![]() Les fenêtres de la mémoire.. |
![]() Civilisation. |
Par une démarche qui lui est particulière, où ont
une égale part la déduction intellectuelle et l’expression
artistique, Aïda Salloum regarde la nature, la décompose et
la réorganise selon un certain ordre conceptuel.
La mise en scène de l’image, chez cette artiste, utilise, de
préférence, des espaces transparents qui laissent place à
la perspective dont les divers éléments sont traduits en
couleurs froides et chaudes: des bleus, des mauves, des rouges, des jaunes,
des verts, des gris et même des blancs, créant des harmonies
tendres et d’autres violentes formant de vigoureux contrastes.
Une dialectique particulière se joue entre la présence
objective des éléments constituant les paysages et leur potentiel
symbolique. En variant leurs qualités spécifiques et leurs
modes d’interférence, non seulement des changements d’échelle
interviennent au sein d’une même composition, mais aussi des différences
de netteté et d’intensité colorée où le passage
de la polychromie à la monochromie contribue, avec les ruptures
d’équilibre, à accentuer l’harmonie de l’œuvre et à
compliquer la lecture du tableau. Si Aïda Salloum est sensible aux
recherches du moment, elle garde, aussi, le souci constant de préserver
un style qui lui est propre, avec la volonté d’une certaine simplification,
afin d’atteindre le maximum de communication. Sa peinture se caractérise
par un penchant net pour les motifs architecturés et il se dégage
de la plupart de ses compositions un souci de rythme harmonieux.
![]() Nostalgie. |
![]() Eclosion. |
La démarche de Aïda Salloum la mène dans la proximité
de ceux qui revendiquent une nouvelle figuration. L’image qu’elle nous
offre n’est pas réaliste. Elle est la reconstitution d’un certain
réel où se côtoient l’émotion et la distance,
l’incommunicable et l’éphémère.
Aïda Salloum veut, aussi, à sa manière exprimer
les notions d’espace et de simultanéité. Elle ne suggère
pas le mouvement; elle veut le fixer. C’est-à-dire imprimer sur
la toile une trace d’un moment dans le temps.
Le dialogue entretenu par l’artiste avec son tableau est exclusivement
émotif. Cette émotion est signifiée dans le constat
que nous donne l’image qui n’a plus d’autres références qu’elle-même.