout à fait absurde et désuète. Mais, il ne faut pas perdre de vue le fait que “la réalité sociale en est très différente et beaucoup plus souple que la loi concernant l’autorité parentale et cela pour plusieurs raisons, dit Me Naïm. D’abord, l’évolution sociale, l’instruction et la culture de la femme, son accession aux postes les plus élevés, sa tendresse de mère, le pouvoir affectif qu’elle exerce sur son mari, tout cela ajouté à l’évolution des mentalités et de l’éducation de l’homme et à son appréciation croissante de l’importance du rôle de la femme dans sa vie et sa famille; toutes ces considérations ont conféré à la “femme - mère” une situation sociale qui dépasse de loin les textes de lois et les règlements et lui donnent des pouvoirs réels plus larges sur ses enfants mineurs que ceux attribués par la loi.” On ne peut que relever l’absurdité de la loi libanaise à l’aube du IIIème millénaire où la femme-mère devenue avocate, député ou médecin continue, cependant, à se plier à des dispositions de lois obsolètes la privant des droits les plus élémentaires sur ses enfants, pour ne les reconnaître qu’au père. Il convient donc de réformer ces textes et de les moderniser, de manière à les rendre conformes à la réalité sociale et aux changements radicaux opérés dans les relations humaines entre les parents, évoluant vers une plus grande égalité pour une meilleure éducation et une meilleure assistance des générations montantes. Ne dit-on pas que la loi est le miroir de la société?


BELLES-MÈRES, OUI MAIS...
NI MÉ-MÈRES, NI COM-MÈRES

On les dit “belles” mais elles ne le sont pas toujours! En effet, “belles-mères” ou “belles-filles”, elles ne sont généralement pas perçues comme telles par les unes ou les autres. Un éternel conflit les oppose depuis la nuit des temps: possessivité des mères (surtout orientales!) qui éprouvent le sentiment de se voir enlever leur fils par une intruse, qui partagera avec elles le cœur de leur enfant chéri. Crainte hostile des brus de se voir envahies sur leur propre territoire ou de voir leur élu détourné d’elles par la “plus ancienne”, par la première femme qui ait occupé le cœur de leur bien-aimé: sa mère.

Relation orageuse devenue tradition. “Coutume” bien ancrée qui se transmet, hélas! de génération en génération... On dirait, cependant, que la société - même libanaise - tend à changer; que les mères ou belles-mères évoluent, se font plus compréhensives, plus logiques, plus soucieuses de préserver le bonheur et le foyer de leur progéniture plutôt que de participer à son sapement - aussi bien intentionnées soient-elles - et souvent parfois à leur insu. D’autant plus que, de nos jours, les belles-mères sont jeunes (et donc vraiment belles!), ont leur vie propre qu’elles continuent à mener après le mariage de leurs enfants: travail, sorties, obligations sociales... Elles refusent, désormais, indirectement de se laisser classer dans la catégorie des vieilles papoteuses, grincheuses, fouineuses, jalouses de leurs (jeunes) brus, ou prenant leur fils - surtout quand il est unique - comme suppléant d’un père mort ou absent. L’ère des belles-mères collantes, des couples à trois, semble révolue sauf quelques exceptions, bien-sûr, archaïques, histoire de confirmer la règle.
Nous avons recueilli quatre témoignages (ceux de deux belles-mères et de deux belles-filles) - nous aurions pu en recueillir quarante - et ce qui nous a réellement frappés, c’est qu’on a trouvé, surtout, dans les couches d’un niveau socio-culturel plus ou moins élevé, beaucoup plus de belles-mères en parfaite entente avec leurs brus que de belles-mères en désaccord avec elles; ce qui nous inciterait à penser que ce vieux conflit se limite, de plus en plus, au bas de la pyramide sociale, les femmes instruites, éduquées, bien-pensantes, refusant désormais, de se laisser piéger, qu’elles soient belles-mères ou belles-filles, les unes reconnaissant aux autres le droit au respect, à l’indépendance, à la liberté de mouvement, en un mot, à la vie.

