Nous
l’avons rencontré après son retour de Paris où il
s’est rendu à la tête d’une délégation du Conseil
économique et social, pour des pourparlers avec son homologue français,
en vue d’une coopération dans les domaines relevant de leur compétence.
Il fait état des efforts déployés par l’organisme dont il assume la présidence au cours des deux derniers mois, à l’effet d’élaborer son règlement intérieur et le budget dont le chiffre global se monte à 3,900 millions de dollars. Il lui reste à désigner un directeur général, de mettre au point les structures administratives et le statut du personnel, en même temps que le système financier et administratif. |
Nous soutenons un dialogue permanent avec les membres du C.E.S. à
la faveur de séances de travail ou dans le cadre des commissions,
en vue de consolider l’entité de notre organisme et sa crédibilité.
De plus, nous nous préoccupons de réviser la loi sur
base de laquelle le C.E.S. a été constitué, notamment
les dispositions définissant le mécanisme du vote, ce dernier
devant se dérouler sur la base de moins des deux tiers des membres.
M. Nasnas ne se contente pas du soutien, tant moral que matériel
du Pouvoir, mais multiplie les contacts avec la Banque centrale, la Banque
Mondiale, l’UNDP, la Ligue arabe et les ambassades.
Nous sommes allés à Paris, précise-t-il, pour
signer un accord de coopération avec le C.E.S. de France, en vertu
duquel ce dernier enverra des experts au Liban pour entraîner nos
fonctionnaires.
En ce qui concerne les études et les statistiques, nous comptons
sur les membres, ainsi que sur la Chambre de Commerce et d’Industrie pour
nous fournir les renseignements requis.
PERSONNEL NÉCESSAIRE
Quel est le nombre des fonctionnaires dont le C.E.S. a besoin?
Nous avons besoin de quarante fonctionnaires d’ici à la fin
de l’année prochaine.
Comment comptez-vous procéder à leur recrutement? Est-ce
par l’intermédiaire du Conseil de la Fonction publique?
En tant qu’organisme autonome, le C.E.S. engage les fonctionnaires
par contrat. Naturellement, en tenant compte des directives de l’Etat.
Et qu’en est-il de votre budget?
Le montant global en a été fixé à 3,900
millions de dollars pour la première année au cours de laquelle
une partie sera réservée aux études. Nous comptons
sur l’appui des institutions étrangères et des missions diplomatiques
qui ont promis de mettre des experts à notre disposition et d’autres
formes d’aides.
POLITIQUE D’AUSTÉRITÉ
Avez-vous fixé votre choix sur le siège du C.E.S.?
Nous sommes à la recherche d’un siège convenable dans
toute l’acception du terme, l’Etat devant assurer au Conseil toutes les
chances de succès. Nous projetons d’y organiser des colloques et
des conférences, sa superficie devant varier entre 1.500 et 1.700
mètres carrés.
Il va sans dire que nous traversons une période qui exige une
politique d’austérité. Aussi et pour raison d’économie,
nous tenterons de profiter de l’appui des institutions locales, des études
effectuées par les organismes économiques et syndicaux. Pourquoi
procéderions-nous à de nouvelles études, alors que
celles-ci existent déjà?
D’autant que notre action repose sur une coopération entre les
secteurs public et privé qui sont complémentaires.
Quelle est l’importance du développement équilibré?
Il est la base de tout et le Conseil économique et social se
propose de contribuer à sa promotion dans toutes les régions
libanaises, d’autant que le Liban traverse une période difficile.
Durant plus de dix ans, j’ai été président du
Rassemblement des hommes d’affaires qui, l’année passée,
a fait paraître un ouvrage au sujet de la réactivation de
la productivité et de la compétitivité des institutions
en particulier les moyennes et petites entreprises.
Comment trouvez-vous la concurrence entre le Conseil et les autres
organismes qui tentent de jouer un rôle dans le règlement
de la crise socio-économique?
Nous ne voulons pas prendre le rôle des organismes économiques
ou syndicaux, ni des institutions. Le Conseil a été créé
pour régler les problèmes relevant de sa compétence.
COMMENT SOUTENIR LE SECTEUR COMMERCIAL?
Le secteur commercial lance un cri d’alarme. Quelles sont les suggestions
du Conseil pour le soutenir?
Le secteur commercial n’est pas le seul à lancer ce SOS. Nous
traversons une période délicate. Le Conseil économique
procèdera, à travers ses commissions, à l’étude
des problèmes et soumettra au gouvernement des solutions à
certaines questions.
Vous avez parlé de coopération avec le Conseil économique
français et, aujourd’hui, il est question de coopération
avec les Américains et avec la Ligue arabe. Pouvez-vous nous expliquer
cette ouverture?
Nous réglerons tous les problèmes et tenterons de profiter
de l’expérience des organismes similaires au nôtre. Nous avons
eu une réunion avec le Conseil économique français
et le Conseil économique européen nous a contactés.
Nous consoliderons les moyens de coopération avec la Ligue arabe.
Notre tâche est de préparer des études et de fournir
des conseils; mais nous devons réactiver la vie socio-économique
au Liban.
Quel est l’objectif de votre coopération avec la Banque Mondiale
et les institutions financières internationales?
Le Conseil économique et social vise à entretenir le
dialogue avec tous les organismes et l’Etat, à travers les études
et l’échange d’idées. Nous sommes ouverts à tous les
pays. Lors de notre entretien aux ambassades de France et des Etats-Unis,
nous avons insisté sur la coopération à travers les
experts. Le Conseil est fort par ses membres, leur solidarité et
leur conception d’un accord au niveau national, non sectoriel. Le président
de la C.C.I.B., M. Adnane Kassar, est le premier à nous apporter
son appui.