A
l’approche de la date du retrait du Liban-Sud, les Israéliens changent
de ton et donnent chaque jour des preuves de leur détermination
à évacuer notre territoire. De plus et pour la première
fois, Barak a donné des instructions à “Tsahal”, lui demandant
“de respecter la souveraineté du Liban sur terre, par mer et dans
les airs après l’évacuation”. Il lui reste à régler
le cas de l’ALS et ce problème paraît aussi difficile à
trancher
que la quadrature du cercle...
L’action entreprise par le Pouvoir et la diplomatie libanaise commence
à porter ses fruits au double plan régional et international,
à en juger par le changement de ton qu’on détecte dans les
déclarations et prises de position des responsables israéliens,
des Nations-Unies et de la communauté internationale.
En effet, M. Terje Roed Larsen, envoyé spécial du secrétaire
général de l’ONU, a affirmé mardi au terme de ses
entretiens avec Ehud Barak et ses conseillers, qu’il avait pour mission
d’appliquer les résolutions 425 et 425 du Conseil de Sécurité,
lesquelles exigent le retrait des forces israéliennes jusqu’à
la frontière du Liban internationalement reconnue.
M. Larsen paraît avoir réussi dans sa mission, preuve
en est que le Premier ministre israélien a tenu, cette semaine,
des propos totalement différents de ceux dont il avait l’habitude
de nous gratifier.
De fait, dans une interview accordée à “Maariv”, il a
donné des instructions à tous les organismes israéliens,
surtout militaires, “de respecter la souveraineté libanaise sur
terre, en mer et dans les airs, après le retrait du Sud...
Et aussi de ne plus entreprendre des raids au Liban, sauf en cas de légitime
défense”.
Il s’agit, reconnaissons-le, d’un changement d’attitude, conséquence
naturelle de l’action intensive menée depuis quelques mois par les
hautes autorités et la diplomatie libanaises à tous les niveaux
et auprès des instances internationales.
On peut dire que le mémoran-dum présidentiel adressé
à M. Kofi Annan a produit son effet, d’autant que le Liban a consolidé
sa position d’une manière spectaculaire, suite aux marques de solidarité
manifestées à son égard par les Etats frères
et amis. La conférence des ministres arabes des A.E. tenue à
Beyrouth y a contribué, ainsi que la récente tournée
du chef de l’Etat dans six pays du Golfe et en Iran, qui sera suivie, incessamment,
par un périple européen dont l’impact sur la conjoncture
proche-orientale ne pourra qu’être bénéfique pour notre
cause.
Autre point à souligner: le problème des réfugiés
palestiniens établis sur notre territoire suscite, à présent,
un intérêt certain dans les cercles internationaux, ces derniers
ayant pris conscience du fait que cette affaire doit trouver sa solution,
au risque de se transformer en “bombe à retardement” pouvant exploser
à tout moment et compromettre les efforts de paix.
Cela dit, l’Etat hébreu donne maintenant la preuve de sa détermination
à évacuer les portions de notre territoire qu’il occupe,
illégalement, depuis tant d’années. Sa décision relative
au retrait est sérieuse, puisqu’il a déjà entrepris
de procéder au démantèlement de ses fortifications
dans les positions avancées de “Tsahal” au Liban-Sud et à
l’intallation d’une “clôture électronique” destinée
à protéger ses frontières nord.
Il lui reste à trancher le cas de l’ALS et à lui trouver
une solution de nature à mettre fin à cette milice que les
généraux de Barak veulent “maintenir sur pied de guerre”
en lui laissant les armes dont elle dispose. Et, peut-être, en la
maintenant dans une zone névralgique en territoire libanais et proche
de la frontière, pour que “Tsahal” puisse lui assurer en cas de
besoin un soutien logistique. |