![]() de la rencontre Clinton-Assad à Genève. |
![]() l’annonce du retrait de 6,1 % de Cisjordanie. |
DAMAS POUR UNE PAIX JUSTE
Annoncé à partir du Bangladesh, où M. Clinton
effectuait une visite, le sommet de Genève témoigne de toute
l’importance que le président américain accorde au processus
de paix au Proche-Orient et son désir de parvenir à régler
ce conflit de plus d’un demi-siècle avant l’expiration de son mandat.
Comment l’annonce de ce sommet fut-elle accueillie par les deux parties
concernées? Côté syrien, les premiers commentaires
ont été diffusés par la radio officielle qui a exhorté
l’Amérique à entreprendre “une action dynamique pour la réalisation
d’une paix juste et globale, d’autant plus que la paix est dans l’intérêt
des Etats-Unis autant que des peuples de la région.”
Quant au gouvernement israélien, il a déclaré:
“Nous espérons que la rencontre conduira à une reprise des
négociations, mais celles-ci n’auront lieu que si les conditions
s’y prêtent.”
Par ailleurs, un haut responsable israélien a déclaré
au quotidien “Yediyot Aharonot”, sous anonymat: “La Syrie et Israël
auraient réduit, substantiellement, leurs désaccords au cours
des dernières semaines, à la suite de contacts effectués
par les Etats-Unis.”
Mais déjà avant l’annonce du sommet de Genève,
la perspective de la reprise des négociations entre Tel-Aviv et
Damas avait été évoquée par le ministre syrien
de la Défense. Lors d’une visite qu’il a rendue au ministre Sleiman
Frangié au Liban-Nord, le général Moustapha Tlass
avait laissé entendre que “les négociations pourraient reprendre
dans les semaines à venir”.
CINQ DOSSIERS ÉPINEUX
A Genève, les présidents Clinton et Assad vont se pencher
sur les cinq dossiers épineux des pourparlers syro-israéliens
dont la question du Golan, les arrangements en matière de sécurité,
le partage des eaux, la normalisation diplomatique et, bien entendu, le
Liban.
Israël a annoncé le retrait de “Tsahal” des 800 Km2 qu’il
occupe au Liban-Sud et dans la Békaa-ouest avant fin juillet 2000.
Il est évident que le parrain du processus de paix, ainsi que toutes
les parties concernées par ce dossier délicat, préfèrent
que ce retrait se fasse dans le cadre d’un accord entre Israël, la
Syrie et le Liban.
Jusqu’à l’heure, les modalités de ce retrait sont toujours
très vagues et reflètent un désaccord entre le Premier
ministre israélien et l’état-major de l’armée.
M. Ehud Barak est en faveur d’un retrait total jusqu’à la frontière
internationale, alors que les militaires veulent garder une bande de sécurité
le long du cordon frontalier.
Par ailleurs, selon des sources diplomatiques, le président
Clinton soulèverait à Genève avec son homologue syrien,
l’avenir de plus de 45.000 soldats syriens déployés sur le
territoire libanais.
RETRAIT DE 6,1% DE CISJORDANIE
Sur le volet israélo-palestinien, de nets progrès ont
été réalisés et se sont traduits par un nouveau
retrait de “Tsahal” (de 6,1 %) de Cisjordanie et par la reprise des négociations
en date du mardi 21 mars à Washington. Le président Clinton
s’en est, d’ailleurs, félicité affirmant: “Nous avons travaillé
très dur pour cette reprise et les deux parties font du très
bon travail.”
Initialement prévu pour le mois de janvier, en vertu de l’accord
signé en septembre à Charm el-Cheikh, ce retrait (de 6,1%),
plusieurs fois retardé à cause des divergences sur les localités
qui devaient être transférées à l’Autorité
palestinienne, a finalement eu lieu le mardi 21 mars, jour de l’arrivée
du Saint-Père dans la Ville Sainte.
En vertu de ce retrait, les deux localités proches de Jérusalem:
Baytounia au Nord près de Ramallah et Ubeidiya au Sud près
de Bethléem, sont passées sous autorité palestinienne
qui exerce, désormais, un contrôle civil, politique et militaire
total ou partiel sur 42% de la Cisjordanie.
M. Barak avait envisagé de transférer, aussi, la localité
d’Anata, proche de Jérusalem-Est, mais a dû y renoncer devant
le tollé des colons et de l’opposition de droite.
L’heure est donc à l’optimisme, côté israélo-palestinien
et les deux délégations réunies sur la base aérienne
de Bolling près de Washington, vont se pencher sur l’élaboration
d’un accord-cadre.