Mme Nada K., belle-mère:
Mon fils était malade et elle était venue, comme tous ses amis, prendre de ses nouvelles. Je l’ai tout de suite adoptée, dans sa simplicité. Quand mon fils m’a annoncé, plus tard, qu’il voulait l’épouser, cela m’a fait plaisir et je n’ai ressenti aucun pincement au cœur en le voyant partir, bien que je sois veuve. J’habite seule; je travaille. Je dis tout le temps à ma belle-fille ma reconnaissance de rendre mon fils heureux. Le secret de notre entente? Le respect de chacune d’entre nous de la vie de l’autre. Je ne me permettrai jamais, par exemple, d’aller chez elle sans l’appeler auparavant; elle non plus. Je l’aime beaucoup. Il n’y a pas de non-dits entre nous. J’ai eu de la chance de tomber sur de bons gendres et une gentille belle-fille. J’ai été belle-fille; puis, mère et belle-mère et j’estime qu’il faudrait que la belle-mère se mette à la place de la belle-fille et tout ira bien.
Le rôle de mon fils entre nous? Il n’a pas eu de rôle à tenir, car nous nous entendons si bien. Elle attend, aujourd’hui, un bébé et nous en sommes tous si heureux!

Mme Reine A., belle-mère:
Ma belle-fille a tout: un bon mari jeune qui l’aime, de beaux enfants, de l’argent aussi, mon fils étant aisé. Elle est issue d’une bonne famille, comme on dit chez nous et a habité la France pendant la guerre, avec ses parents. Quand mon fils me l’a présentée, je ne présageais pas son comportement ultérieur. Je ne pensais qu’au bonheur de le voir marié et l’ai donc, très bien accueillie. C’est avec le temps que j’ai découvert l’insupportable, l’inimaginable à la voir si douce: un langage vulgaire, voire grossier, un manque de respect incompréhensible, pour moi et pour mon mari qui a pourtant été un grand homme, médecin de renom et leader dans son milieu. Il faut voir comment elle parle à ses enfants, quels gros mots elle utilise, comment elle les frappe pour un rien, avec quel sans-gêne elle se comporte chez nous qui n’avons jamais eu à nous exprimer ou à agir grossièrement à la maison et combien cela nous coûte, à mon mari et à moi! Quand elle est de passage chez nous, elle me jette ses vêtements pour que je les lui lave, m’asperge de grossièretés. Je me tais pour ne pas briser le foyer de mon fils et, bien sûr, je ne lui en souffle pas mot. Quant à lui, je crois bien qu’il s’en rend tout à fait compte, mais que peut-il faire? La battre? Divorcer? Jamais je n’accepterai cette issue, ni lui non plus; d’autant qu’il a des enfants. Nous jouons donc tous les deux, lui et moi, le jeu de l’autruche... en attendant qu’elle recouvre un jour ses sens.

Mme Régine K.-H., belle-fille:
Dès la première fois où j’ai rencontré celle qui allait devenir ma belle-mère, j’ai ressenti pour elle de l’affection. C’était une femme très bonne et cela se lisait sur son visage. “Mon sentiment a été réciproque, m’a-t-elle dit par la suite. J’ai perdu une jeune fille, tu vas la remplacer”, m’a dit tante Jeanne. Figurez-vous, j’ai vécu avec elle à la maison après mon mariage, mon mari étant fils unique, mais elle était d’une grande discrétion. C’était une  lady. Jamais un mot déplacé ou blessant, jamais une remarque sur l’éducation que je donnais aux enfants. Elle se rangeait toujours de mon côté, contre son fils, éventuellement. Elle rentrait dans sa chambre quand nous recevions des amis et ceux-ci étaient aussi les siens! Alors, je rentrais avec eux et on allait la tirer pour l’amener veiller avec nous au salon, mais elle se comportait comme une invitée ne se mêlant ni du service ni de ce que j’offrais ou pas. Notre entente, je crois, est due à notre bonne foi commune: personne ne voulait chicaner ni elle, ni moi. Je connaissais mes limites; elle, les siennes. Elle avait continué après notre mariage à mener sa vie: elle invitait ses amies, faisait des parties de cartes.. après tout c’était aussi, au départ, sa maison mais elle m’avait expliqué dès le début qu’elle ne voulait pas être la baby-sitter de nos enfants et voulait être libre de ses soirées au cas où une partie de cartes s’annonçait; j’ai compris que c’était là son droit: elle n’avait pas à élever deux générations: ses enfants et ses petits-enfants. La cuisine l’intéressait, alors je l’ai laissée continuer à tout superviser avec sa cuisinière. Elle avait gardé son rôle, moi le mien et mon mari n’a jamais eu à intervenir entre nous. Nous nous passions largement de lui au point que pour nos amis, Régine et Jeanne étaient citées comme l’exemple même des bonnes relations entre belle-mère et belle-fille.

