Audience des plus cordiales du président de
la République, le général Emile
Lahoud au ministre
mexicain des Relations extérieures, Mme Rosario
Green.
Au cours de son bref séjour de 24 heures au Liban, Mme Green a rencontré le président de la République, le général Emile Lahoud (à qui elle a remis une invitation du président mexicain à visiter le Mexique); le président de la Chambre des députés, M. Nabih Berri et le chef du gouvernement, M. Salim Hoss. Elle était accompagnée de l’ambassadeur du Mexique, M. Victor Manuel Solano Montano et du directeur du département Moyen-Orient/Afrique du Nord au ministère mexicain des Relations extérieures, l’ambassadeur Federico Orochoa.
UNE CARRIÈRE EXEMPLAIRE
Femme énergique et diplomate distinguée dont la personnalité,
l’intelligence et le charme ont séduit ses interlocuteurs libanais,
Rosario Green a entrepris une carrière exemplaire. Elle a occupé
plusieurs hautes fonctions dans son pays et dans les instances internationales,
dont celles de conseiller spécial du secrétaire général
de l’ONU, de représentante du Mexique auprès de la Banque
mondiale, de secrétaire exécutive de la Commission des droits
de l’homme, ainsi qu’au sein de la mission mexicaine auprès des
Organisations internationales à Genève. Elle a été
ambassadeur du Mexique auprès du gouvernement de la République
démocratique d’Allemagne. Actuellement, outre sa charge de chef
de la diplomatie mexicaine, elle est également sénateur de
la République.
Elle est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’une centaine d’articles
en différentes langues sur la politique extérieure mexicaine.
Elle a donné, aussi, plusieurs conférences dans des institutions
académiques et cercles culturels, au Mexique et à l’étranger.
TROIS ACCORDS DE COOPÉRATION SIGNÉS
Le temps fort de sa visite dans notre pays a été la signature
avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères,
M. Salim Hoss, ainsi qu’avec le ministre de l’Education nationale et de
la Culture, M. Mohamed Youssef Beydoun, de trois accords bilatéraux
portant, respectivement, sur la concertation entre les ministères
des Affaires étrangères des deux pays, sur la coopération
culturelle et pédagogique (cet accord est en fait la reconduction
d’un texte déjà signé en 1950); enfin, sur la coopération
scientifique et technique englobant des échanges de délégations
spécialisées et la mise en place de programmes communs applicables
dans les deux pays.
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de coopération entre le Premier ministre Salim Hoss et le chef de la diplomatie mexicaine, Mme Rosario Green. |
INTERVIEW-EXPRESS
C’est à Byblos, au Fishing Club du célèbre libano-mexicain
Pépé Abed et à l’invitation de son fils Roger, consul
honoraire du Mexique, que nous avons pu nous entretenir brièvement
et presque à la dérobée, avec Mme Rosario Green (bousculée
par le temps et le protocole) et recueillir ses impressions de son court
séjour libanais.
Pour elle, ce n’est pas seulement un regain d’intérêt
du Mexique pour cette région du monde à l’heure du processus
de paix et du retrait israélien du Sud, qui a motivé sa tournée
proche-orientale. Mais plutôt la décision mexicaine de poser
de nouvelles bases de coopération. Quant au Liban, dit-elle, “il
a toujours été un pays non seulement très intéressant
pour le Mexique mais, aussi, très proche par la présence
d’une très importante communauté libanaise, des plus actives,
qui a tant œuvré pour que le Mexique n’oublie pas le Liban. Ce sont
eux, les membres de cette communauté qui ont maintenu les liens
et les conditions favorables au rapprochement des deux pays. Pour ce qui
est de la présence mexicaine au Liban, elle a toujours existé
à travers l’ambassade qui fonctionnait régulièrement.
Il nous était difficile de venir en pleine guerre. Mais aujourd’hui,
nous sommes très heureux que le Liban ait enfin trouvé la
voie pour la paix et nous souhaitons que tout aille bien”.
En ce qui concerne l’invitation à visiter le Mexique qu’elle
a remise au président Lahoud de la part du président mexicain,
Mme Green espère que cette visite pourra se réaliser cette
année. “C’est une invitation d’Etat et les élections générales
du 2 juillet n’y changeront rien. Votre président pourra venir quand
il le décidera. Une chose est certaine: le Mexique va bien le recevoir”.
Livrant, ensuite, ses impressions sur les dirigeants libanais qu’elle
a rencontrés, le chef de la diplomatie mexicaine confie: “Je suis
très heureuse de constater que vos dirigeants connaissent bien le
Mexique. Ils étaient tous très intéressés à
approfondir les relations et à resserrer les liens entre nos deux
peuples. Le président Hoss avec qui j’ai signé les trois
accords de coopération m’a même cité de mémoire,
la phrase du président mexicain Lopez Mateos inscrite à l’entrée
du “Centro Mexicano-Libanès” de Mexico: “Celui qui n’a pas un ami
libanais, qu’il en cherche un!” (Quien no tenga un amigo libanès,
que lo busque).
“Quant au chef du Législatif, M. Nabih Berri, il m’a parlé
de son projet concernant un congrès de parlementaires d’origine
libanaise élus dans les pays d’émigration et a souhaité
la participation mexicaine à ce congrès. Il m’a également
annoncé la visite (à l’étude) au Mexique du ministre
de l’Economie et du Commerce, M. Nasser Saïdi à la tête
d’un groupe d’hommes d’affaires libanais.
“MON CHEF DE CABINET EST D’ORIGINE LIBANAISE”
“Comme vous le savez, enchaîne notre distinguée interlocutrice,
la présence libanaise est très importante au Mexique. Nous
avons entre 300 et 400.000 Mexicains originaires de votre pays. C’est une
communauté très spéciale qui s’intègre très
bien avec notre vie et nos coutumes. Les Mexicains-Libanais sont présents
même dans la vie politique: on trouve des sénateurs, des députés,
des élus locaux. Même mon chef de Cabinet est d’origine libanaise!
Ainsi, ils participent activement à la vie économique, politique
et sociale de notre pays. Ils sont Mexicains et font honneur à leur
origine”.
“UNE BATAILLE ÉLECTORALE TRÈS
SERRÉE”
A notre dernière question: Quelles sont les grandes priorités
nationales au Mexique à la veille des présidentielles?, Mme
Green répond: “C’est une année exceptionnelle et la bataille
est très serrée. Toutefois, nous avons des institutions très
fortes, tels l’Institut fédéral électoral et le Tribunal
fédéral électoral, dont la bonne réputation
est connue. Nous avons tous conscience que ce sera un événement
national et nous espérons qu’il s’accomplira très bien et
dans les meilleures conditions démocratiques. Si le pluripartisme
a toujours existé chez nous pendant plus de soixante-dix ans de
suprématie du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI),
cependant c’est la première fois que des élections préliminaires
ont eu lieu au sein même du PRI pour sélectionner les candidats.
C’est aussi une première de voir des coalitions se former dans l’opposition
tant de droite que de gauche pour la désignation d’un candidat commun.
C’est une élection déterminante que les Mexicains accompliront
en citoyens responsables”.