MAYA EL-HAGE À LA GALERIE “ZAMAAN”
UNE POÉSIE INNÉE L UNE HARMONIE DÉLECTABLE

Cette première exposition marque un événement majeur dans l’art de Maya el-Hage et dans sa propre vie intérieure.
 

Construction solidement équilibrée.

Figuratif et abstrait s’interpénètrent,
se complètent et se compensent.

A travers l’ensemble des œuvres exposées, on peut constater que cette jeune artiste s’inscrit, de plein droit, dans cette lignée d’artistes intervenant dans une réalité qui n’exclut pas l’imaginaire ni le rêve.
Technicienne avertie, sa technicité l’incite à composer des constructions solidement équilibrées, mais elle ne se laisse jamais embarrasser par la rigueur d’une construction rigide et c’est toujours la notion de sensibilité qu’elle appelle à l’esprit du spectateur.
Cette peinture se pose aussi des questions profondes, s’interrogeant sur la structure essentielle des choses. Une telle conception de l’art ne saurait se confiner dans les règles d’un strict réalisme. En effet, sans que jamais, ou très rarement, disparaisse la référence au réel, il y a, toujours, dans les œuvres de ce peintre une large part d’abstraction.


Langage plastique de lignes et de formes.

Ses toiles ont, souvent, pour thème des nus, des figures, des Natures mortes et des paysages mentaux. Les nus et les Natures mortes étant traités eux aussi en paysages où, au-delà de la figuration et d’une grande rigueur d’exécution, Maya el-Hage accomplit une recherche sur les mécanismes constitutifs du réel. Et il apparaît clairement que cette recherche est assez personnelle pour s’embarrasser de parti pris, serait-ce celui du figuratif ou celui de l’abstrait, lesquels, dans son œuvre graphique ou peinte, s’interpénètrent, se complètent et se compensent.
Cette façon de procéder n’est pas le fruit du hasard, elle est la clef du tableau à plusieurs titres. C’est elle qui attire le regard en premier lieu, intrigue le spectateur pour le conduire à travers les différents plans jusqu’à passer un cap supplémentaire, celui de l’abstraction.
Ici, le plus important ne semble pas être ce que le regard distingue, mais ce vers quoiqu’il est conduit par une stylisation croissante des formes: le passage, parfois, du reconnaissable à l’informel.
L’art de Maya el-Hage ne se livre peut-être pas au premier venu mais il a une poésie innée, une maîtrise, une harmonie délectable, qui ne se révèlent qu’aux connaisseurs et aux initiés.

Par NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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