MEMBRE DU “BLOC DE FIDÉLITÉ À LA RÉSISTANCE” NAZIH MANSOUR:
“LE LIBAN EST LE SEUL PAYS ARABE À AVOIR INFLIGÉ UNE DÉFAITE CUISANTE À ISRAËL”

NoMembre du “Bloc de fidélité à la Résistance”, M. Nazih Mansour se félicite de l’unité nationale qui est sortie renforcée après le retrait israélien. “Ceci, dit-il, a épargné à notre peuple des conflits internes que l’ennemi projetait de provoquer après son départ”.
De plus, il rend hommage à l’action menée par le chef de l’Etat “qui a adopté la Résistance et reconnu sa légalité, tout en mettant l’accent sur “la nécessité de renforcer la cohésion du front intérieur et la paix civile”.
En ce qui concerne le marasme qui sévit sur la scène locale, le parlementaire sudiste préconise “la proclamation d’un état d’urgence économique pour régler les problèmes hérités des douloureux événements”.

Invité à porter un jugement sur le retrait de “Tsahal”, M. Mansour y voit une reconnaissance de sa défaite, par Israël qui se croyait invincible. Depuis qu’il occupe des territoires arabes, l’Etat hébreu ne les a évacués qu’en contrepartie d’acquis d’ordre politique, économique et militaire.
Mais au Liban, il a été contraint d’évacuer le Sud et la Békaa ouest sans rien obtenir en retour. Naturellement, ceci est la conséquence de l’action héroïque de la Résistance, soutenue par le peuple libanais dont la solidarité et la cohésion n’ont jamais été aussi solides qu’aujourd’hui. Le mythe que constituait l’invincibilité de “Tsahal” s’est définitivement volatilisé.
Cette victoire réalisée par la Résistance rejaillit, non seulement sur le Liban, la Syrie et les Arabes, mais sur tous les peuples dont les droits sont spoliés.
Quant aux fermes de Chébaa que les Israéliens continuent à occuper, en laissant entendre qu’ils pourraient en évacuer une infime partie, tout prouve qu’il s’agit de terres libanaises. Israël prétend qu’elles se trouvent en territoire syrien. A supposer que cela soit vrai, notre voisin du Sud est-il habilité à trancher cette question qui est du seul ressort du Liban et de la Syrie?
Nos frères syriens ont, d’ailleurs, réfuté l’allégation de Tel-Aviv et leur ministre des Affaires étrangères s’est dit prêt à communiquer à M. Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies, des documents authentifiés prouvant la “libanité” des hameaux de Chébaa.
Quoi qu’il en soit, je suis certain que les Israéliens se retireront de cette zone comme ils l’ont fait au Liban-Sud et dans la Békaa ouest.

Comment concevez-vous la mission de la FINUL après le retrait israélien?
Il est question de renforcer ses effectifs pour qu’elle puisse mieux s’acquitter de sa mission. Mais au cas où des incidents venaient à se produire, les Casques Bleus seront-ils autorisés à recourir à la manière forte pour les réprimer?
Notre souhait est que la FINUL soit chargée d’accomplir la mission pour laquelle elle a été initialement constituée, à savoir: aider l’Etat libanais à étendre sa souveraineté jusqu’à la frontière internationalement reconnue.
Quant à la Résistance, elle doit poursuivre ses opérations jusqu’à la libération du dernier pouce du territoire national.

CE CABINET N’EST PAS UN “MODÈLE”, MAIS...
Votre bloc parlementaire a accordé la confiance au “Cabinet des 16”. Continue-t-il à le soutenir et est-il satisfait de la gestion gouvernementale?
Il nous faut reconnaître la justesse et l’efficacité de l’action menée par ce régime et ce gouvernement au plan national. Pour la première fois au Liban, le Pouvoir vibre avec le peuple, soutient la Résistance et s’emploie à sauvegarder les droits des citoyens.
En ce qui concerne les domaines politique, économique, social et autre, tout n’est pas parfait, mais admettons que le Pouvoir devait faire face aux machinations d’un ennemi pervers qui n’épargne rien pour semer la sédition dans nos rangs.
Aussi, notre devoir à tous est de resserrer ces rangs. Il nous faut, pour le moment, veiller à préserver l’unité nationale et la paix civile, d’autant qu’Israël cherche toujours à tirer profit de nos antagonismes et de nos dissensions internes.

En tant que bloc, pourquoi avez-vous approuvé la privatisation?
Nous avons discuté cette question au cours de la réunion des commissions parlementaires. Nous approuvons la privatisation si elle sert l’intérêt général et entraîne la réactivation des secteurs productifs. La Constitution libanaise autorise la privatisation de tout secteur public pour une période déterminée, à des conditions bien définies. Nous émettrons notre avis concernant tout projet de privatisation lorsqu’il sera soumis à l’Assemblée.

NUL N’A INTÉRÊT À AJOURNER LES LÉGISLATIVES
Le ministre de l’Intérieur a affirmé que les législatives auront lieu à la date prévue. Qu’en pensez-vous?
Il est normal qu’il dise cela pour tranquilliser les citoyens. Dans tous les cas, nous devons œuvrer afin que les législatives aient lieu aux dates prévues, car nul n’a intérêt à les ajourner.

Comment qualifiez-vous les rencontres entre le président Nabih Berri et le secrétaire général du “Hezbollah”, Sayyed Hassan Nasrallah?
Il est normal que des rencontres aient lieu entre les deux pôles principaux de la communauté chiite, vu la conjoncture. D’ailleurs, les coalitions en vue des législatives sont en cours de formation dans toutes les régions libanaises.

LE RÔLE DU DÉPUTÉ
Quand le “Hezbollah” désignera-t-il ses candidats?
Jusqu’à présent, les anciens députés: Mohamed Berjaoui et Ali Ammar, ont été respectivement nommés pour les circonscriptions de Beyrouth et Baabda-Aley. Les autres candidats seront connus prochainement.

Le Sud connaîtra-t-il plus d’une liste?
J’approuve l’existence d’une deuxième liste concurrente, cela rendra les élections plus démocratiques.

Comment évaluez-vous votre expérience parlementaire et le rôle de l’Assemblée nationale?
Avant d’entrer au parlement, toute personne a beaucoup d’ambitions. Mais après être devenu député, elle se heurte à la réalité. Les lois sont remaniées dans l’intérêt d’une partie et au détriment d’une autre.
Représentant du peuple, le député est, en même temps, le contrôleur de la gestion gouvernementale et le législateur. Comment son rôle se limite-t-il, uniquement, aux services? Cela n’est pas exigé dans la vie politique.
 
 

Propos recueillis par
HALA HUSSEINI

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