ISRAËL ET SON GHETTO
par EDOUARD BASSIL |
En évoquant l’action des Nations-Unies
au Proche-Orient, en particulier la mission dont est chargé, actuellement,
Roed Larsen, émissaire du secrétaire général
de l’ONU, nous viennent à l’esprit les réflexions émises,
il y a plus d’un demi-siècle - exactement en juillet 1947 - par
notre grand maître, Michel Chiha, à l’occasion de la mission
dont s’acquittait à l’époque, la commission spéciale
de l’Organisation internationale.
Sur base du rapport établi par cette commission, l’Assemblée générale avait adopté le plan de partage de la Palestine. Elle avait cru pouvoir régler une injustice, par une autre injustice! “Suivant la manière dont elle sera réglée, écrivait Chiha, l’affaire sioniste aura, inévitablement, son retentissement sur l’avenir du judaïsme mondial: si elle provoque la discorde en Orient, elle la provoquera, aussi, en Occident. “Ceci étant, à quoi servirait-il de régler le problème juif par un bout et de façon fragmentaire en Palestine, s’il devait rester entier et se présenter avec plus d’acuité dans le reste du monde?” Et de poser cette question, pour le moins judicieuse: “Quels sont les juifs de l’univers auxquels les nationaux de tous les pays ne seront pas tentés, un jour ou l’autre, de tenir ce langage: Que faites-vous parmi nous? Rentrez chez vous. Au lieu de prétendre gouverner les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, allez gouverner votre ghetto”... Plus d’un demi-siècle après la parution de ces lignes, la question sioniste reste d’actualité, surtout, tant de problèmes qu’elle pose, dont les solutions ne sont pas faciles à faire admettre par les Etats du proche et lointain voisinage de l’Etat hébreu... Car en contraignant à l’exode le peuple palestinien, pour installer à sa place “un peuple errant”, on a condamné la Terre sainte à l’instabilité, en l’exposamt à tous les extrémismes. |