Mme Yasmina A., belle-fille:
Dès la première rencontre, j’étais “la mariée”, celle que son fils allait épouser. On m’avait avertie qu’elle était très possessive. J’avais considéré cela comme une qualité et l’attachement de son fils ne m’inquiétait guère: pour moi, l’homme qui aime et respecte sa mère, n’aimera que mieux sa femme; du moins, c’est ce que je pensais. J’étais très amoureuse de mon fiancé et sûre de pouvoir aimer sa mère. Elle a donc été gentille la première fois, car elle souhaitait marier son fils, mais elle me jaugeait de la tête aux pieds. Elle m’a dit, par la suite, qu’elle aurait aimé que je sois moins ronde, plus classique, moins brune. Avec du recul, je crois qu’elle n’est pas mauvaise, mais égoïste: elle voulait un bonheur à trois; elle acceptait de m’y inclure, mais jamais de s’exclure. Le bonheur à deux - son fils et moi - elle ne pouvait le concevoir... Sauf si c’était elle et lui! Ce qui a changé le cours des choses? Je crois qu’elle et son fils ont confondu entre jeune fille conservatrice et jeune fille villageoise ou rétrograde. Quand ils ont  compris que je n’étais pas telle, les choses ont mal tourné: nous avons d’ailleurs divorcé depuis. Ils vivent en tribu, ne reconnaissant au couple aucune intimité ou indépendance. Pour eux, le mariage amène un membre de plus, mais ne crée pas de nouvelle cellule familiale, distincte. Je l’ai compris, par la suite. Après notre mariage, nous avons donc habité ensemble. Elle avait gardé le pouvoir de contrôle et décidait des cadeaux, des visites à faire, des invités. Si on devait sortir, elle était la première habillée. La différence entre nous, c’est qu’elle aurait dû prendre pour bru une jeune fille d’une autre génération ou une fille sans recours, sans famille ou sans toit qui aurait trouvé chez eux un foyer.  Quand je demandais à vivre seule avec mon mari, cela était très mal perçu, car dans leur village, la bru s’installe, indiscutablement, avec la belle-mère. Malgré tout cela, je crois que je l’aurais acceptée telle quelle parce que j’aimais beaucoup mon mari. La présence de sa mère ne me gênait pas, de prime abord. Mais le vrai problème, c’était mon mari lui-même. S’il avait su mettre un terme à ces choses, on n’en serait pas là. Sa mère était parvenue de par son éducation de fils unique, à le culpabiliser par son seul regard et ses propos, s’il voulait sortir seul avec moi: “Moi qui t’ai élevé, qui ai tout sacrifié pour toi... Or, mon ex-mari, de caractère influençable, m’aimait. J’aurais réussi lui faire entendre raison si j’avais pu le sortir, un tant soit peu, du clan. Mais dès qu’il a semblé me comprendre, sa sœur a joué le grand rôle par solidarité familiale et cela nous a conduits au divorce. C’est encore le défaut de leur éducation: la mère a dangereusement lié les enfants entre eux leur ôtant toute indépendance. Et quand sa fille s’était mariée, elle était allée vivre chez elle, avec son fils pendant des années! C’est une histoire tout à fait incompréhensible de nos jours et à mon avis, si on avait pu faire foyer à part, je suis sûre que nous aurions pu surmonter, lui et moi, toutes les différences qui nous séparent.”
Il ressort de ces témoignages choisis parmi tant d’autres (une belle-mère et une belle-fille qui s’entendent avec leurs belles-filles et belles-mères respectives et deux autres en mauvais termes avec elles) faute de pouvoir les faire figurer tous, que, comme dans toute relation réussie, il convient de se respecter soi-même et donc de respecter l’autre, ses droits, ses habitudes, son indépendance, de faire preuve de bonne éducation, d’éviter toute attitude vulgaire ou manière sans-gêne.

