La
fête du Travail n’a pas été célébrée,
cette année, dans la liesse, en raison des conditions socio-économiques
très peu favorables ayant plongé la classe laborieuse dans
un climat morose, voire déprimant... Si le 1er mai s’est déroulé
chez nous sans troubles, on a eu à déplorer des manifestations
tapageuses dans plus d’une capitale d’Europe, les plus graves s’étant
produites à Londres, Hambourg et Berlin.
La célébration de la fête du Travail a été
axée, cette année, sur des thèmes déterminés
pareils, à quelques variantes près, un peu partout dans le
monde.
En Occident, la mondialisation a été au centre des interventions
sur les places publiques, jusqu’au Vatican où devant près
de cent cinquante mille personnes, S.S. Jean-Paul II a recommandé
son application “avec sagesse”, de façon à consolider la
solidarité entre les peuples, pour leur permettre de traiter les
problèmes auxquels ils sont confrontés, sans éliminer
les pauvres parmi eux.
A Londres. des manifestations ont eu lieu près du parlement
où ont été scandés des slogans hostiles au
capitalisme.
En France, ces derniers différaient selon les groupes syndicaux
ayant organisé les marches traditionnelles du 1er mai.
En Amérique et pour éviter les troubles, la fête
du Travail a été reportée au mois de septembre, les
Américains l’ayant remplacée par la “fête du Printemps”.
Dans le monde arabe, la crise économique et les soucis quotidiens
ont constitué un dénominateur commun dans les pays membres
de la Ligue.
Au Liban, les tribuns, ceux de la CGTL en tête, ont dénoncé
la politique du gouvernement “parce qu’elle ne contribue pas à régler
les problèmes requérant des solutions orgentes”. Cela s’est
traduit par la baisse de la production et l’accroissement du nombre des
chômeurs, “près d’un million d’ouvriers étrangers faisant
la concurrence aux citoyens libanais dans leur propre pays”.
Aussi, ceux-ci voient-ils leur pouvoir d’achat se dégrader,
alors que les salaires sont gelés depuis cinq ans, une étude
effectuée par la centrale syndicale indiquant que 48% de nos concitoyens
vivent sous le seuil de pauvreté...
En Syrie, les soucis résultant de l’occupation du Golan ont
prévalu sur les préoccupations d’ordre social et économique.
En effet, le nouveau Premier ministre, M. Mohamed Miro s’est engagé
à poursuivre la lutte, pour obtenir “l’instauration d’une pax juste
et durable, selon les résolutions internationales et les principes
de Madrid dont celui de la “terre contre la paix”!
En Egypte où elle est privilégiée, puisqu’elle
est représentée (avec les paysans) dans une proportion de
cinquante pour cent au sein du Conseil du peuple (parlement), la classe
ouvrière se trouve dans une étape délicate précédant
le passage du pays à l’économie de marché, ce qui
doit entraîner de profondes modifications au système socio-économique.
Mais le président Moubarak promet d’assurer la transposition
au nouveau système en douceur.
Cela dit, le monde du travail paraît disloqué et incapable
d’unifier ses rangs.
Fini le temps où quelqu’un pouvait crier: “Ouvriers de la terre,
unissez-vous” et provoquer une levée de boucliers sous toutes les
latitudes, pour pouvoir obtenir la satisfaction des justes doléances
des travailleurs. |