LA POLITIQUE DE LA TERRE BRÛLÉE | ||
L’Histoire,
dit-on, est un perpétuel recommencement. Sa part d’ombre, surtout.
Et cela depuis bien avant les Huns, Wisigoths, Vandales et autres Ostrogoths.
Si quelqu’un conservait le moindre doute à ce sujet, les Israéliens
sont là (hélas!) pour rappeler que les temps de la barbarie
ne sont jamais révolus pour peu qu’un peuple hétéroclite,
rassemblé des quatre coins de la planète au nom du racisme,
y mette du sien.
Non content d’avoir occupé une partie du Liban durant un quart de siècle, en dépit des résolutions de l’ONU, non satisfait d’avoir exploité ses ressources naturelles, ravagé ses terres, démoli ses maisons, arrêté et torturé une partie de ses habitants, tué ses enfants, tenté d’anéantir son infrastructure, transformé son présent en enfer et son avenir en point d’interrogation, voici que le prétendu “peuple élu de Dieu” pousse ses hauts faits d’armes jusqu’à vouloir détruire notre passé en réduisant en cendres nos sites archéologiques. Même Attila, qui avait peu de scrupules et pas mal d’imagination, épargna Rome à la demande du pape Léon 1er. Des tonnes d’explosifs ont été acheminées par l’armée israélienne vers le château de Beaufort. Pourquoi faire? Pour le restaurer? En quoi cette citadelle, vestige des Croisés, met-elle en danger l’existence d’Israël? Les généraux de Barak prétendent que ce site représente un point stratégique, véritable menace pour la sécurité de la population du nord de l’Etat hébreu. Pourtant, la Résistance libanaise a déjà proclamé, à plusieurs reprises, qu’elle arrêterait son action sitôt que les Israéliens auraient évacué, totalement, jusqu’à la moindre parcelle du territoire national. Ne serait-ce pas plutôt une haine pathologique héritée de leur fameux atavisme qui les pousse au saccage? Qu’on se souvienne de ce que furent les atrocités commises lors de la conquête de la Palestine - qui portait, alors, le nom de “pays de Canaan” - par les hordes de Josué, atrocités décrites ainsi dans la Bible: “..... Ils appliquèrent l’anathème à tout ce qui se trouvait dans la ville: hommes, femmes, jeunes et vieux, jusqu’aux bœufs, aux brebis et aux ânes...” (Josué VI, 20, 21). Aujourd’hui, ces nouveaux disciples de Josué, accourus de toutes parts et de tous les pays, à la curée de la Palestine, après avoir obtenu carte blanche d’un monde soumis au chantage des fours crématoires, se font un point d’honneur d’utiliser les méthodes nazies. A part que, même les Nazis ont reculé devant certains crimes, comme en témoignent quelques-uns des chapitres de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Dans leur livre “Paris brûle-t-il?”, Dominique Lapierre et Larry Collins racontent qu’en 1943, le commandant allemand de la garnison militaire de Paris, Dietrich Von Choltitz, qui était réputé pour ne “jamais discuter un ordre, quelle que fut la dureté de celui-ci” et qui avait pour mission de ne laisser derrière la Wehrmacht qu’une terre brûlée, fut mandé par Hitler qui lui donna l’ordre de détruire Paris, en y minant à la fois son infrastructure, ses sites et ses monuments, sous peine de passer lui-même devant le peloton d’exécution. Von Choltitz, après avoir longuement tergiversé, décida finalement d’ignorer les ordres du Führer. Et Paris fut sauvé. Ce forfait que Von Choltitz refusa d’accomplir, les Israéliens s’apprêtent à le commettre sans le moindre état d’âme. A croire que sur le plan de la civilisation humaine, ces chevaliers de l’Apocalypse en sont encore aux trompettes de Jéricho. Dans cette voie, ils y sont encouragés non pas seulement par leur formidable puissance militaire assortie d’un arsenal nucléaire, leur mainmise sur les médias internationaux, leur énorme influence dans les sphères de la haute finance à travers leur redoutable diaspora et leur chantage permanent à l’antisémitisme, mais surtout par le soutien inconditionnel et le silence complice des Américains qui déversent sur eux armements sophistiqués et milliards de dollars. Après tout, quoi d’étonnant à cela? N’est-ce pas de ces mêmes Américains que George Bernard Shaw disait (je ne me lasse pas de le répéter) qu’ils avaient sauté de la barbarie à la décadence, sans avoir passé par la civilisation? |