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SUD: LE DÉPLOIEMENT DE L’ARMÉE APRÈS CELUI DE LA FINUL ET DES FSI
En tenue de campagne et armé de jumelles, M. Terje Roed-Larsen, émissaire spécial du secrétaire général de l’ONU, s’est rendu mardi dans la zone frantalière pour s’assurer de la stricte application par Israël de la 425 et de l’évacuation par l’ALS de toutes ses positions. Il a reconnu la difficulté à localiser les mines qui constituent une menace réelle aux citoyens. Une fois les Nations-Unies officiellement informées de la normalisation de la situation sur le terrain, l’Armée libanaise pourra s’y déployer.
 

Depuis la libération du Liban-Sud et la Békaa-ouest, les habitants réclament le déploiement de l’Armée libanaise, parce que sa présence les rassure davantage que les autres organismes étatiques chargés d’assurer la sécurité.
Ils n’ont pas tort de le penser, pour la simple raison que la Grande Muette est plus “dépolitisée” et, surtout, plus “déconfessionnalisée” que les autres.
En effet, ses effectifs sont plus intransigeants, voire intraitables, quand il s’agit de maintenir l’ordre et de prévenir d’éventuels incidents. Ils ne prennent en considération que la mission dont ils ont la charge, sans tenir compte de la couleur confessionnelle, ni de la tendance politique des citoyens.
Ce fait rassure d’autant plus que les miliaires appliquent à la lettre les directives, rien ni personne ne pouvant assouplir leur position. Le chef de l’Etat a bien dit en haranguant la foule quand il a visité les localités libérées: “Nous sommes tous sous la loi, nul n’étant en mesure de se prévaloir de quelque privilège s’il venait à violer les règlements en vigueur”.
Les Libanais souhaitent donc que la troupe se déploie dans la région frontalière; le plus tôt sera le mieux. D’après le chef du gouvernement, il faut attendre que la FINUL achève sa mission, qui consiste à confirmer le retrait total de “Tsahal”, pour faire appel à l’Armée seule habilitée à sauvegarder le calme dans la partie méridionale du pays.
Ceci est d’autant plus impérieux, que le “Hezbollah”, “Amal” et les divers groupements de la Résistance nationale n’ont nullement l’intention de se substituer à l’Etat et aux forces régulières sur le terrain. Les chefs des résistants l’ont affirmé à tour de rôle, le président Nabih Berri (“Amal”) et Sayed Hassan Nasrallah (“Hezbollah”) en tête.
Il serait recommandé que ceux-ci coordonnent leur action à l’effet de prévenir tout débordement et, partant, d’éviter d’éventuels litiges entre leurs membres, ce que souhaitent d’ailleurs, les pêcheurs en eau trouble et à quoi s’attendent nos ennemis du dedans et du dehors...
Dans une interview télévisée, M. Berri a confié qu’il se proposait de suggérer une telle coordination entre “Amal” et le “Hezbollah”. Ceci est tout à fait normal à l’approche des législatives du mois d’août, les deux mouvements chiites étant enclins à renouveler leur alliance au plan électoral.
En conclusion, nous jugeons de notre devoir de relever le ton modéré autant que conciliatoire des déclarations qui ont été faites par les dignitaires musulmans -chiites, notamment - et les responsables de la Résistance toutes tendances confondues, depuis la libération du Sud et de la Békaa ouest, même en ce qui concerne la manière de trancher le cas des “collaborateurs”. 


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