LA BELLE-MÈRE IDÉALE...
La belle-mère idéale serait celle qui sait accueillir la bru, nouvellement entrée dans la famille du mari; qui évitera, plus tard, de relever, devant son fils les défauts de celle-ci et fera au contraire preuve de discrétion fuyant toute tentation de curiosité ou tentative de promiscuité exagérée s’interdisant de donner d’emblée, tout avis non demandé ou de faire toute visite impromptue. Elle devra,  aussi, comprendre qu’on ne peut être et avoir été et que sa bru a droit à un foyer bien à elle dont elle sera la maîtresse, à son tour. La vie, après tout, n’est qu’une pièce où les personnages se succèdent, chacun voulant y jouer son rôle et, pourquoi pas y avoir le premier.
La belle-fille devrait savoir qu’il faut traiter avec égard et respect celle qui a donné la vie à l’élu de son cœur et accepter avec elle un “certain” partage: après tout, même marié, cet homme continue à avoir une mère qui l’aime et qu’il aime aussi. En cas de cohabitation avec la belle-mère (parfois obligatoire de nos jours), être assez délicate pour ne pas la reléguer au second plan, mais lui laisser un rôle qu’elle sera heureuse de continuer à tenir. L’homme - fils et mari - souvent absent dans les bonnes relations belles-mères / belles-filles, est plus présent dans les conflits, pris entre deux feux.
Que devrait-il privilégier dans ce cas? La paix de son foyer et la “coupure” avec sa mère ou se ranger du côté de sa mère et briser son couple, car de nos jours, la femme moderne ne semble pas se sentir l’âme d’une sainte. Des  concessions sont donc exigées de part et d’autre. Relations belles-mères / belles-filles: tout est question d’éducation et de dosage. A vous de savoir choisir et agir.


MONSIEUR S’Y PREND TOUJOURS AU DERNIER MOMENT!

Savez-vous, monsieur, que votre épouse fournit quatre heures de travail ménager pour votre confort et celui de vos enfants? Un tel exploit au quotidien mérite bien un jour de fête à défaut de 365. Pour satisfaire ses fantasmes les plus fous, voici pour vous quelques petits conseils.

Ne lésinez pas sur votre budget. Les mères cru 2000, veulent tout: Trouver un festin prêt à l’heure du dîner, faire la grève des devoirs de grammaire de vos rejetons, comme jouer à la star pour vous séduire, bien sûr! Alors, avant qu’il ne soit trop tard et qu’elle vous batte en froid, à raison d’ailleurs, prenez note de ce qui suit. Vous retrouverez dans ses yeux cette étincelle qui vous rappellera le jour où, pour la première fois, vous lui avez dit: “Je t’aime”. Et, croyez-le, elle n’en a jamais assez de l’entendre!
Vous avez envie de voir ses yeux s’agrandir comme des soucoupes, de l’entendre rire. En ce jour béni, faites-lui la surprise de sa vie. Vous avez le choix entre un dîner aux chandelles, où le livreur à 9 heures du soir sonnera à votre porte et un garçon lui servira tout ce qu’elle aime ou un petit déjeuner au lit, sans oublier la rose rouge dans un vase soliflore... Que ne ferait-on pour une princesse! Elle est stressée, fatiguée d’assumer le quotidien... Pourquoi ne pas lui offrir une séance dans un institut où des masseurs professionnels la relaxeront, pour qu’ensuite des esthéticiennes la pouponnent, la bichonnent... Ceci uniquement pour vous, monsieur, pour votre plaisir! Autre idée qui lui fera plaisir. Pensez, à lifter sa voiture, à moins que vous ne lui fassiez la surprise de lui en offrir une toute neuve. Mais, en attendant, elle appréciera ce lifting qui va du nettoyage total à la réfection des sièges en passant par le lustrage et le “débosselage”. Une véritable remise à neuf qui lui rendra son sourire. Sa terrasse commence à ressembler au désert de Gobi... Faites venir des spécialistes du jardin qui, en un tour de main, lui redonneront vie, repeupleront ses hibiscus, ses jasmins et son gardénia. Ils repeupleront son balcon juste avant l’arrivée de la belle saison. A la manière de Greenaway pour ce jour particulier, transformez-vous, si elle a le sens de l’humour très pointu, vous et vos bambins en tableaux vivants... Dessinez partout de petits cœurs, des roses rouges, des “je t’aime”... Et si vous comptez faire des folies et lui laisser en faire, prenez un après-midi de congé pour un shopping cinq étoiles dans les avenues les plus huppées de notre capitale. Votre femme vaut bien ce petit sacrifice! Elle adorera ces petits riens qui changent la vie, ces quelque grammes d’un luxe parfois superflu qui transformeront ses jours. Elle n’aura que l’embarras du choix.
Choisir un sac plus mode que mode qui lui laisse les mains libres pour toutes les folies qu’elle va bien vite accumuler ou choisir: la petite maroquinerie qui se déguste comme une gourmandise avec ses trousses de manucure plus petites que la main, ses miroirs qu’elle ne finira pas d’interroger, ses trousses à secrets. Les mères d’aujourd’hui sont multifacettes, ont le sens pratique et pourront opter pour un étui de portable format paquet de cigarettes ou un vanity sans vanité... Petite escale, peut-être, chez un bijoutier ou dans une boutique spécialisée en faux bijoux... Elle portera autour de son cou un cœur en cristal de Baccarat qui se glisse sur un cordon de soie ou mettra ce collier, cet arc-en-ciel de couleurs de petits cœurs tout en rondeur en cristal satiné... Messieurs, vous lui donnerez ainsi tout ce dont elle a toujours rêvé, sans jamais oser vous le demander...


