RABDEL-JALIL AMR À L’UNESCO
EXPRIMER LA FRAÎCHEUR DRUE DE LA SENSATION FONDAMENTALE

Dans sa dernière manière, l’œuvre d’Abdel-Jalil Amr est marquée, à la fois, par un certain réalisme et une certaine abstraction.
 
Œuvre organisée selon 
un ordre à la fois conceptuel et lyrique
Pouvoir expressif 
du graphisme et des formes

Il cherche à exprimer spontanément la fraîcheur native et drue, de la sensation fondamentale qu’il s’agit de signifier, de solidifier et d’éterniser dans le tableau.
S’il accentue une tendance non figurative c’est pour mieux explorer le monde de ses fantasmes. Les signes et la tonalité des fonds sur lesquels ils se découpent permettent de conserver, précaire, l’allusion à des formes visuelles, sans les suggérer explicitement et leur présentation dans un rapport donné crée un espace dynamique en expansion. Le trait sensible de la main tisse, comme l’araignée, sa toile; un monde entrecroisé de formes et de couleurs peuplé par ses fantasmes. Les éléments qui peuplent les compositions circulent devant le regard comme la matière d’un rêve, ce qui leur confère une présence et une vie en transparence, irréelle et fluide.
Les œuvres de ce peintre n’ignorent pas les inquiétudes d’ordre technique qui préoccupent les artistes contemporains. L’armature générale, les dessous assurés par un dessin ferme continuent à jouer un rôle capital dans toutes les œuvres et, partout, le trait est aussi important que la couleur.
 
Facture large et fougueuse
Une grande force d’expression

Modulant ses valeurs, superposant comme en surimpression ses nuances, Abdel-Jalil Amr crée ses harmonies colorées. Sa palette n’est jamais vraiment “fauve”. Il compose des symphonies chaudes ou froides aux tonalités tendres. Il est dans tout ce qu’il fait. Il n’y est pas superficiellement, il y est profondément. On dirait qu’ayant saisi à travers la nature et les éléments quelque chose de leur premier frémissement, il projette ses visions directement sur la toile. Il nous révèle, ainsi, une autre représentation de l’espace et met en scène un “lieu pictural” qui capte le réel et l’irréel dans leurs mouvances et leurs métamorphoses.
Abdel-Jalil Amr crée et matérialise son propre monde. Un mélange particulier de spontanéité et d’expression et d’un contrôle logique de ses émotions fait tout l’intérêt de sa nouvelle démarche.

Par NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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