L’OPÉRA DE PARIS ENTIÈREMENT RESTAURÉ

Les déesses de la Musique et de la Poésie, dont les statues sont l’œuvre du sculpteur Gumery et qui mesurent chacune quelque sept mètres de haut, scintillent à nouveau de tous leurs feux au sommet de la Salle Garnier, l’ancien Opéra de Paris, entièrement restauré au cœur de la capitale française, selon les prescriptions de son créateur, l’architecte Charles Garnier.
 

La déesse de la musique retrouve sa place.

Trente-cinq mille feuilles d’or ont été 
nécessaires pour restaurer les deux statues.

La restauration de ce temple du lyrisme, œuvre de plus de vingt-cinq entreprises, sous la direction d’Alain Charles Perrot, architecte en chef assigné à la préservation des monuments historiques de Paris, cet impressionnant “coup de neuf” sera complètement dévoilé au public le 25 juin, veille de la Fête de la Musique à Paris.
La façade multicolore originale a été refaite grâce à l’utilisation de pierres variées, dont quelques-unes ont été récurées et d’autres entièrement remplacées. Les dorures ont été exécutées selon les orientations prévues par Garnier, aussi bien que les masques de théâtre qui courent tout au long de la corniche supérieure et, même les bustes des compositeurs célèbres au-dessus de la loggia, laquelle prolonge l’entrée principale.
Une nouveauté cependant: plaqué tout au haut, à la place d’honneur, l’emblème de l’empereur Napoléon III. Il figurait dans les plans initiaux de Garnier, pour être supprimé par la suite lorsque le Second Empire céda la place à la troisième République.
La restauration des extérieurs du vieil Opéra a suivi quelque temps après celle de l’intérieur. A telle enseigne qu’il semble plus récent que le nouvel Opéra de Paris, de la Place de la Bastille, construit il y a dix ans à peine!
 

La statue entourée d’échafaudages.

Les doreurs: Martine Forget et Alain Pouliguen.

La construction de la Salle Garnier avait commencé en 1860 et achevée en 1875 après maintes interruptions, dont notamment la guerre franco-allemande de 1870-71. Quand elle fut inaugurée le 15 janvier 1875, elle était considérée la plus importante salle d’opéra du monde.
C’est la treizième salle de Paris depuis la fondation de cette catégorie d’institutions fondée en 1669 par le Roi-Soleil. Sa construction fut décidée par Napoléon III dans le cadre du réaménagement de la capitale dû à l’initiative du baron Georges-Eugène Haussmann.
Garnier, alors âgé de 35 ans et encore inconnu, remporta la palme pour le meilleur projet proposé. Une anecdote, peut-être apocryphe, raconte qu’il aurait été choisi après avoir exposé son dossier à l’impératrice Eugénie. Après avoir parcouru le dossier en détail, elle aurait dit: “Et comment appelez-vous ce style d’architecture, M. Garnier?” Le jeune architecte aurait répondu, en s’inclinant: “Second Empire, majesté!”
Se non è vero è ben trovato, comme dit le proverbe italien, passé, désormais, dans toutes les langues!


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