MÈRES DE JUMEAUX, MÈRES DÉDOUBLÉES?

Demandez l’avis de tous ceux qui ont participé à la naissance d’un bébé, de la mère, au père, du praticien à la sage-femme, ils vous diront tous qu’un miracle vient de s’accomplir. Que serait-ce quand il s’agit de deux bébés à la fois? De plus aussi?
Pour les mères de jumeaux et de triplés que nous avons rencontrées, ce fut l’Evénement avec un grand E. Que leurs enfants soient encore des nourrissons, ou avec des dents de lait ou encore ayant atteint l’âge de vingt ans, pour toutes ces mères, l’expérience fut plus qu’enrichissante. A commencer, d’abord, par les raisons qui rendent les naissances multiples possibles. Premièrement, lorsque plusieurs ovules sont simultanément pénétrés par plusieurs spermatozoïdes et ce, dans le cas où la femme a déjà une ovulation multiple.
Deuxièmement, quand c’est le cas de la pénétration d’un seul ovule fécondé qui se divise en deux ou plusieurs parties, chacune
se développant en un embryon distinct. C’est ainsi que se forment les vrais jumeaux, c’est-à-dire, ceux qui ont le même sexe, les mêmes empreintes digitales, le même groupe sanguin et se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Les mères qui ont déjà eu des cas de jumellisme dans la famille, peuvent s’attendre à vivre elles-mêmes cette expérience.
 

Elie, Elise et Elsa Youssef, 
un mois et demi.

Jean-Paul, César et Philippe 
Hage, enfants.

MÈRE DE TRIPLÉS
Mme May Youssef, mère de triplés d’un mois et demi, savait à l’avance qu’elle pourrait donner la vie à des jumeaux, le cas s’étant déjà trouvé dans sa propre famille et celle de son mari. Son gynécologue, après examen et échographie, le lui a aussi certifié. Après six ans d’effort et un traitement hormonal, les Youssef ont eu leurs bébés. L’arrivée des triplés, une première dans les deux familles fut accueillie avec enthousiasme et beaucoup de curiosité. Avoir des jumeaux nécessite une disponibilité de tous les instants. C’est pourquoi, Mme Youssef qui séjourne, actuellement, chez ses parents, bénéficie de l’aide inconditionnelle de sa mère. Le bain, les biberons, les langes, les coliques et tout ce qui concerne les nourrissons, ceci est pour elle une expérience nouvelle multipliée par trois. Déjà, les autres mères de jumeaux que nous avons interviewées se sont fait aider durant les premiers mois.
Passée cette phase, quand les enfants ont un an et plus, les jumeaux ont intensément conscience l’un de l’autre. Chacun a un compagnon en face de lui qui fait exactement les mêmes choses que lui.
 

Les enfants Bou Chebl: G.D.: Rita, 
Séréna, Maria, Lara; assis, Elie et May.

Mme Reem També avec ses jumelles, 
Georgia et Andrea, 4 ans.

