AINSI LA DÉLÉGATION
M’A PERDU ET LE PRÉSIDENT M’A RÉCUPÉRÉ
LAHOUD ET LA TOURNÉE PRÉSIDENTIELLE
LA PLUS RÉUSSIE
La
tournée dans le Golfe, le président Lahoud l’a effectuée
pour rendre des visites, exprimer une reconnaissance et confirmer des promesses.
Elle a été, en plus de ce qui précède, un référendum
sur sa valeur et la place qu’il occupe dans le cœur des Libanais et des
Arabes; aussi, a-t-il été au summum du succès. Toute
rencontre avec un chef d’Etat est le renouvellement d’un pacte et, avec
les membres de la communauté libanaise, une manifestation, des applaudissements
d’appui et une allégeance.
Qui passe une semaine entière auprès
du chef de l’Etat, découvre en lui le degré de maturité,
l’ascension politique et du leadership, autant que le visage de l’élévation
constructive.
La rencontre avec le roi Fahd, “Serviteur des
deux saintes mosquées” fut parfaite. L’artisan de Taëf est
toujours prêt à ajouter un nouvel exploit à ses réalisations.
Et cheikh Jaber el-Ahmed As-Sabah a fait sentir au président Lahoud
le sentiment de la fraternité dans la coopération croissante
entre les frères.
Les Emirats ont exprimé une affection
à leur manière. Il en fut ainsi pour Bahrein, Qatar et l’Iran.
De même que le président Khatami, le guide spirituel Khamenéi
et le président Hosni Moubarak. Lorsque la diplomatie gardait le
silence, les décorations, les médailles et les écussons
interrompaient ce silence et jouaient leur rôle dans la traduction
de cette affection.
Le président Lahoud qui ne dormait pas
durant les sept jours qu’a duré son périple, œuvrait du matin
jusqu’à minuit. Il engageait des entretiens et tenait le langage
des frères, assistait aux banquets, rencontrait des Libanais de
toutes les tendances et les affiliations. Jouissant d’une capacité
d’endurance que Dieu lui a donnée, il a dialogué avec ses
compatriotes dans le Golfe, participé aux rencontres populaires
avec eux et les invitait à poser les questions qu’ils désirent,
si embarrassantes soient-elles. “Je suis ici pour dialoguer avec vous”.
Cette réflexion de sa part lui valait des vivats et des applaudissements.
Des fois, il plaisantait avec ses interlocuteurs qui réagissaient
avec de larges sourires. Lorsqu’un Libanais des Emirats lui a demandé:
Pourquoi n’établissez-vous pas un “ordre du jour” pour les politiciens
afin de les orienter dans la bonne voie? il a ri avant de répondre:
“Sans cela, nous n’en finissons pas, certaines gens nous accusant d’imposer
les militaires”. Tous ont éclaté de rire avec le président.
Dans ses réponses, il s’est éloigné
des sentiers battus disant chaque jour une chose nouvelle. Il a été
un interlocuteur adroit, sachant par sa dextérité et sa simplicité,
doublées d’une grande franchise et d’une transparence, comment aller
au fond des questions. La politique dans le sens du camouflage et de la
duplicité, n’a pas de place dans le lexique d’Emile Lahoud.
Tout ce qu’a dit le président Lahoud a
hissé le Liban au premier plan dans l’esprit et la préoccupation
mondiaux. Le Liban est en vedette parce que son président en est
une. Puis, il défend une cause juste et sait comment la présenter
pour obtenir l’appui en sa faveur.
Le président Lahoud a une facilité
d’élocution et une capacité de traiter les dossiers chauds.
De plus, il a une vitalité lui permettant de veiller sans prendre
de repos, ce qui en fait un modèle nouveau de leaders ayant des
solutions à toute chose.
Un nouveau visage a émergé dans
la personnalité du président Lahoud qui a acquis une souplesse
politique renouvelée. Quand les Libanais des Emirats l’ont interrogé
sur “Solidere”, il a dit: “Elle est, en définitive, pour le Liban
et nous ne devons pas toujours accabler les prédécesseurs”.
A propos des personnes déplacées,
il a déclaré: “Nous sommes tous concernés par cette
affaire et Walid bey, aussi”. Puis, le président Lahoud est un homme
averti ne pouvant pas être pris au dépourvu. Il sait comment
réagir face à une question piégée. Le Pouvoir
l’a rendu plus perspicace et lui a fait acquérir plus de souplesse
qu’il exerce avec un visage radieux et le sourire aux lèvres.
***
Soucieux d’honorer la Presse, le président
a joint à la délégation les présidents de l’Ordre
de la Presse et de l’Ordre des journalistes, Mohamed Baalbaki et Melhem
Karam pour les avoir à ses côtés durant toute la tournée
qui l’a mené dans six pays arabes et en Iran.
Un fait spécial a marqué la tournée.
Au moment où j’étais assis dans ma chambre à l’hôtel
“Sheraton” à Doha attendant le départ pour Bahrein, m’adonnant
à l’écriture dans un calme total, je n’ai été
tiré de mes réflexions que par un appel de l’officier responsable
du périple présidentiel qui m’a dit: L’avion présidentiel
a décollé et je vais voir ce qu’on peut faire pour vous permettre
de rejoindre la délégation”.
Fait à signaler: je ne portais pas mon
passeport et ne disposais pas d’un visa d’entrée à Qatar
et à Bahrein. L’officier m’a contacté de nouveau pour m’informer
que le président Lahoud lui avait demandé, de Bahrein, d’assurer
mon déplacement jusqu’à la principauté.
Effectivement, l’ambassadeur du Liban à
Qatar, Afif Ayoub a chargé l’un des fonctionnaires Samir Tabbah
qui se trouvait à l’aéroport, de me réserver une place
à bord d’un avion qui, pour ma chance, devait décoller à
14h15 pour atterrir à Bahrein à 14h45, soit quinze minutes
avant le départ de l’avion présidentiel pour Téhéran.
A la demande du président Lahoud, le cabinet
princier de Qatar est intervenu pour assurer mon départ sans mon
passeport et mon visa que détenait le responsable de la délégation
officielle.
L’appareil de “Gulf Air” a décollé
à l’heure fixée de Qatar. La course contre la montre a commencé
et s’est poursuivie jusqu’à mon arrivée à l’aéroport
de Bahrein à 14h50. Là, un responsable libanais m’attendait
et m’a mené jusqu’à la passerelle de l’avion de la Middle
East Airlines; l’aventure prenait fin à ce moment.
J’ai exprimé ma reconnaissance au président
et salué sa capacité de résoudre toutes les difficultés,
ce dont il donne la preuve tous les jours; ainsi que l’affection et la
fidélité qu’il voue à ses amis.
Ainsi, la délégation m’a perdu...
et le président m’a récupéré, lui qui sait
conserver ses frères, tous ses fils et concitoyens.
Encore une fois, merci Monsieur le Président. |
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