![]() Un géant du piano: Friedrich Wilhelm Schnurr. |
![]() M. Peter Rink, Mme Renate Klat, MM. Toufic Klat, le Dr Faouzi Adaïmi, Hinrich Reinstrom, Mme Sigfried Schnurr, M. Konrad Arz Von Straussenburg et le Pr. Friedrich Wilhelm Schnurr. |
Ainsi, dans l’aula du Kulturzentrum, on a pu écouter ce géant
du piano interpréter Beethoven, Schubert, Chopin, Fauré et
Debussy, avec une aisance déconcertante.
Dans la Sonate op.10 nÞ2, de Beethoven, le piano résonnait
tel un orchestre sous les doigts du pianiste. Quant à la Sonate
en ut mineur D.958, de Schubert, Schnurr a su mettre en relief le côté
intimiste, faisant ressortir avec beaucoup de tact les thèmes tantôt
tragiques, tantôt sereins mais toujours très chantants de
Schubert.
En seconde partie, Schnurr interpréta la 4ème ballade
en Fa mineur op.52, de Chopin, œuvre difficile, dans laquelle le pianiste
a su être brillant sans pour autant faire étalage de sa virtuosité.
Dans le 5ème nocturne en si b Majeur op.37, de Fauré, il
a, grâce à un toucher très approprié, créé
cette atmosphère éthérée propre à ce
style début XXème siècle qu’on se plait à appeler
“impressionniste”, notamment dans l’allegro, orageux, où la succession
d’arpèges à la main droite enveloppait joliment le thème
confié à la main gauche et qui contraste avec le début
de l’œuvre qui n’est qu’une insouciante rêverie.
Le concert se terminait en feu d’artifice par deux œuvres de virtuosité
de Claude Debussy: Reflets dans l’eau et l’Isle joyeuse brillamment enlevées.
En bis, Schnurr interpréta la première “scène
d’enfants” Von fremden Ländern und Menschen, de Robert Schumann où
il introduit d’emblée ses auditeurs dans ce monde merveilleux de
l’enfance que Schumann a été le premier à révéler.
Ce représentant de la grande tradition pianistique allemande,
loin du maniérisme que l’on rencontre de plus en plus de nos jours,
a présenté une interprétation dépouillée,
où les sons coulent naturellement avec une aisance telle, qu’ils
font oublier les difficultés de l’œuvre.