PRÉSIDENT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ROGER NASNAS:
“NOUS ESPÉRONS POUVOIR NOUS ASSOCIER À LA POLITIQUE ÉCONOMICO-SOCIALE DE L’ÉTAT”

Nous l’avons rencontré après son retour de Paris où il s’est rendu à la tête d’une délégation du Conseil économique et social, pour des pourparlers avec son homologue français, en vue d’une coopération dans les domaines relevant de leur compétence.
Il fait état des efforts déployés par l’organisme dont il assume la présidence au cours des deux derniers mois, à l’effet d’élaborer son règlement intérieur et le budget dont le chiffre global se monte à 3,900 millions de dollars.
Il lui reste à désigner un directeur général, de mettre au point les structures administratives et le statut du personnel, en même temps que le système financier et administratif.

Nous soutenons un dialogue permanent avec les membres du C.E.S. à la faveur de séances de travail ou dans le cadre des commissions, en vue de consolider l’entité de notre organisme et sa crédibilité.
De plus, nous nous préoccupons de réviser la loi sur base de laquelle le C.E.S. a été constitué, notamment les dispositions définissant le mécanisme du vote, ce dernier devant se dérouler sur la base de moins des deux tiers des membres.
M. Nasnas ne se contente pas du soutien, tant moral que matériel du Pouvoir, mais multiplie les contacts avec la Banque centrale, la Banque Mondiale, l’UNDP, la Ligue arabe et les ambassades.
Nous sommes allés à Paris, précise-t-il, pour signer un accord de coopération avec le C.E.S. de France, en vertu duquel ce dernier enverra des experts au Liban pour entraîner nos fonctionnaires.
En ce qui concerne les études et les statistiques, nous comptons sur les membres, ainsi que sur la Chambre de Commerce et d’Industrie pour nous fournir les renseignements requis.

PERSONNEL NÉCESSAIRE
Quel est le nombre des fonctionnaires dont le C.E.S. a besoin?
Nous avons besoin de quarante fonctionnaires d’ici à la fin de l’année prochaine.

Comment comptez-vous procéder à leur recrutement? Est-ce par l’intermédiaire du Conseil de la Fonction publique?
En tant qu’organisme autonome, le C.E.S. engage les fonctionnaires par contrat. Naturellement, en tenant compte des directives de l’Etat.

Et qu’en est-il de votre budget?
Le montant global en a été fixé à 3,900 millions de dollars pour la première année au cours de laquelle une partie sera réservée aux études. Nous comptons sur l’appui des institutions étrangères et des missions diplomatiques qui ont promis de mettre des experts à notre disposition et d’autres formes d’aides.

POLITIQUE D’AUSTÉRITÉ
Avez-vous fixé votre choix sur le siège du C.E.S.?
Nous sommes à la recherche d’un siège convenable dans toute l’acception du terme, l’Etat devant assurer au Conseil toutes les chances de succès. Nous projetons d’y organiser des colloques et des conférences, sa superficie devant varier entre 1.500 et 1.700 mètres carrés.
Il va sans dire que nous traversons une période qui exige une politique d’austérité. Aussi et pour raison d’économie, nous tenterons de profiter de l’appui des institutions locales, des études effectuées par les organismes économiques et syndicaux. Pourquoi procéderions-nous à de nouvelles études, alors que celles-ci existent déjà?
D’autant que notre action repose sur une coopération entre les secteurs public et privé qui sont complémentaires.

Quelle est l’importance du développement équilibré?
Il est la base de tout et le Conseil économique et social se propose de contribuer à sa promotion dans toutes les régions libanaises, d’autant que le Liban traverse une période difficile.
Durant plus de dix ans, j’ai été président du Rassemblement des hommes d’affaires qui, l’année passée, a fait paraître un ouvrage au sujet de la réactivation de la productivité et de la compétitivité des institutions en particulier les moyennes et petites entreprises.

Comment trouvez-vous la concurrence entre le Conseil et les autres organismes qui tentent de jouer un rôle dans le règlement de la crise socio-économique?
Nous ne voulons pas prendre le rôle des organismes économiques ou syndicaux, ni des institutions. Le Conseil a été créé pour régler les problèmes relevant de sa compétence.

COMMENT SOUTENIR LE SECTEUR COMMERCIAL?
Le secteur commercial lance un cri d’alarme. Quelles sont les suggestions du Conseil pour le soutenir?
Le secteur commercial n’est pas le seul à lancer ce SOS. Nous traversons une période délicate. Le Conseil économique procèdera, à travers ses commissions, à l’étude des problèmes et soumettra au gouvernement des solutions à certaines questions.

Vous avez parlé de coopération avec le Conseil économique français et, aujourd’hui, il est question de coopération avec les Américains et avec la Ligue arabe. Pouvez-vous nous expliquer cette ouverture?
Nous réglerons tous les problèmes et tenterons de profiter de l’expérience des organismes similaires au nôtre. Nous avons eu une réunion avec le Conseil économique français et le Conseil économique européen nous a contactés. Nous consoliderons les moyens de coopération avec la Ligue arabe. Notre tâche est de préparer des études et de fournir des conseils; mais nous devons réactiver la vie socio-économique au Liban.

Quel est l’objectif de votre coopération avec la Banque Mondiale et les institutions financières internationales?
Le Conseil économique et social vise à entretenir le dialogue avec tous les organismes et l’Etat, à travers les études et l’échange d’idées. Nous sommes ouverts à tous les pays. Lors de notre entretien aux ambassades de France et des Etats-Unis, nous avons insisté sur la coopération à travers les experts. Le Conseil est fort par ses membres, leur solidarité et leur conception d’un accord au niveau national, non sectoriel. Le président de la C.C.I.B., M. Adnane Kassar, est le premier à nous apporter son appui.

I.C.

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