Construction solidement équilibrée. |
Figuratif et abstrait s’interpénètrent, se complètent et se compensent. |
A travers l’ensemble des œuvres exposées, on peut constater que
cette jeune artiste s’inscrit, de plein droit, dans cette lignée
d’artistes intervenant dans une réalité qui n’exclut pas
l’imaginaire ni le rêve.
Technicienne avertie, sa technicité l’incite à composer
des constructions solidement équilibrées, mais elle ne se
laisse jamais embarrasser par la rigueur d’une construction rigide et c’est
toujours la notion de sensibilité qu’elle appelle à l’esprit
du spectateur.
Cette peinture se pose aussi des questions profondes, s’interrogeant
sur la structure essentielle des choses. Une telle conception de l’art
ne saurait se confiner dans les règles d’un strict réalisme.
En effet, sans que jamais, ou très rarement, disparaisse la référence
au réel, il y a, toujours, dans les œuvres de ce peintre une large
part d’abstraction.
Langage plastique de lignes et de formes.
Ses toiles ont, souvent, pour thème des nus, des figures, des
Natures mortes et des paysages mentaux. Les nus et les Natures mortes étant
traités eux aussi en paysages où, au-delà de la figuration
et d’une grande rigueur d’exécution, Maya el-Hage accomplit une
recherche sur les mécanismes constitutifs du réel. Et il
apparaît clairement que cette recherche est assez personnelle pour
s’embarrasser de parti pris, serait-ce celui du figuratif ou celui de l’abstrait,
lesquels, dans son œuvre graphique ou peinte, s’interpénètrent,
se complètent et se compensent.
Cette façon de procéder n’est pas le fruit du hasard,
elle est la clef du tableau à plusieurs titres. C’est elle qui attire
le regard en premier lieu, intrigue le spectateur pour le conduire à
travers les différents plans jusqu’à passer un cap supplémentaire,
celui de l’abstraction.
Ici, le plus important ne semble pas être ce que le regard distingue,
mais ce vers quoiqu’il est conduit par une stylisation croissante des formes:
le passage, parfois, du reconnaissable à l’informel.
L’art de Maya el-Hage ne se livre peut-être pas au premier venu
mais il a une poésie innée, une maîtrise, une harmonie
délectable, qui ne se révèlent qu’aux connaisseurs
et aux initiés.