Au
cours de la réunion extraordinaire qu’il a tenue mardi, sous la
présidence du chef de l’Etat pour examiner les conditions de vie
des habitants des villages sudistes et les moyens de les améliorer,
le Conseil des ministres a constitué, à cette fin, une commission
ministérielle qui a élaboré aussitôt son plan
d’action. Celle-ci devait tenir se première séance de travail
jeudi (hier) à Nabatieh.
Aujourd’hui vendredi doit se tenir au Grand Sérail, sous la présidence
du chef du gouvernement, une réunion qui sera consacrée à
l’étude du plan sur la base duquel il sera procédé
à la reconstruction du Liban-Sud.
Au début de la semaine, le chef de l’Etat avait prononcé
des paroles rassurantes devant une délégation d’Aramta -
récemment libérée - en lui demandant de se tranquilliser,
“parce que vous êtes devenus partie de l’Etat.”
Le président de la République s’est félicité
de la cohésion du front interne “qui s’est consolidé dès
le moment où l’Armée, la Résistance, l’Etat et le
peuple se sont unifiés”.
Le président Lahoud a dit encore: “Le Liban connaîtra
des jours heureux contrairement à ce que prédisent des oiseaux
de malheur. Nous devons compenser les privations du passé, car nous
avons des obligations vis-à-vis des villages libérés.
Les départements ministériels et organismes officiels doivent
s’acquitter des tâches qui leur incombent dans le cadre de leurs
responsabilités”.
Et de poursuivre: “Maintenant, c’est le début du salut et nous
œuvrons en vue d’engager les localités ayant récupéré
leur liberté sur la voie de la normalisation. Nous assurerons de
nouvelles chances de travail, afin d’endiguer l’exode rural et l’expatriation
de notre jeunesse”.
Cependant, alors que le président Nabih Berri tout en reconnaissant
que “le Sud a unifié la patrie”, exprime son inquiétude “de
la manière dont Israël évacuera notre territoire”, des
députés (opposants) doutent de la capacité de l’Etat
de satisfaire les besoins des habitants dans les localités maintenant
débarrassées de l’occupant.
Mais le président Hoss rejoint le président Lahoud et
rassure les Sudistes quant à l’avenir proche et lointain. “L’Etat
accomplira son devoir vis-à-vis des villages libérés”,
tout en mettant l’accent sur la nécessité de s’attacher à
l’unité nationale et au désir de vivre en commun.
Les habitants craignent, surtout, les vendettas. Le président
de la République les rassure en affirmant que “les collaborateurs
seront jugés conformément à la loi et loin de tout
esprit vindicatif, avec transparence et équité”.
Certes, le Liban n’est jamais aussi fort que lorsque ses fils sont
unis et, surtout, capables de déjouer les machinations et les complots
de ses ennemis du dedans et du dehors.
Il faut espérer que la réunion du Grand Sérail
débouchera sur un plan de reconstruction, dans lequel les habitants
des agglomérations sudistes qui ont tant pâti de l’occupation
israélienne, pourront revivre dans la dignité, tout en étant
libérés de la peur du lendemain.
C’est à cette condition que le Liban-Sud renaîtra à
la vie et s’engagera sur la voie de la stabilité et de la paix.
Ceci est d’autant plus réalisable, que des Etats frères et
amis promettent d’octroyer une aide destinée à améliorer
les conditions de vie et de travail de la population sudiste. |