MÈRE DE JUMELLES
Mme Reem Khoury També, mère d’Andrea et de Georgia (4 ans) a déclaré que ses jumelles ont commencé à se parler entre elles à un âge très avancé dans un jargon connues d’elles seules, avant d’adopter le langage des adultes. Malgré leur différence de caractère, Andrea et Georgia forment un couple uni face aux autres. Si par exemple, l’une des deux n’aime pas tel médicament, sa jumelle se fait un point d’honneur de ne pas en prendre. Dans leur couple, la relation dominant-dominé change constamment de partie. Parfois, c’est l’une, d’autrefois c’est l’autre. De leur propre chef, les filles s’habillent différemment, l’une ayant un penchant féminin, l’autre affichant un côté garçon manqué. Pourtant, les deux font preuve d’un souci d’indépendance vis-à-vis d’elles-mêmes et vis-à-vis de leurs parents, chose que Reem approuve.
Se considérant comme une mère moderne, différente des mères d’autrefois, Reem També a choisi d’être mère. Elle vit intensément la relation avec ses jumelles. Elle sait qu’un jour, arrivées au cap de l’adolescence, Andrea et Georgia vont se rebeller contre l’autorité parentale; aussi, essaie-t-elle d’y être prête. C’est pour cela qu’elle bâtit entre elles une relation de confiance basée sur une complicité, une affinité et une affection pareille dédoublée. Son rôle de mère de jumelles ne l’empêche pas d’être une épouse et une femme qui travaille aussi. Ses choix ont fait d’elle une femme épanouie et heureuse, ce qui ne manquera pas de déteindre sur ses enfants.

UNE VIGILANCE DE TOULS LES INSTANTS
Des mères de jumeaux au travail, nous avons aussi Dr Lydia Bou-Chebl. Pédiatre, elle est mère de triplés de 6 ans, de jumeaux de 5 ans et, enfin, d’une fille d’un an et demi. Depuis que les cinq premiers vont à l’école, Lydia a pu réintégrer son cabinet médical. Travaillant à mi-journée, elle doit rentrer à l’heure pour s’occuper de toute sa maisonnée. Une vigilance de tous les instants, l’aide à faire face aux exigences de six enfants à la fois, les cinq premiers ayant commencé à s’intéresser à la lecture, au dessin, aux jeux divers, chacun s’affirmant dans des activités propres à lui. L’arrivée des jumelles, Rita et Lara, un an après celle des triplés: Maria, Séréna et Elie, s’est immédiatement traduite à avoir cinq bébés à la fois. Il fallait courir constamment pour assumer cette lourde responsabilité. Lydia avoue que c’est avec sa petite dernière, May, que les choses ont commencé à se ralentir. Avec elle, tout est plus simple. Le plus difficile a été déjà fait.

TRIPLÉS PAS FACILE À ÉLEVER
Mme Léna Hage, elle aussi, a eu un garçon cinq ans après ses triplés. Aujourd’hui, Philippe, Jean-Paul et César ont vingt ans et leur benjamin, Marc, quinze ans.
Elever ses triplés ne fut pas du tout facile pour Léna. Avec la guerre, les changements de maisons et d’école, il fallait être une mère à temps complet. Comme les jumelles També, les triplés Hage avaient inventé un langage propre à eux. Cependant, ils s’y complaisaient tellement de sorte qu’ils ont tardé à communiquer verbalement avec les adultes. Une relation privilégiée est établie entre les trois jeunes hommes, quoique chacun, dès le départ, avait eu ses propres amis et activités; leurs parents les avaient placés chacun dans une section de classe différente. Aujourd’hui, chacun d’eux suit une branche d’étude différente: Philippe, le piano; César, les sciences informatiques et, Jean-Paul, la gestion. Pourtant, ils ont tous les trois développés des aptitudes artistiques. César joue du saxophone et Jean-Paul de la batterie et fait aussi du théâtre. Une complicité sans pareille caractérise leur relation. Le soir, pour eux, vient le moment des confidences. Peut-être, cela est-il dû aux longues soirées que leurs parents passaient avec eux à discuter de tout et de rien, essentiellement, de leurs problèmes? Léna estime que, “s’il y a du temps à perdre avec les enfants, c’est un gain qu’on retrouve après”. Et c’est exact. Les heures passées à orienter l’un ou l’autre vers ses différentes activités se sont traduites maintenant par des talents, des affinités dont tout le monde profite.
Une chose est sûre, cependant, si l’on est mère de jumeaux, de triplés ou mère d’un enfant à la fois, on est mère tout court. L’expérience est toujours différente chez les uns ou les autres; il n’y a pas de règle générale pour élever des jumeaux, ou des triplés. Quand on est devant le fait accompli, on n’a d’autre choix que de s’y mettre et à la mère de jouer, alors pour établir avec ses enfants une relation privilégiée et enrichissante.


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