KHIAM - LA BASTILLE

par EDOUARD BASSIL
Toute proportion gardée, certains comparent la prison de Khiam, de triste mémoire, à La Bastille, ancienne citadelle militaire devenue prison d’Etat et le symbole de l’absolutisme royal.
Ce pénitencier d’un genre spécial fut pris par le peuple de Paris le 14 juillet 1798, date choisie par la suite comme fête nationale; elle l’est restée jusqu’à ce jour.
Si un parallèle devait être fait entre Khiam et La Bastille, il porterait sur les usages utilisés par leurs geôliers - la torture en tête - pour  infliger aux détenus des sanctions dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils étaient inhumains.
De plus, la plupart des prisonniers, si ce n’est tous, y étaient incarcérés durant une longue période - dix à quinze ans pour certains - sans être notifiés des chefs d’accusation qu’on leur attribuait et même sans se présenter devant quelque juridiction serait-ce pour un simulacre de procès.
Autre similitude: les deux célèbres cachots ont été pris par le peuple qui a rendu aux détenus leur liberté.
Mais à la différence de La Bastille qui a enfermé entre ses murailles des personnage fameux entre autres Jacques d’Armagnac, Bernard Palissy, Fouquet (l’homme au masque de fer), le duc d’Orléans, la marquise de Brinvilliers et Voltaire, Khiam n’a abrité dans des conditions insoutenables que des gens ordinaires, dont l’unique “crime” était d’être le père, le frère, la sœur ou un proche parent d’un jeune homme ayant refusé de s’enrôler dans l’ALS ou déserté cette milice pro-israélienne.
Toujours est-il que les deux prisons resteront dans la mémoire comme le symbole de l’injustice, de l’arbitraire et de la barbarie dont seuls sont capables des êtres n’ayant d’humain que le nom. 

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