Saturnale


Par MARY  YAZBECK AZOURY

“ON CHOISIT SES AMIS...”
En clôturant les festivités ayant marqué le 125ème anniversaire de l’USJ, son recteur le père Salim Abou a conclu en mentionnant que “l’humour est un moyen puissant de résister à la banalisation de l’oppression.
(...) L’humour est, aussi, une expression de l’espoir”.
Il paraît donc judicieux de commencer cette rubrique en suivant ce conseil.
- Quelle différence y a-t-il, pour le Liban, entre la Syrie et un autre pays arabe?
- La Syrie est un pays frère; les autres pays arabes sont des pays amis et “si l’on choisit ses amis...”

***

DAME ANASTHASIE ET LE LIBAN
Le Libanais jouit de la liberté d’expression la plus totale. Si on a interdit quelques journaux et périodiques étrangers, c’est pour permettre aux Libanais de “consommer” la production locale, d’encourager les médias du Liban.
Car tout Libanais semble être un client potentiel de la Presse internationale. Ayant un surplus de rentrées mensuelles, le Libanais consacre quelques dizaines de milliers de livres libanaises de son salaire pour acheter “L’International Herald Tribune”, “Libération”, “The Economist”, “Le Figaro”, etc... Il n’y a donc que les mauvais esprits et les personnes de mauvaise foi pour s’offusquer de quelques interdictions de journaux et de périodiques ou de quelques pages arrachées d’ici de là!
Rien n’illustre mieux cette liberté que l’historiette suivante: “Chez nous, dit un Américain à un Libanais, la liberté est totale; la preuve est que je peux aller tous les jours sous les murs de la Maison-Blanche et crier: “A bas Clinton”, autant qu’il me plaît!”
- “Et moi, dit le Libanais, il n’y a pas huit jours que, sur la place du parlement, je criais: “A bas Clinton” à m’en faire exploser les cordes vocales!”

***

IMADEDDINE ADIB:
Le “Larry King du monde arabe”
Courtoisie, professionnalisme, flegme inébranlable, parfaite connaissance et maîtrise de son dossier, le journaliste Imadeddine Adib est l’homologue de Larry King, le présentateur le plus apprécié de la CNN et le plus cher au monde. Ses émoluments se comptent en dollars US de sept chiffres (dont six zéros).
C’est un vrai plaisir, un régal que de visionner tant les programmes de Larry King que ceux de Adib.
Quelle différence avec certains présentateurs qui sévissent sur les chaînes de TV locales. Leur familiarité, leur arrogance, leur ignorance quasi générale du dossier, sans compter leurs traits d’esprit balourds et maladroits, leurs interruptions brutales, sous prétexte de publicité ou d’appels de téléspectateurs, rendent leurs programmes un supplice, qui lassent le public et le fait zapper continuellement.
Tout peut se dire, mais il y a une certaine manière de le dire.
Au cours de son interview avec le député Nassib Lahoud, Imadeddine Adib lui a posé la question concernant sa candidature aux prochaines législatives. Avec la plus grande courtoisie, il a demandé à Nassib Lahoud (lui aussi connu pour sa maîtrise et sa courtoisie), si la rumeur concernant son “échec prévu et annoncé” l’affectait.
Il lui a dit en substance: “On répète partout au Liban, que l’on va vous faire échouer... Qu’en pensez-vous?” Le ton très poli, le terme de “Hadretak” (intraduisible en français, mais qui peut dire à peu près “Votre Seigneurie”) enlevait toute agressivité à la question.
Un exemple à suivre, où le “tu” nonchalant et si familier enlève toute grâce, toute finesse à l’entretien.
 
BICENTENAIRE DES PENSIONNATS DU SACRÉ-CŒUR
Avec enthousiasme et émotion, les élèves et anciennes élèves des pensionnats du Sacré-Cœur célèbrent ce vendredi 30 juin, la fête de leur patronymique et le bicentenaire de la fondation de “La Société des Dames du Sacré-Cœur de Jésus”, plus connue sous le nom de Pensionnat du Sacré-Cœur.
Fondée en 1800 par Sainte Madeleine Sophie Barat, la Société du Sacré-Cœur de Jésus est un institut religieux féminin de droit pontifical. Elle compte plus de 500 communautés et environ 4.500 membres disséminés sur les cinq continents, surtout en Europe, en Amérique du Nord et du Sud.
La Maison-Mère se trouve à Rome, Via Nomentana et l’Eglise du Couvent “La Trinité des Monts” sur le Mont Pincio de la Ville Eternelle, est traditionnellement “la Paroisse Romaine” de l’archevêque de Lyon, Primat des Gaules. C’est là que se trouve la célèbre Chapelle de “Mater Admirabilis”.
Les héroïnes des écrivains François Mauriac, Bernanos, Henry Bordeaux, Montherlant, Marcel Pagnol, etc... immortalisées dans leurs romans, sont presque toujours des élèves des “Dames du Sacré-Cœur” devenues, démocratiquement, depuis quelques années les “Sœurs du Sacré-Cœur”.
Cela n’empêche que ces pensionnats demeurent parmi les plus prestigieux du monde, tant par la qualité de l’éducation qu’ils dispensent, que par le niveau de leur culture, l’élégance de leurs manières et langage.
Parmi les anciennes élèves du Sacré-Cœur, on peut citer l’impératrice Mishiko, du Japon (Sacré-Cœur de Tokyo); la reine Fabiola, de Belgique (Sacré-Cœur d’Espagne); la princesse Christine, de Kent (ancienne du Sacré-Cœur de Rose-Day College de Sydney en Australie); la duchesse Sonia de la Rochefoucault-Liancourt, Françoise Giroud et Edith Cresson (France), pour ne citer que celles-là.
Educatrices et missionnaires, les religieuses du Sacré-Cœur ont toujours su, non seulement évoluer avec leur temps, mais aussi et, surtout, prévoir les temps modernes.
Former des croyantes et non des bigotes, des femmes cultivées et non des bas-bleus, des gagnantes et non des rêveuses, tel est succinctement le programme de ces institutions.
Au Liban, il n’existe pas de pensionnat du Sacré-Cœur de Jésus, la guerre ayant empêché la création du premier collège qui était prévu pour 1975/1976.
Faute d’avoir leur “maison”, ces anciennes se retrouveront chez les “Dames de Nazareth” qui leur sont très proches et dont la Supérieure, Sœur Veronica Carthy, a bien voulu mettre à leur disposition les locaux de Beyrouth, ce dont elles lui sont profondément reconnaissantes.


Home
Home